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 Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)

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La Volonté de Kaen
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Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Vide
MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeDim 23 Sep - 13:05

Lucy boit le vin avec plaisir, s'amusant de te voir dans ton environnement quotidien, rendant le mythique Locke Eckhart un peu plus atteignable. Elle saute de son petit perchoir pour aller se plonger dans ta collection de musique, tout en continuant à discuter de choses et d'autres, te lançant quelques piques sur "le grand cuisinier des mots, si peu habiles aux fourneaux"... Elle trouve [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dans ta collection immense.

Alors que tu essaies de faire ce que tu peux avec tes ingrédients, elle furète dans tes armoires pour sortir quelques condiments et ingrédients que tu avais toi-même oublié (ou dont tu n'avais aucune idée de la façon de les cuisiner). Il s'avère que Lucy n'est pas manche en gastronomie et vous prépare rapidement une petite sauce simple et raffinée, alors que vous continuez de discuter et de boire.

Les éclats de rire sautent comme les éclats d'huile dans ta poêle. Lucy passe dans ton dos pour prendre tes mains afin de te guider quand il faut verser la sauce sur la viande et remuer un peu. Vous sortez quelques assiettes avant de vous asseoir à la table de ton bar lounge, où d'autres bouteilles un peu plus fortes vous font de l'oeil. Vous finissez votre repas. Lucy renverse son verre lors d'un geste maladroit témoignant d'un état d'ébriété grimpant, ce qui la fait grandement rire alors que ta chemise est absolument ruinée.

Assis sur un haut tabouret, tu t'approches d'elle alors qu'elle commence à déboutonner ta chemise, disant qu'en plus de te faire la cuisine, elle va devoir te laver tes vêtements.


"Mais pour qui me prenez-vous Monsieur Eckhart ?" dit-elle faussement vexée, le dos de ses mains contre ses hanches parfaites. Alors que tu trouves une nouvelle botte verbale pour défier ce faux affront, elle passe ses bras autour de ton cou :

"Ta chemise est aussi souillée que ta réputation le sera demain... et pourtant, on dirait que rien de cela ne te fâche. Y a-t-il seulement une chose que tu prennes au sérieux Locke ?" son sourire lascif et ses yeux pétillants font que cette dernière question ne brise en rien la magie du moment.
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Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Vide
MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeDim 23 Sep - 17:20

Je note d’un œil amusé ses pérégrinations dans mes placards, et suis étonné des trésors qu’elle y a trouvés, sans doute oublié là depuis plus d’une décennie. Elle continue d’ingurgiter une grande quantité d’alcool, et passe dans mon dos pour mettre ses mains sur mes bras et m’aider à cuisiner. Une fois de plus, avec ce contact physique je suis aux anges, mais celui-ci a le mérite d’être bien plus long, et de pouvoir passer pour tout à fait innocent. Innocence qui ne m’empêche pas de commettre des maladresses exprès pour pouvoir effleurer de plus près son corps. Je savoure cette instant, et en regretterait presque la fin, si mon ventre ne me pressait davantage.

Je sors des assiettes simples et mange avec appétit, et assez peu d’élégance, cette côte de bœuf en sauce. J’évite au moins de m’en mettre partout, et je savoure le gout de cette viande, déjà savouré, délicieusement sublimé par la sauce qu’a concocté Lucy.

Nous commençons un peu à forcer sur la boisson tous les deux, mais Lucy est dans un état bien plus avancé que moi. J’en suis juste au stade très euphorique, et si je suis sûr que je ne serais pas capable de marcher sur une ligne droite, ou de tenir en équilibre sur une jambe, j’arrive à garder le contrôle de mes membres supérieur, ce qui n’est pas le cas de Lucy, qui vient renverser son verre sur ma chemise en riant bien plus que de circonstance.

Je commence à me passer la main sur la chemise comme si cela pouvait en effacer le liquide, lorsqu’elle s’approche de moi, et commence à déboutonner ma chemise en se plaignant faussement de ce que je « l’obligerai à faire », mais je saisis bien le manège, autant que les mains un peu trop trainante sur ma poitrine désormais nue.


« Mais pour une femme superbe qui vient d’accepter de protéger un petit idiot d’écrivain inconscient et qui ne sait rien faire seul. »

Ses bras désormais passé autour de mon cou, son visage est si près du mien. Cette proximité, mon cœur bat la chamade tandis que je l’admire gauchement, un peu abruti par l’alcool que j’ai consommé. Ses yeux aguicheurs sont plantés dans les miens et son sourire la fait paraitre plus belle encore qu’elle ne l’est. Et elle me demande s’il y a quelque chose que j’ai déjà pris au sérieux.

Je détourne mon regard du sien, et laisse tomber ma tête en arrière, pensif
.

« Quand l’on emprunte la route que j’ai choisi, il y a plusieurs chemins que l’on peut emprunter. Les deux seuls qui soient évidents, qui ne sont pas secrets, ce sont celui du sérieux et celui de la dénégation. L’on peut être sérieux au possible, être rigide comme du béton armé, et ne rien laisser s’échapper. L’on peut aussi choisir de faire comme si de rien n’était, oublier, et être du coup incompréhensible et insaisissable car il est impossible, au niveau physique, de continuer la même route. Et sinon l’on peut emprunter l’un de ces innombrables chemins de chèvres, secret, différent, difficile d’analyser du premier regard. Ce n’est pas non plus ce que j’ai choisi. J’ai préféré continuer à la nage dans la rivière qui longe cette route. Et si l’eau effrite à la longue, il lui faut d’abord glisser, glisser, et encore glisser sur cette carapace qu’est notre peau avant de pouvoir nous affecter. La seule chose que je prends au sérieux, dans cette rivière, c’est ma nage vers mon objectif, car c’est la seul qui soit tangible. »

Je secoue la tête en faisant la grimace, comme un chien s’ébrouerait, puis je reporte mon regard vers Lucy.

« Désolé, la boisson me rend spirituel, je crois que j’ai un peu trop bu, oublions ça, veux-tu, et passons à ….. autre chose. »

Ma voix se fait bien douce à la fin, et diminue de ton, mes derniers mots se perdant dans l’air, mes lèvres fournissant à peine l’effort de remuer pour les laisser partir. Je baisse alors la tête, lèvres en avant pour embrasser Lucy.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeMar 25 Sep - 16:34

Spoiler:

Vos lèvres s’embrasent, se mêlent, se mordillent, se perdent, se cherchent et se trouvent encore. La danse que forment vos bouches s’étend rapidement aux mains, aux épaules, aux hanches,… La sensualité de ses formes contre ton torse-nu confirme la tension qui te parcourt totalement désormais. Pourtant, tu sais profiter du moment et croquer dans le fruit du désir sans en user toute la suavité.

Tu prends le temps de la découvrir dans tous les sens du terme. Ses ongles frôlent ta peau pour y griffonner sa marque. Ton nez perdu dans la blondeur vénitienne de ses cheveux, tu humes un parfum complexe que seules les soirées aventureuses savent concocter. Elle s’égare dans ton cou alors que vous basculer sur ton large sofa, gardant l’exploration de ta chambre pour plus tard peut-être. Ici et maintenant. Avant qu’autre chose n’arrive, avant que le monde s’effondre, avant que de mourir. L’amour est comme l’écriture d’un livre, il faut savoir poser le contexte propice à l’histoire, puis faire monter la tension progressivement, en savourer chaque pas, sans longueur ni précipitation, afin de guider aveuglément ton partenaire vers l’extase.

Lentement, elle commande à sa robe métamorphe de s’ouvrir en diagonale. Elle tombe sur sa peau comme un rideau de théâtre s’ouvre. Inspiration. Le contact se fait plus réel, plus mordant. Tu commences à peine à t’habituer à son style de baiser qu’elle en réinvente un autre avec toi et la mélodie à quatre mains de vos ébats s’épure rapidement des dernières notes de tissu qu’elle portait.

Le sublime d’une femme qui se déshabille pour la première pour s’offrir à toi ne se raconte pas. Tu ne peux t’empêcher d’agencer des mots dans ta tête pour décrire cet instant unique sur lequel tu voudrais t’épancher pendant des pages d’érotisme amoureux. Mais le cerveau n’a plus voie au chapitre, tu laisses ton instinct devenir le nautonier de ton destin pour les prochaines heures.

Expiration contractée. Elle trouve ton intimité, toute à son avantage, d’une main précautionneuse et aventureuse tandis que ton visage se glisse dans les voluptés généreuses de sa poitrine sauvage. Tu lui appartiens en cet instant suspendu avant de rendre coup pour coup dans ce duel où les baisers ont remplacé les épées. Elle veut devenir ton instrument, que tu en joues et trouves les accords de l’ode à la passion.

Brûler une page à deux.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Oct - 14:46

Alors que nos lèvres se joignent, la conversation continue dans un autre langage. Un langage bien plus littéraire, plus joli, plus agréable, tout en métaphore et autres figure de style. Puis, alors qu’elles se séparent, elles changent de sujet, mais continue leur lente écriture de découverte. Petit à petit, derrière les corps qui se couvrent de baiser, ce sont des esprits qui se dévoilent, qui se dénudent en même temps que leurs enveloppes charnelles, et petit à petit vient s’ajouter à la conversation d’autres moyens de communication. Ses ongles qui, au moyen d’une exquise douleur, viennent m’intimer des secrets oubliés, ses cheveux qui, au moyen de l’odeur qui dégage, me promettent plus que la lune. Ses mains qui, posées sur mon cou et qui me font basculer avec tendresse pour l’accompagner dans le sofa, me flattent avec des termes que même mon vocabulaire étendu ne comprenait pas.

Lentement, les brûlures de ces paroles qui ne sont pas parlée, me submergent tout entier, me mettant dans un état expectatif aussi jouissif que frustrant, et lorsque sa peau se montre à nue devant moi, ces brûlures se ravivent, embrasant tout mon être dans sa course en avant vers le septième ciel qu’il compte bien atteindre cette nuit. Et alors que mes vêtements viennent rejoindre la seule place qui'ils méritent, le sol poussiéreux et entachés après cette soirée, s’enlève alors de nos propos toute censure. Celle-ci est levée et c’est un torrent de mot-gestes, jusqu’alors interdit, qui viennent s’ajouter à notre débat muet.

L’excitation de ces ébats vient jusqu’à atteindre ce triste sire qu’est mon esprit embrumé, le correcteur toujours la réprime aux lèvres, qui ne résiste pas et se désiste avec joie de son poste, pour quelques instant, laissant à l’écrivain tout loisir de s’épandre sur la page qu’il vient de commencer. Et alors qu’il retransmet sur ce papier tout ce qu’il a de plus précieux. Qu’il écrit la plus belle de ses créations à telle point qu’il lui semble que c’est la plume qui le manie et non lui qui manie la plume, que les mots s’alignent d’eux même dans un instinct retrouvé.

Et, lorsque vient le moment de plonger au cœur de l’œuvre, il se rends compte que celle-ci est tellement merveilleuse que le papier n’est pas digne de recevoir ses livres, il se tourne vers la force supérieur qui l’a fait écrire cette merveille qu’est l’amour, et lorsque celle-ci lui tends les flammes de la passion, il en saisit le poignet et l’accompagne car il désire être avec son inspiration jusqu’au bout de la nuit, et alors qu’il saisit cette ardeur du désir, il l’approche de sa page car il lui faut...

Brûler une page à deux.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Oct - 22:38

[Plan caméra qui passe derrière le canapé, jusqu'à obscurcir tout le champ de vision]

----

Tu caresses ses cheveux roux étalés en corolle autour de son oreiller. Elle dort tandis que tu n'arrives pas à trouver le sommeil, à l'heure où il est tellement tard qu'il est presque tôt. Tes doigts se baladent encore un peu sur son dos velouté avant que tu ne quittes la pièce.

Nu, impudique, tu consultes la une du [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sur ta table à manger. Comme tu t'y attendais, le journal Républicain a ménagé ta réputation autant que la charte déontologique des journalistes le permettait. Tu sais déjà ce que doivent dire les quotidiens impérialistes...

Il est temps de préparer ta contre-offensive après le camouflet de la veille. Il paraît que ce Alexei Orlov pourrait t'aider, mais comment le trouver ?
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeJeu 4 Oct - 17:10

Après l’extase de cette soirée, et alors que Lucy finit par tomber de mon sommeil, au moment où cesse le plaisir, mon cerveau reprends son intense activité, comme si il souhaitait rattraper le temps qu’il avait perdu en se laissant aller durant cette torride danse que je venais de mener. Et alors que devant moi, mon esprit échafaude prévision quant aux scandales, plans pour les surmonter, livres à rédiger, lettres à adresser, les bras de Morphée me refusent leur étreinte, et c’est une nuit sans sommeil qui continue de filer devant mes yeux ouverts, et qui pourtant ne voient rien.

Au bout d’un moment, considérant que toute tentative d’endormissement était désormais vaine, je caresse un instant le dos de Lucy, après avoir trituré, presque machinalement, ses cheveux dans les instants précédents, et me lève, sans souci de m’habiller. Je rejoins ma cuisine, et consulte les quotidiens, bien évidemment je suis marqué dedans, mais je ne suis qu’en page 15, alors je m’en réjouis, mais la une m’inquiète plus particulièrement. Hier, ce monsieur Fijon m’a parlé du Chancelier de la Défense, de ce Gomez, et il a été assassiné, brutalement si cet article se révèle exact, ce qui a peu de chance de l’être, enfin pas au sens strict du terme, les médias sont toujours si mal informés et si prompts à la déformation, enfin bon. Je suppose que le chancelier de la défense est tout de même vraiment mort, les journalistes ne sont tout de même pas au point de modifier la vérité aussi largement, et ça m’embête. Peut-être serais-je recontacté par l’ordre de Veritas du coup, ils doivent être en totale ébullition. Cette pensée m’arrache un demi-sourire un brin moqueur, je ne sais pourquoi.

Enfin, toujours est-il que je ne sais comment m’y prendre concernant les instructions qui m’ont été données, je suppose que la récréation est finie. Relisant le journal qui m’a été donné j’envisage un instant une autre piste. L’histoire de l’invasion de Niroy que je dois retrouver pour Orme Fijon et la raison pour laquelle le chancelier à l’origine de cette opération a été tué doivent être liés, et par plus que quelques fils ténus. J’hésite vraiment, et cet Arkhan Damaranth qui a survécu à l’attaque, un politicard, adjoint du maire, dont je ne sais vraiment pas quoi penser, est sans doute une piste bien plus tangible, que cet Alexei Orlov, qui ne serait soi-disant pas mort, et en même temps, je suis sûr que cet Alexei doit savoir quelque chose si on l’a fait passer pour mort, alors que je ne suis pas sûr que l’adjoint du maire connaisse quelque chose, quoi que vu la réputation du personnage…

Ah, ce n’est pas le moment de continuer à réfléchir, je souhaiterais parfois être idiot, ça me ferait du bien de temps en temps d’être un imbécile. J’irais au commissariat, oui, c’est là que j’irais, car les deux noms que j’ai y sont relié. Damaranth y sera dans aucun doute interrogé concernant l’attaque du chancelier, et le frère d’Alexei Orlov est le commissaire de cette brigade. Tiens d’ailleurs ça me fait penser que j’ai un SDC sur lui, peut être ferais-je mieux de le consulter avant, quoi que, cela aura peut-être plus de saveur si je ne sais pas tout dès le début, me faire ma propre idée du personnage avant d’en découvrir les petit secret. Bah, j’y réfléchirais en route, il est plus que temps de s’habiller.

Je retourne dans ma chambre et en essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller Lucy, j’enfile mes vêtements polymorphes et les change en quelque chose de sobre et seyant. Non des habits nobles, mais de simples habit de tous les jours, un sous-pull uni de couleur bleu et un pantalon noir tout ce qu’il y a de plus classique. Quant aux chaussures que je prendrais, je ne m’encombrerais de rien de précieux, une simple paire de chaussure de sports sera très bien.

Alors que je me retourne après avoir enfilé mes vêtements, je vois, accrochée en face de mon lit, un présent que j’ai reçu lors de mon dernier anniversaire. Une boutade d’un admirateur. Un artisan-forgeron de renom qui fait dans la commande particulière et dont les épées de décorations avaient fait fureur chez les riches l’année dernière. C’était justement une de ses épées qu’il m’avait offert. Sa garde avait la forme de deux magnifiques plumes d’oie, d’argent, entrecroisées. Son pommeau était d’un bois solide, de celui dont on orne les stylos d’exceptions. Quant à sa lame, elle n’était rien de moins que la plume d’un stylo-plume, mais étirée, aiguisée, car son créateur ne supportait pas de dénaturer son art en produisant des lames émoussées, mais toutes ses créations étaient bien évidemment déclarées. Et au bout du pommeau il y avait un grand capuchon du même bois sur lequel se trouvait la signature illisible de son créateur accompagné de cette célèbre phrase « la plume est plus forte que l’épée ». Il m’a pourtant assuré que cette lame en plus d’être décoratrice était complètement fonctionnelle, légère, équilibrée à la perfection, et que son seul défaut était d’avoir une lame un peu large pour une épée qui avait été faite pour être plus un fleuret qu’une flamberge. Elle était aussi équipé d’une technologie de rétraction dernier cri, et ce capuchon servait aussi de déclencheur pour faire se replier l’épée sur elle-même, lui donnant alors, dans son format de poche, l’aspect d’un simple stylo plume, bien que d’une taille un peu au-dessus de la moyenne.

Je ne sais pas pourquoi je l’ai retirée de son emplacement, repliée grâce à son mécanisme, et mis dans ma poche, après tout je ne sais pas m’en servir, et ce n’est pas mon physique de moucheron qui va m’aider, mais, je ne sais pas non plus pourquoi, je sens que je vais en avoir besoin un moment ou l’autre.

Je jette un dernier coup d’œil à Lucy, et me prépare à ressortir de ma chambre, direction le commissariat où officie Benedict Orlov.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeJeu 4 Oct - 22:02

Tu décolles donc, avec une gueule trahissant tout de même ta nuit blanche. Tu arrives à somnoler pendant le voyage en pilote automatique mais tu commences immédiatement à rêver de quelqu'un qui veut te poignarder. Tu sursautes alors que le soleil se hisse sur l'horizon et que ta voiture vient de stopper.

Tu es devant le commissariat où il n'y a pas grand monde qui semble s'agiter. A l'intérieur, les quelques personnes qui attendent sont souvent des fêtards en plein dégrisement. Lorsque tu demandes à voir le commissaire, la dame de l'accueil s'apprête à te rembarrer quand son regard s'illumine soudain. Tu as le droit au florilège de compliments habituels d'une de tes lectrices et est contraint d'écouter patiemment sa vison de la symbolique de la scène du tertre de Lucte.

Cela dit, tu devrais en profiter avant qu'elle ne mette la main sur un journal...

Elle t'arrange finalement le rendez-vous avec le commissaire Orlov qui vient juste d'entamer son shift. Tu pénètres dans son bureau dont les larges vitres te permettent de voir et d'être vu de tous ses collègues de travail. Ici, tout fleure bon la rigueur, l'ordre et un certain côté impérialiste...


"Café ?" te demande le commissaire après les salutations d'usage.

Vraiment, tu dois avoir une sale tête ce matin...
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Je suis à une réception, en train de discuter calmement, et pourtant je me sens épié. Je n’arrête pas de me retourner discrètement dès que je le peux. Je sais que quelqu’un m’en veut à cette réception. Mais qui est-ce ? La jeune brune en robe rouge qui se trouve assise sur un banc a dix mètres, le serveur patibulaire, ou la personne à qui je m’adresse. Alors que je me retourne une dernière fois, je vois alors quelqu’un que je connais de nom, qui a tout fait pour me ridiculiser à une autre soirée, Kim Wu ! Il s’approche vers moi d’un air nonchalant

« Vous ici mon cher Eckhart ? Vous devriez faire attention, on ne sait jamais quand l’on peut être poignardé dans le dos. »

Alors une douleur me déchire le dos au niveau de la hanche droite. Alors que je me retourne, j’aperçois le geste de celui à qui je parlais, qui viens justement de me poignarder.

« Faites attention à qui vous tournez le dos vous-ais-je dit ! »

Et alors, à nouveau, la souffrance se répand dans mon dos. Pourquoi personne ne fait rien ? Pourquoi personne ne voit que je viens déjà par deux fois de me faire poignarder. Je titube quelque mètres, avant de heurter le serveur.

« Faites attentions où vous allez monsieur ! »

Et alors que je m’accroche à lui pour repartir, mon élan m’est donné par un autre coup dans le dos. Je porte ma main à celui-ci et la ressort rougeoyante. La douleur n’est pas si grande, mais je ne me sens plus de force, je n’arrive pas à continuer, je m’étale au pied de la dame à la robe rouge, qui tient un couteau à la main, et elle lève brusquement la main.

« Aïe »

En me relevant brusquement je me fais mal à la nuque. Je ne suis à aucune réception, je suis dans ma voiture. Je ne suis pas sur mon trente-un, j’ai la marque du volant gravé sur ma joue. Un simple cauchemar. Et pourtant celui-ci semblait bien réel, je porte la main à ma poche, et l’épée est toujours là. Je ne peux m’empêcher de triturer ce stylo plume, ne me sentant rassuré que lorsque je l’ai à la main. Je ne cesse de me dire que c’est stupide, que ce n’était qu’un mauvais rêve, c’est quand même troublant.

J’arrive enfin au commissariat. Moi qui pensais demander un rendez-vous via mon com’unix pendant le trajet, et bien c’est raté. En plus ce somme ne m’as pas reposé du tout. Mes membres sont gourds et douloureux. Je hais les nuits blanches, même si celle-là vaut sans doute largement son petit lot de douleurs.

Heureusement la préposée à la réception est une admiratrice, mais malheureusement, la préposée à la réception est une admiratrice. Je suis obligé d’écouter sa vision, complètement erronée, des faits. Son exposé est long, ennuyeux et mal structuré. C’est avec joie que j’en suis délivré.

Je suis transféré dans le bureau du commissaire. C’est un modèle de rangement, disposé selon des cadres strictes, plus militaires que policiers je dirais même, et je suis bien au courant de la chose. Je prévoyais aussi de lire le SDC et je ne l’ai pas fait, en fait j’ai rien pour démarrer.

Sa proposition après les salutations d’usage me tire de ma réflexion.


« Oui, merci je veux bien ! Il est parfois difficile de trouver le sommeil ! »

Une fois que le café m’est apporté je le salue à mon tour et l’informe du motif de ma visite.

« Commissaire, vous me connaissez sans doute, et avez sans doute déjà une idée du pourquoi de ma venue. Je suis venu ici pour vous parler du métier de commissaire, et de l’homme qui se trouve à ce poste. »

Après cette formule banale et sans intérêt je marque un semblant d’hésitation et reprends.

« Après tout il sera bien d’avoir sur les lois, le point de vue d’un homme responsables de les faire appliquer. Vous connaissez ma réputation d’auteur. Vous vous dites sans doute que je ne vais que faire un livre dénigrant les activités policières. Mais je vous assure de mon grand respect pour les forces de l’ordre. »

Première chose que je dis de vrai depuis que je suis ici, et qui est pourtant la moins vraisemblable. Beaucoup font un amalgame qui visent à dire que républicain signifie anti-policier et anti-militaire. Je pense au contraire que ces deux institutions sont la base nécessaire à la république. Il faut bien à l’homme un moyen pour se défendre de lui-même. Et vu que la liberté des uns s’arrêtent où commencent celle des autres … Mais je ne suis pas là pour parler de ça.

« Acceptez-vous de me parler, monsieur le commissaire ? »
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeMar 9 Oct - 0:26

Le Commissaire Orlov a une expression un peu étonné alors que lui-même va pour porter son mug aux lèvres. Après une gorgée qui lui fait pincer la bouche, il fronce les sourcils :

"Je dois avouer que vous me voyez surpris. Je m'attendais à ce que vous veniez ici pour porter plainte...

J'ai parcouru rapidement le journal ce matin, sans aller dans le détail, mais j'ai cru comprendre que vous aviez été inquiété hier."


Haussant à demi les épaules, il reprend.

"Enfin oui, bon, je... je peux bien essayer de vous éclairer sur mon métier. On peut se donner une petite heure par exemple. C'est assez calme en matinée en général."

Il salue de la tête l'un des officiers qui vient d'arriver et qui passe dans le couloir derrière toi. Tu remarques à travers les grandes vitres du bureau que quelques personnes assises dans les box à ta gauche te regardent. Elles discutent. De toi probablement.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeMer 10 Oct - 20:12

J’écoute ses paroles et ne me peux m’empêcher d’avoir un petit rire de nez avant de m’affaler sur le dossier de mon siège et de lui dire d’un air décontracté.

« Ah oui ce qu’il s’est passé hier. Oui j’ai bien du choquer des gens avec mes paroles. Porter plainte contre un gouverneur, vous rendez-vous compte de la chose ? Ha mais que je sois idéaliste ne veut pas dire que je sois un idiot dépourvu de tout sens des réalités. Répondez-moi franchement, commissaire, si je déposais plainte contre un gouverneur, y aurait-il des poursuites ? »

Alors que je dis cette dernière phrase, je me penche vers lui et je sens la flamme bruler dans mes yeux, le feu du fou pragmatique, qui reconnait bien sa folie et est plus que déçu de ne pas avoir le droit de s’y réfugier. Mais je ne laisse poser ce regard, inquiétant il faut le dire, sur le commissaire que quelques instants, avant de me renfoncer dans mon siège. Il est confortable, c’est tout ce qu’on puisse dire à son sujet. Ah si, il est trop grand, je n’arrive pas à trouver une position qui affiche suffisamment mon détachement habituel.

Je détourne la tête, comme si de rien n’état, jette un œil par la fenêtre, surprenant les regards posés sur moi, et je souris avant de me reporter vers le commissaire. Ainsi donc la machine médiatique est déjà en marche. Ma réputation d’idiot est déjà accomplie. Cet article stupide et vulgaire en page 18, suivant les déclarations de la page 15, sur « le type d’écrivain que je suis », mal construit, mal argumenté et fait à la vite, avec le seul mérite d’être vraisemblable et clinquant, ce qui a dû convaincre pas mal de masse. A oui, je me souviens d’avoir lu ça quelque part : « La vérité n’a rien d’important, ce qui compte dans un discours, c’est qu’il soit vraisemblable. ». Tss, de nos jours il y a trop de moyens de véhiculer l’information, et trop peu qui laissent le temps de comprendre et d’analyser.

Je détourne ces pensées et me reconcentre sur le commissaire.

« Alors, qu’avez-vous sur le cœur monsieur le commissaire ? Qu’avez-vous à me dire en tout premier lieu ? »

Je sors alors de ma poche arrière de pantalon un mini-ordinateur que j’allume, et ouvre un logiciel de traitement de texte, en bon « journaliste » que je suis. Déesse, que je hais cette appellation. Ah, quand je retrouverais cet ordre de Véritas, qui m’a agité tant et si bien sous le bout du nez la carotte, celle de changer le monde, auquel je ne peux résister, je lui dirais ma façon de penser sur le fait de me faire passer pour un gratte-papier obligé de mendier un sujet sur lequel gaspiller de l’encre, ou plutôt ici, user mes touches.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeJeu 11 Oct - 20:38

A ta première question, il hausse les épaules.

"Bien sûr qu'il y aurait des poursuites. Après, ce qu'il se passe devant le juge c'est autre chose, mais ne serait-ce que par principe... enfin... je veux pas vous inciter non plus."

Tes questions suivantes le choquent plus frontalement. Il plisse le front et secoue la tête d'incompréhension, votre entretien prenant une tournure un peu moins plaisante pour ce professionnel de la sécurité :

"Moi ? Rien du tout... à la rigueur je pourrais vous répondre à des questions plus précises ou vous montrez un organigramme du poste. Comment on fonctionne, la routine, etc.

Vous savez, je fais un métier qui est vaste. Le matin on est en train d'expulser des clodos d'un appartement et le soir on discute avec le Maire de la ville de la politique de sécurité intercoronnaire. Je peux pas vraiment vous résumer ça en deux secondes si vous voyez ce que je veux dire..."


A toi de guider l'entretien pour l'amener là où tu le désires. Mais au fond, ce que tu cherches c'est son frère, non ?
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeDim 14 Oct - 20:30

Il m’assure qu’il y aura des poursuites, quant à savoir ce qu’elles amèneront. Simple petites paroles pour s’assurer ma sympathie ou véritable état d’esprit du commissaire, ça je ne peux en juger, ce qui ne m’empêche d’arborer un air satisfait de sa réponse, avant de la balayer d’u mouvement de la main en ajoutant :

« Non, faudrait qu’il passe devant un juge avec des idéaux et qui résiste à la corruption, ce n’est pas qu’il en manque, mais je pense bien que ces messieurs ne verront pas cette affaire, on fera en sorte que d’autre l’aient. Laissez tomber, je ne vais pas gaspiller les moyens de la police en vain. En plus cela lui ferait de la publicité et pourrait même légitimer ses actions. Même si cela m'attriste, mes fanfaronnades sont parfois condamnées à rester ce qu’elles sont, rien que des mots ... »

Je pose bien mon petit ordinateur portable à plat. Je ne sais pas comment arriver à lui faire dire ce que je veux. Enfin si je vois plus d’une approche, lui parler de son cadre familiale directement, lui parler des opérations inter-incarnat et l’amener sur Niroy, ou bien lui demander de but en blanc si la mort de son frère a eu une influence sur lui en espérant qu’il déballe ce qu’il a sur le cœur. Bref 100 moyens imparfaits, qui pourraient n’amener qu’à irriter ce cher commissaire, et le décompte de mes ennemis étant déjà hors de mes moyens mathématiques, il sera judicieux de ne pas pousser dans cette voie trop avant.

Néanmoins, il me faut bien commencer quelques parts, débiter des âneries quelconque, faire tourner cette conversation, orienter ses choix, son esprit même par le flot de mes paroles, un art dans lequel j’excelle, enfin dans lequel je croyais exceller avant-hier. Tss, mieux vaut ne pas y penser, il a triché, et j’ai choisi de le battre avec le handicap des règles. Il est vrai après tout qu’une victoire sans difficultés, trop rapidement consommé, laisse un gout amer de désintérêt en bouche.

Je suis de nouveau motivé, il me faut lors commencer mon petit jeu. J’arbore un court instant, quasi imperceptible, mon sourire le plus carnassier que je ne réserve qu’à moi-même et qui signifie que je suis prêt. Je ferme délicatement mon ordinateur, et par ma posture indique plus que clairement ma nonchalance, mais aussi une once de défi, du défi de parler.


« Bien, si nous passions outre les banalités habituelles. Je suppose que vous n’êtes pas un idiot, on sait à quelle point les études sont dures, longues et blablabla… Ce que je veux voir moi ce ne sont pas votre formations, vos devoirs, vos exigences, ce que partagent tous les commissaires. Ce que je veux savoir c’est l’homme qui en endosse la tunique. Je veux entrevoir toutes les ronces, les aspérités, les oasis qui ont façonné le chemin que vous avez pris. Je veux en déduire les marques qu’elles ont laissées, comment elles ont orientées, au sein de cette voie, la route que vous avez emprunté. Mais passons d’abord en revue votre point de départ, les marques qu’ont fait vos pieds en piétinant dans la terre en attendant de pouvoir s’élancer »

Et au terme de cette envolé qu’a fait mon ton, et mon discours, je retombe, tant en banalité de voix comme de paroles, sur cette phrase :

« Parlez-moi de votre cadre familial ! »
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeDim 14 Oct - 21:10

Il prend une grande inspiration à l'évocation de ce sujet et se lance après une nouvelle gorgée.

"Ca n'a pas toujours été facile. J'ai grandi dans la 3eme Couronne et je n'ai pas vraiment connu ma mère. Mon père était banquier à la Confederal Bank à cette époque. Il était très sévère. Lui-même venait de la 4eme et il était parvenu à la sueur de son front à grimper un peu plus vers le Centre.

On ne s'en rend peut-être pas compte depuis ici, mais c'est vraiment un exploit pour tous ceux qui arrivent à faire ce genre de saut entre les Couronnes... alors vous comprenez que quand je suis passé Commissaire dans le Centre, ça l'a rendu très fier. Enfin... je crois.

Pour revenir aux origines, outre le fait que nous travaillions très dur, il était aussi très rigide sur la manière dont on devait se hisser dans la société. Il disait souvent : "Viser haut et marcher droit". Un peu ironique quand on sait que je l'ai vu une paire de fois titubant dans les couloirs de l'appartement. Je crois qu'il ne s'est jamais remis de la perte de maman.

Mais bon, ça m'a rendu fort. Il a fallu gérer pour trois, à sa place. Mon frère m'aidait comme il pouvait même s'il a été envoyé très jeune dans un monastère pour devenir prêtre. Je crois que ça a été le mieux pour lui.

Beaucoup disent que j'ai pu monter en grade car je comptais un ecclésiaste dans ma famille, mais si vous êtes un peu sérieux dans vos recherches et que vous prenez des points de comparaison, vous verrez que ce n'est pas le cas. Alexei était un modèle pour moi par sa piété.

Nous l'avons enterré il y a un peu plus de deux ans malheureusement. Vous connaissez peut-être les conditions de son décés..."


Il reprend une gorgée, légèrement affecté par le sujet bien le deuil semble être fait. Du moins le feint-il bien.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeLun 15 Oct - 19:49

Je prends une mine faussement affecté. Mon jeu d’acteur est très bon, peut-être pas autant que le sien si il sait vraiment ce qu’il est advenu à son frère. Sa tristesse est telle que je pourrais la sentir émaner de lui. Non vraiment, si ce commissaire sait que son frère n’est pas mort, et qu’il me sert ça comme ça sur le plateau, en se targuant de m’offrir des détails, je fais jouer mes relations et je le fais embaucher en tant qu’acteur, je lui promets une carrière brillante. A moins que les raisons de sa tristesse ne soit autre…

Je réajuste ma posture, de façon à exprimer la compassion, mais aussi la curiosité. Mon visage se rapproche du sien, mes yeux s’agrandissent, mes genoux s’écartent, et mon contact avec le siège se fait plus pressant.

« Je vois, ce passage à l’air de vous troubler plus que de raison, mais me permettez-vous quand même de vous enjoindre à poursuivre votre récit. La perte d’un membre de sa famille est une chose difficile qui nous marque et oriente nos actions, et dans la mort tout compte, sa date, son lieu, ses raisons, son déroulement. »

Ça j’en sais quelque chose et bien plus que ce qu’il ne croit, même si il doit bien savoir que toute ma famille a été envoyée en prison, après tout, mes détracteurs ne cessent d’évoquer le passé « criminel » de ma famille. J’éprouve un petit pincement au cœur suite à ses pensées, mais je me ressaisis bien vite, trop pour qu’un œil non entraîné puisse l’apercevoir, et en même temps, j’ose presque espérer que le commissaire l’ai percé. Cela pourrait le rendre plus sympathique à mon égard.

C'est volontairement que je n'ai pas relevé sa question, préservant du coup une certaines neutralité sur le sujet, ainsi ne pourra t-il déterminé si je suis ignorant, ou qu'au contraire j'en sais déjà plus qu'il ne faut.

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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Oct - 0:49

Il prend une inspiration en tournant de biais sur sa chaise en cuir. Son regard se fait un peu plus noir, non pas tout à fait contre toi, mais plutôt l'air de dire "tu fais chier fouille-merde là quand même". Il dodeline de la tête, le nez dans sa tasse avant de lancer dans une explication par le menu.

Il te narre le départ en mission d'Alexei sur Niroy, incarnat fraîchement découvert. Primus de Dominique Kadare à l'époque, tu sens clairement sur certaines intonations qu'il ne porte pas cette femme dans son coeur. Puis il t'explique l'épidémie qui aurait sévi là-bas, ses réserves et le fait qu'Alexei aurait déserté le Prieuré, voire aidé des populations rebelles. Pudique, il dit "qu'il n'arrive pas y croire".

Le procès long mais surtout très mal défendu par Maître Lee alors que les chapitres d'accusation étaient douteux pour au moins la moitié. Puis, ce sont les terribles années d'incarcération dans le camp de concentration de Xi'or. L'absence de nouvelle, la peur chaque jour d'entendre le téléphone sonner et qu'on lui explique que son frère bien aimé a été tué dans une rixe de tôlards. Et ce putain de jour est arrivé...


"...une évasion apparemment. Enfin, une tentative. Des rumeurs que j'ai entendu, l'opération a été un fiasco. Un bain de sang dont le grand public s'est éperdument foutu, même s'il ignore probablement les trois quarts de la vérité."

Il laisse clairement supposer qu'il a sa propre version des faits.

"Au moins, là où il est, j'espère qu'il a trouvé la paix," dit-il alors que son com'unix vibre sur son bureau. Tu remarques qu'il tique, ses yeux passant de toi à son appareil à deux reprises. Trop rapidement.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Oct - 20:23

Son air me plait. Je l’insupporte au plus haut point, je suis prêt à parier qu’il ne me mentira pas, par crainte que je le découvre et qu’il perde plus de temps à devoir me parler. C’est parfois bon d’être un personnage public intouchable, sinon je crains que ce commissaire ne m’aurait renvoyé dehors par le fond de culotte.
Sa version des faits jusque-là concorde bien avec ce que m’a dit l’ordre de Veritas à propos de son transfert sur Niroy. Je note bien le nom de Kadare, au ton qu’il emploie pour la désigner, il y a quelque chose sur elle qu’il sait et qui l’insupporte. Je devrais peut être le questionner sur elle, mais ne trouvera-t-il pas cela trop éloigné du sujet ?

Puis il me parle du parcours « criminel » de son frère. La chose à laquelle il ne croît pas. Enfin toujours est-il qu’il a déserté le prieuré, mais il semble ignorant des circonstances, et pourtant c’est ce qui m’intéresse. Je ressens un peu de frustration qui se traduit par un imperceptible frottement de ma jambe sur le siège contre lequel elle est appuyée. Mais je perçois vite qu’il ne fait qu’évoquer des faits, neutres, sans jugements. Il ne livre pas sa version des faits, ce qu’il croie. Ca il se le garde, et je le comprends, je ne me ferais pas confiance moi-même, alors dans sa position, et alors que je suis en train de fouiner dans le passé de son frère…

L’évènement qui change le tournant de cette conversation est son com’unix qui se met à vibrer. Enfin, le regard du commissaire qui passe du com’unix à moi, y revient, puis retourne sur moi. Mais cela se fait trop rapidement, de manière trop saccadé, peu naturel. Je devine qu’il a vu un truc sur le com’unix que je ne suis pas censé voir, un truc qui a un rapport soit avec moi, soit avec la conversation que l’on mène vu la lueur de ses yeux.

Je me penche alors en avant, saisissant cette opportunité, alors que la pupille de mes yeux se met à scintiller d’interêt et avec un sourire mutin je lui annonce :


« Vous faites une de ces têtes ! Vous venez de recevoir l’ordre de m’arrêter ou c’est la résurrection de votre frère qu’on vient de vous annoncer ? »

J’y vais un peu fort sur le coup, sans doute, mais je ne pense pas avancer sinon. Si tout traîne, jamais il ne laissera rien échapper, et il me mettra à la porte un moment où l’autre prétextant ses devoirs, alors il me faut attaquer, surtout si effectivement, on vient de lancer l’ordre de m’arrêter ! Cette idée qui n’a fait qu’effleurer l’esprit, et qui ne me semblait que fanfaronnades quand j’ai ouvert la bouche, se met soudain à me terrifier. Je n’ai rien fait de mal, mais après tout, je suis un « 42-3 », je dois être sur le qui-vive. La deuxième hypothèse me parait improbable, ça va sans doute juste le faire sortir de ses gonds, mais peut être dans sa colère, laissera-t-il échapper ce qu’il pense des faits.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeVen 19 Oct - 20:13

Il prend le temps avant de te répondre, son expression passant de l'agacement à l'incertitude avant de prendre les traits de la fermeté. Posant ses coudes sur le bureau, il entrelace ses doigts comme dans une prière et bombe ses lèvres pour exploser :

"Je dois intervenir.

Sur le terrain."


Son com'unix vibre à nouveau, il projette un écran holographique hors de ta vue pour taper quelques mots avant de revenir à toi. Une inspiration, hésitante. Il plisse les yeux tout en traiturant son annulaire gauche, dépourvu de toute alliance.

"Vous savez quelque chose à propos de mon frère, n'est-ce pas ?"

Pour autant que son sens de l'interrogatoire lui ait servi, tu ne sens pas dans sa voix de menace. Plutôt une intimité qui ne demande qu'à exister mais dont l'enjeu le contraint à la sévérité. Enfin... pourvu que ton jugement demeure intact avec tes heures de sommeil en moins.
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeSam 20 Oct - 19:58

Je me sens paniqué alors qu’il se lève d’un coup, me disant devoir aller sur le terrain, mais lorsqu’il revient vers moi, laissant échapper un tic nerveux, mais se montrant néanmoins ferme, il me demande si je sais moi-même quelque chose sur son frère.

Je baisse la tête en exhalant un soupir, et la secoue, puis je me redresse, un immense sourire aux lèvres. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, je ne devrais certainement pas lui faire confiance, mais en même temps, je ne porte pas vraiment l’ordre de Véritas dans mon cœur. Mais ce que je sais, c’est que deux choix s’ouvre à moi, transformer mon sourire en rire nerveux ou marque de dédain, et dire que non, sinon je ne poserais pas ces questions. Mais comment avancerais-je désormais ? J’ai l’impression de n’avoir vraiment qu’une seule voie. Il me faut rassembler un peu plus mon courage et m’élancer.


« Je ne pensais pas qu’on en arriverait à être aussi direct monsieur le commissaire. Je suis un manieur de mots, je préfère les voies détournées, plus longues et plus sûrs, mais ce n’est visiblement pas votre cas. Bien monsieur le commissaire. La conversation m’a porté à modifier l’image que j’avais de vous, et vous êtes bien plus intelligent que nombre de ceux avec qui je dois habituellement traiter. Vous avez vite deviné que mon but premier n’était pas de vous interroger sur votre carrière de commissaire. A vrai dire, votre connaissance de mon personnage vous l’a sans doute fait savoir de suite. Vous voulez savoir quels sont les motifs de ma venue et ce que je sais sur votre frère ? »

A ces mots je rouvre le mini-ordinateur que j’avais fermé, et le tourne vers lui, lui montrant la page ouverte du logiciel de traitement de texte. Celle-ci est entièrement vide à l’exception de ces quatre mots qui en forment le titre, en haut de page.

« Interview d’Alexei Orlov »
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeDim 21 Oct - 22:38

A tes mots, tu sens sa respiration s'emballer. S'il était sous pression tout à l'heure, c'est un raz-de-marée de tension sous lequel tu le mets. Il ne cache pas sa stupeur lorsque tu termines ton discours et lui montre l'écran que projette ton com'unix. Probablement, ne s'imaginait-il pas que tu puisses en savoir autant.

Il regarde tout autour de lui et baisse les stores des vitres intérieures. Sa voix baisse d'un ton :


"Comment êtes-vous au courant ? Non, je veux dire, qui d'autre que vous est courant !!?

Cette information ne doit absolument pas fuiter, il en va de la vie de mon frère... et si vous voulez le rencontrer, vous avez le timing le plus machiavélique de l'histoire Centilienne ! "


Tu le vois se diriger à pas rapide vers une armoire derrière son bureau et en sortir deux gilets. Il t'en lance un que tu attrapes au vol, sa texture et les implications qu'il charrie te paraissant aussi saugrenues que déroutantes. Toi avec un pare-balles, c'est comme un videur de boîte dans un opéra classique.
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Locke Eckhart

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Alors qu’il baisse successivement les stores de son bureau, je ne peux réprimer un changement dans mon sourire, et je sens une sorte de félicité m’envahir, celle du succès, celle d’avoir touché juste. Ainsi l’ordre de Veritas avait raison, et il sait que son frère est en vie. La panique dans sa voix m’arrache une sorte de petit plaisir sadique, que je savoure comme un grand cru millésimé. Ses interrogations sont communes, et je me dois d’y répondre, mais en professionnel il sait sans doute déjà ce que je vais dire.

« Vous savez très bien que je ne peux révéler mes sources, et que si on essayait de faire taire celle-ci leurs cris d’agonies feraient trembler toutes les couronnes, et peut être un ou deux incarnats. Quant à moi, je sais mieux que quiconque l’art de dénoncer sans trahir, que ce soit mes paroles, mes idées ou mes sources, n’ayez craintes ! »

Je me lève quand je vois qu’il fait de même et un éclair d’anxiété passe sur mon visage alors qu’il me parle de coïncidence.

« Par contre qu’entendez-vous par timing le plus machiavélique de l’histoire de Centile, vous ne voulez pas dire que… »

C’est à ce moment qu’il me jette un gilet que j’attrape d’une main, en m’y reprenant à deux fois, vu que sur la première tentative ma paume maladroite n’a fait que buter sur ce bout d’armure moderne qui vient de m’être lancé, avant qu’à ma deuxième, mes doigts ne se referme dessus de justesse. Je le relance en l’air et le rattrape mieux à deux mains, avant de l’enfiler.

Pour une fois j’en perds mes mots ne finissant pas ma phrase, me rendant compte que non seulement cela serait inutile, mais en plus malvenu. Je me contente d’un sourire tacite.

Un petit coin de mon cerveau s’illumine lorsque je ceins la dernière couture de ce vêtement rigide. Une idée, puérile, se met à illuminer de gaieté la petite brume de mes pensées. Après tout, je savais bien que je l’aurais, mon stage commando dans le groupe d’intervention de la police !
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MessageSujet: Re: Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)   Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke) - Page 3 Icon_minitimeMar 23 Oct - 23:44

Le commissaire Bénédict t'emmène, aboyant des ordres alors qu'il marche à vive allure dans les couloirs, renvoyant dans les cordes tous ceux qui tentent de poser des questions sur le fait que tu l'accompagnes.

En voiture, alors que vous foncez en mode manuel vers un district à l'ouest de la ville, il t'explique :


"Vous avez bien compris, il est en ville, ici même et fait ce qu'il fait de mieux : se mettre dans de beaux draps.

Si vous voulez avoir une chance de l'interviewer tout en restant un homme libre, il va falloir que vous m'aidiez. Vous avez peut-être la verve qu'il faut pour nous sortir de cette situation... sinon... j'espère que vous n'étiez pas celui qu'on tabassait pendant les cours d'EPS."


Vous arrivez rapidement en vue du quartier des affaires dans lequel règne une pagaille sans nom. Si ce n'était pour votre girophare sur le toit, vous n'arriveriez pas à travers le bouchon bien dense qui s'est formé dans cette artère de la ville. Tu remarques bien vite que c'est vers la West Station que vous vous dirigez étant donné l'attroupement de véhicule des forces de l'ordre. La verrière du bâtiment a manifestement éclaté sans qu'il y ait de traces de brûlures pourtant.

Orlov calme ses troupes par radio et t'invite à le suivre alors qu'il s'extirpe du véhicule. Il te fait passer le cordon de sécurité et se saisit d'un mégaphone :


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Tu entends l'un de ses officiers lui glisser :

"Il a un com'unix, mais nous n'avons pas pu identifier le numéro malheureusement."
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Tome 1 : La plume et l'épée, Episode 1 : Ecrivez d'abord la fin (Locke)

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