Tome 1 : Certains l'aiment froide, Episode 1 : La source (Alexei)

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

"Qu'il en soit ainsi," répond Hishi.

Vous discutez encore des modalités de l'accident et on t'informe que la cérémonie funèbre en l'honneur de Maître Leu aura lieu dans la Chambre des Mille Flammes.

Puis, ils te quittent et une dizaine de minutes plus tard, c'est Heyang qui pousse timidement la porte de l'infirmerie. Tu remarques que son mollet gauche est enrobé de bandages et qu'il boitille légèrement mais sans douleur, ni lenteur particulière. Il s'incline mains jointes selon le salut traditionnel :

"Bonsoir, Prêtre Orlov. Vous m'avez fait mander ?"

Avant que le jeune moine entre, je prends la peine de cacher le livre dans une de mes besaces. Je ne voulais pas encore dévoiler la totalité de la mission à mes futurs disciples afin de ne pas les influencer plus que de raison. Quand il entra, je notai son boitillement, il faut dire que j'avais tiré sacrément fort pour sortir tout ce petit monde de l'eau glacé du lac.

"Jeune Heyang, je suis heureux que vous ne soyez pas plus touché que cela à la jambe. J'espère que cela ne vous fait pas trop mal"

Après une petite réponse, surement banale, je décide directement d'entrer dans le vif du sujet. Pourquoi attendre et mettre du suspense ?

"Vous savez que régulièrement des Primus sont envoyés pour recruter les Moines qui sont dignes de suivre les enseignement de la déesse. La plupart du temps. En règles général, le jeune moine est formé dans un prieuré. Toutefois, il arrive que, dans certain cas, le jeune Moine soit tout de suite envoyé dans l'action. Apprenant sur le tas, mais apprenant énormément. Ces cas particuliers, sont rares, mais ils existent et, aujourd'hui, je vois en vous le potentiel d'être un grand Prêtre. Vous savez la force de l'amitié, vous savez aussi la douleur et les sacrifices qui peuvent l'accompagné. Votre maitrise de la Télékinésie est intéressante, et si ce n'était votre manque de présence d'esprit quand vous sautez sans hésitation dans un lac gelé pour récupérer un vieux livre poussiéreux, je voudrais que vous me suiviez dans ma quête. Le but : préserver la justice du Multivers. Cela même au delà de la loi"

Oui, j'avoue que traité l'un des écrits de Jialle de Livre Poussiéreux m'a fait un peu mal au coeur, mais je pense que cela pouvait couper cour à ses rêverie d'étudier ledit manuscrit pour l'instant.

"Avant que vous ne prenez une quelconque décision, il y a un élément que vous devrez prendre en compte ... Si vous acceptez de me suivre, vous serez mettrez votre vie et votre avenir en danger. Une telle quête nécessite que nous soyons indépendant du Culte et donc nous pourrons être taxé de 42-3"

La bombe était laché, voyons comment il allait l'accepter

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il met un temps pour assimiler toutes ses informations. De part sa jeunesse, il manque encore probablement de discernement et ne doit certainement pas maîtriser tous les tenants et les aboutissants de tes dires.

Il te répond par un question d'une innocence criante :

"Mais passerai-je tout de même l'épreuve de l'incarnat-lié ?"

En d'autres termes, aura-t-il son sceptre ? L'âme d'un prêtre dit-on.

Un petit sourire apparait sur mon visage. Une telle innocence irradie de lui qu'il est difficile de le voir comme un adulte. Il a été préservé ici, comme beaucoup d'enfant envoyé dans le coin. Il faut dire que la plupart des adeptes de la magie avec un tempérament combattif atterrissant ici son rare. Les entrainements sont rudes, certes, la discipline omniprésente, mais les horreurs du monde extérieur sont ... écartées, occultées. Je prenais alors mon sceptre en main avant de lui répondre.

"On a souvent de fausses idées de la signification de l'existence des Sceptres des Prêtres. Pour certains, ce sont les âmes des Prêtres. Personnellement, je pense que le sceptre n'en est que le prolongement, son reflet, son âme soeur. Nous sommes complet avec eux, mais la magie, celle qui prodigue les miracles que nous offre Kaen, eux sont issue de votre magie. De votre âme. Je sais que cette épreuve est souvent ce qu'on vous montre en premier lieu mais à mes cotés, nous n'aurons pas accès aux éléments pour ce rituel. Toutefois, si je vous juge prêt et que j'arrive à mettre la main sur la manière de vous faire passer cette épreuve, vous la passerez comme n'importe quel Prêtre. Cela pourrait mettre votre patience à rude épreuve"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

En effet, tu ne pourras pas te procurer un Cadmar, mais il te sera plus facile d'obtenir de la liqueur de Jinova concentrée. La méthode ancienne qui était utilisée pour trouver l'incarnat-lié et qui est aussi beaucoup plus dangereuse. Tu pourrais perdre l'un d'eux dans le processus, voire tous deux. La patience est donc de mise, mais tu ne pourras pas éternellement les faire attendre.

Heyang semble saisir de plus en plus ce qu'il l'attend :

"Mais... hum... mais nous n'irons donc pas au Sanctuaire de Xi'or ? Devrons-nous officier dans un Prieuré ou avec des Evangélistes ?"

Cette dernière option est probablement la moins noble. Tu sens toutefois que le coeur d'Heyang a déjà dit oui et que seule sa tête tente encore de repousser le moment de sa réponse.

Question logistique, j'avais déjà pensé à leur apprentissage. Mais les Prieurés seraient bien trop dangereux dans certaines Couronnes. Les Evangélistes avaient l'avantages de beaucoup voyager et leur nombre était tellement grand que jamais l'administration du Culte n'avait réussi à les recenser véritablement. Mais le fait est que les pouvoirs des Prêtres étaient particulièrement utiles pour voyager, ce qui en faisait des globes trotteurs difficiles à suivre

"Nous officierons à la manière des Evangélistes. De par la difficulté de notre mission, nous devrons éviter les Prieurés et les autorités. Ce sera une vie de solitude et d'une grande rudesse. A la manière de Kaen et ses disciples, par le passé, nous vivrons souvent dans la pauvreté. Mais je sens que ton coeur est fort. Pur, certes, bien peu préparé à ce qui peut se trouver dehors, mais ce sera aussi mon role de te protéger et de t'apprendre à y survivre"

A survivre, en disant ces mots, je me rends compte que depuis toutes ces années, je n'avais fait que survivre. J'avais survécu à mon enfance, j'avais survécu à mon passage dans ce monastère. J'avais survécu à la vie de Primus aux cotés de Kadare et à l'incarcération. Tel un animal, je n'avais fait que continuer de bouger sans jamais m'arrêter, sans jamais laisser tomber. Une vie bien morne

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

C'est bien des rêves que tu lui ôtes d'un coup. Le statut de prêtre, l'aisance qui va avec... mais heureusement, la vie d'ascète qu'il mène ici ne lui permet pas de savoir ce qu'il perd réellement.

Fixant le bout de ses pieds, il demande timidement :

"Quand partons-nous ?"

Après ta réponse, il repart sur un pas moins preste. Tu imagines la tempête dans sa tête.

"Après les obsèques de Maitre Leu. Assure toi d'être reposé, et de bien préparer tes affaires car nous ne reviendrons pas en arrière"

Quand il part, je suis plutot intéressé par sa détermination. Bien évidemment, je lui ai vendu une vie de pauvreté et de difficulté. En fait, ce n'est pas tant la pauvreté qui sera difficile à vivre, car il est bien facile de se faire de l'argent quand on est un Prêtre Renégat dans une ville, mais plutot les dangers qui allaient se placer sur leur chemin. La vie n'est guère facile et plus d'un de leur principe risque d'être émaillé en voyageant dans l'ombre des villes et des Incarnats. Une réflexion qui s'arrête alors que Assou pénètre dans la pièce à son tour. Celui ci était surement en deuil, mais la mission qui nous sera confié ne lui fera surement pas peur. Mais quand bien même, je me devais de le mettre au courant de ce qui l'attendait.

"Assou, merci d'être venu. Je sais que vous vivez un instant difficile, aussi je ferai en sorte que cette entrevue soit brève ... Tu sais que je suis venu pour savoir si je suis venu pour trouver un disciple. Mais ce que tu ne sais pas c'est que ce disciple ne sera jamais reconnu en tant que Prêtre par le Culte. Ma mission, ma quête, me forcera moi et celui qui me suivra à risquer sa vie pour la justice du Multivers. Nous devrons nous mêler à la population sous peine de risquer d'être reconnu en tant que 42-3. Si te demande pourquoi, c'est, en fait, la même raison pour laquel Maitre Leu a risqué sa vie. Il connaissait la corruption qui vit dans le Culte, il savait les manoeuvre politiques qui peuvent s'y cacher. Nous allons devoir nous cacher de celle ci nous aussi. Ce sera une vie rude et, étant donné que nous ne pourrons entrer en contact avec le Culte, nous n'aurons surement pas l'occasion de nous procurer de quoi faire le Rite de l'Incarnat-Lié. Je ne te forcerai pas à me suivre, à toi de choisir si tu veux me suivre où pas, pour la Justice et en mémoire à Maitre Leu"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Assou, les épaules bien lourdes, te salue d'un simple "Prêtre".

Son regard a du mal à soutenir le tien. Un mélange de frustration, de culpabilité, de colère et de tristesse s'affronte en lui. Néanmoins, il se montre plus perspicace qu'Heyang :

"En somme, vous voulez que nous soyons les instruments d'un schisme au sein du Culte. Etait-ce vraiment ce qu'aurait voulu Maître Leu ? Je n'arrive toujours pas à comprendre le sens de sa mort..."

Tu peux presque l'entendre penser : "mais ce n'est pas ici que je la trouverai."

Malgré le trouble en Assou, celui ci avait de la jugeote. Plus que Heyang, certes, mais il faut dire qu'il était aussi plus vieux. Si j'arrive à les faire coopérer, cela pourrait résulter d'un très beau mélange. Le tout était de les faire coopérer. Je me relevais un peu en grimaçant légèrement à cause des points de sutures qui sont en train de tirer.

"Il y aurait Schisme si le but de notre mission était de transmettre des paroles différentes du Culte. In Fine, il n'en est rien. Nous devrons seulement évoluer hors de la sphère d'influence des chefs religieux. Une indépendance, un statut de renégat, qui ne sera certes pas facile à vivre mais nécessaire. Nous serons plus des Templiers errants que de véritables prêcheur d'un Schisme. Si Maitre Leu a attaqué Maitre Hishi et a ... péri, c'est parce qu'il avait peur. Peur de la corruption du Culte c'est pour cela qu'il a fuit, c'est pour cela qu'il était prêt à être considéré comme Renégat lui aussi"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Ses sourcils se froncent, c'est la colère qui l'emporte. Tu la sens se diriger un instant contre toi puis contre autre chose.

"NON ! C'est faux. Tout ça c'est à propos de ce Livre. J'ignore ce qu'il y avait à l'intérieur, mais c'est ce qui a poussé Maître Leu a transgressé le tabou de Marmin. Il était trop faible pour embrasser ce chemin ! Moi je ne le serai pas."

Puis d'un revers de la main, il balaie l'air.

"Qu'importe le chemin ! Celui qui est fort grandira quelque soit la direction qu'il prendra."

Un vrai disciple du Preux. Quelque part, il s'identifie à lui lorsque Kaen lui a fait emprunté une autre voie que celle qu'il s'était donnée. Mais tout ce ressentiment... c'est aussi quelque chose que tu devras canaliser.

"Si je vous accompagne, c'est parce que ce sera dur justement. Maître Leu s'est complait dans une vie facile, fier de son statut. Aux faibles le statut ! Je ne viens que pour devenir plus fort."

C'est aussi un rejet de la Voie de l'Ordre. Une réaction normale mais est-ce une réaction saine ?

Il est prêt à s'en aller sur tes derniers mots.

"Je suis heureux que tu acceptes de me rejoindre. Toutefois, tes paroles me font penser à un passage du Livre de Kaen : Dans la force il avait vécu, dans la force il avait cherché à s'accomplir, mais la vrai force n'est pas celle que l'on impose aux autres, elle est celle qui nous permet de soutenir les autres ... Nous partirons après les funérailles de Maitre Leu. Essaie de faire la paix avec lui, et avec toi même"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Après un salut, le visage toujours aussi fermé, il te laisse.

Tu récupères un peu, mais les onguents que l'on t'applique ne peuvent pas faire de miracles. Il faudra quelques jours avant que tu ne sois complètement remis. Tes urines ont encore quelques traces de sang et chaque mouvement du dos un peu brusque t'élance fortement.

Néanmoins, tu arrives à marcher jusqu'à la Chambre des Mille Flammes grâce au soutien d'un moine. Quasiment tout le monastère y est rassemblé. Tu es aux premières loges aux côtés des Maîtres. Kwon prononce un discours rituel auquel vous répondez tous en écho à la fin de chaque phrase : "Tes enseignements demeurent par delà la mort".

Le seul moment où l'on est autorisé à tutoyer un Maître, c'est lorsqu'il est mort à nos yeux. Au milieu de cette confrérie, tu te sens vraiment chez toi, avec ton autre famille, loin de la corruption et des horreurs que tu as vécu. Qu'il serait bon de pouvoir vivre ici. Peut-être, un jour...

Heyang pleure à chaudes larmes tandis que Assou a les yeux embués de tristesse et de colère.

On t'invite à prononcer quelques mots avant de procéder à la crémation rituelle.

Spoiler:

Mon pauvre corps ne semble guère en très bon état, au point que je fais au moins 3 fois mon age en m'appuyant sur mon sceptre comme un vieillard. Mon regard est encore crispé de douleur quand je fais des mouvements un peu trop brusque mais le fait est qu'il m'est, maintenant, plus aisé de marcher qu'il y a quelques jours. Dans la pièce des Milles Flammes, je vois alors tout les Maitres de ce monastère. Maitre Hishi et Kwon, mais aussi Maitre Feist, une femme, aujourd'hui agé de plusieurs dizaines d'années, elle aussi rasé comme les moines mais dont le sourire avait jadis fait battre mon coeur de jeune homme. C'est elle qui m'a enseigné l'art de la calligraphie Kaenite, base nécessaire pour les portails et les ponts. Il y avait aussi Maitre Savans, l'un des plus vieux mais aussi des plus paradoxaux de ce Monastère. Légèrement bedonnant, ce qui est difficile vu les habitudes alimentaires du coin, il était presque aussi doué que Maitre Hishi dans la maitrise des éléments, à ceci près que celui ci usait de cette maitrise pour maintenir le froid hors du potager du monastère. Il m'avait montré comment la magie était certes une force mais que les plus grandes oeuvres magiques ne sont pas celles qu'elle provoque directement. User de la Magie sur son environnement pour le rendre meilleur ou plus sûr. Maitre de la concentration, il était aussi le plus amical et même le plus humain dans ce lieu de surhommes disciplinés. Bien évidemment nous étions près de 200 personnes dans ce lieu, mais je ne connaissais pas ou plus nombre d'entre elles.

Toutefois, lorsque les champs mortuaire commença, et que je le repris, je ne manquais pas de ressentir l'intensité de ce lieu et surtout de la congrégation. Plus le champs résonnaient, plus je sentais l'unité de nos âmes. Je sentis le regret de ces enfants qui avaient appris à respecter la discipline de cet homme, l'amitié des Maitres qui le cotoyait depuis longtemps, la colère de Assou, la tristesse franche et pure de Heyang et de nombreux disciples. Cette unité, cette harmonie, je me sentais chez moi. Mais la souffrance pouvait elle s'effacer aussi facilement ? Assou prouvait que non. Mais j'étais un Prêtre, j'avais acquis de l'expérience pour éviter cela. Oui je devrais rester ici, je pourrais devenir un Maitre ou bien simplement profiter des enseignements de ceux ci. Passer les nombreuses Chambres ... Il faudra bien que j'oublie un jour ... Mais quelque chose me retenait dans ma quête. Non pas celle de restaurer le document de Jialle, mais celle de stopper Kadare. Une phrase que j'avais jadis lu dans le Livre Saint. Une phrase qui a causé ma perte mais qui ne pouvait être plus vrai qu'avant.

Citation :: Tout ce dont à besoin le Mal pour triompher, c'est de l'inaction des gens biens

Peut on rester de marbre et neutre alors que certains souffrent ? Je ne le pouvais pas. Mon coeur était en train de battre fort alors que j'entendais les discours s'enchainer. C'est alors qu'on me proposa de dire quelques mots pour le défunts. Ma gorge se serra, j'aurais voulu ne rien dire dans mon état, mais je mes pieds bougeaient tout seuls. Leu méritaient ces mots. Je m'avancai donc, toujours légèrement appuyé sur mon baton avant de prendre une grande inspiration qui tira encore un peu sur mes points mais rien de bien méchant.

"Quand j'étais encore jeune, Maitre Leu avait tout de suite remarqué que je n'étais pas un disciple à la hauteur de ses exigences. Je n'étais pas aussi rapide, fort ou résistant que les autres. Malgré les punitions, je n'arrivais jamais à passer ses épreuves. Pendant pas loin de 2 ans, j'ai vécu avec un mal au fesse perpétuel à cause des coups de triques qu'il m’assenait, persuadé qu'il me haissait. Un jour, il me demanda de le rejoindre dans sa cellule. J'étais alors sûr qu'il allait encore me réprimander et me punir. Imaginez ma surprise quand il m'offrit de boire le thé en sa présence. Contrairement au reste du temps, il discuta de manière amicale et ouverte jusqu'à ce qu'il me dit alors des mots qui ont marqué mon esprit : "Mon plus grand regret c'est que tu ne disposes pas du talent de mes autres élèves dans les disciplines physiques. Car si tu n'as pas leur force, tu as une détermination qui pourrait soulever des montagnes. J'ai hate que tu trouve ta voie pour tous nous éblouir". Après cette discussion, j'ai cessé de me focaliser sur mon corps pour suivre les enseignements de Maitre Hishi. J'avais fait mon premier pas sur ma voie ... Maitre Leu était quelqu'un de sévère envers les autres, et envers lui même, mais il était quelqu'un d'une grande sagesse qui savait voir le bien en nous, même s'il n'arrivait que rarement à nous le faire comprendre. Puisse la Déesse guider son âme vers la paix"

Je baissais la tête un instant pour aller, ensuite reprendre ma place.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

[Destin up]

Assou semble réprimer cette vision de Leu mais que ne réprimerait-il pas aujourd'hui le concernant ?

Ensuite, tous les moines sont invités à faire léviter le corps de Maître Leu et à le placer au-dessus d'un âtre ovoïde en galet. Les Maîtres récitent alors des sutras d'une voix caverneuse et alors, soudain, le corps de Leu se met à brûler. Les cendres volettent dans le ciel, poussées par l'air chaud jusqu'à atteindre la coupole de verre de la Chambre. Un orifice dans la demi-sphère laissent échapper la poussière brûlante que tu imagines se répandre dans toute la vallée au gré des vents.

En cinq minutes, le corps est entièrement consumé.

C'est le début de l'après-midi, quand tu te tiens sous le tori qui marque le début de l'escalier aux marches innombrables. Heyang est encore à la porte frappée à l'effigie de Jialle, entouré de beaucoup d'amis de son âge à qui il fait ses adieux. Tu as connu ce moment toi aussi, qui n'est pas évident. Il est très rare de retrouver les amis que l'on s'est fait au Temple une fois que l'on a été choisi. Alors quand on sait que l'on n'officiera même pas dans un Sanctuaire...

Assou n'a qu'un ou deux amis de son âge à qui faire ses adieux. Il parle avant tout avec les Maîtres qui lui donnent leurs derniers mots de sagesse, comme Hishi l'avait fait pour toi. Toi aussi, tu as probablement eu tes derniers échangent avec eux.

Enfin, tes nouveaux disciples te rejoignent. Tu as pris des antidouleurs particuliers pour cette descente qui devraient t'aider à l'accomplir sans trop de peine. La besace dans ton dos n'est pas très lourde. Mais il est difficile d'en dire de même de ton coeur.

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