Tome 1 : Certains l'aiment froide, Episode 2 : Le passé ne se répare pas (Alexei)

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

"Allons-y alors. Une minute."

Il rentre à nouveau dans la chambre de ton père pour lui expliquer son départ avant de ressortir.

"Allez. Go."

Il commence à se diriger vers le parking, ne se doutant probablement pas que tu as deux disciples avec toi.

Alors qu'il se dirige vers le parking, je lui dis calmement

"Attend moi à l'arrière du batiment. J'ai deux disciples avec moi aux urgences. On se tient au jus avec les comlink en cas de soucis"

Alors qu'on se sépare, je me dirige du coté des urgences où je vais rejoindre Assou et Heyang. J'espère qu'il ne leur est rien arrivé. Mon esprit fatigué risque de me faire faire de sacrés erreur. Des erreurs qui me ferai sérieusement prendre des décision qui pourrait entrainer d'autres dommages collatéraux. Mon pas était donc pressé mais aussi prudent. Le temps, toujours cet ennemi invisible et implacable. Pourvu que rien ne leur soit arrivé, pourvu qu'ils n'aient pas entrainé de soucis. Si je les retrouve et que tout va bien. Je leur ferai signe de dégager au plus vite, il suffira de prétexter que nous allions ramener le Prêtre au Sanctuaire. Une autre lubby pour des privilégiés mais bon, en un sens tout le monde voulait se faire bien voir de ces vaches sacrées, alors cela restait courant

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu trouves Heyang dans la salle d'attente avec un bandage à la main. Apparemment, on s'est déjà occupé de lui. Tu cherches Assou pendant un moment, te demandant s'il n'a pas quitté l'hôpital avant de ressentir sa psyché. Elle se rapproche et tu remarques rapidement qu'il est dans un couloir sans être visible... quelle nécessité a-t-il de se rendre invisible ?

Il chuchote à ton oreille pour te demander s'ils peuvent y aller. Ils te suivent ainsi sans problème et Assou ne brise son enchantement qu'au dernier moment, dans la voiture.

Bénédicte te regarde avec un air inquiet et légèrement sévère :

"Des disciples ?? C'est quoi cette histoire ?"

Oho, Assou ... Qu'est ce que tu as fait ... oh non, j'ai bien une idée mais celle ci m'inquiète. Pourvu qu'il n'ait pas mis fin aux souffrances de celui que j'ai tenté de sauvé ou encore de celui qui est en train de se remettre de sa fracture de machoire. Quand il réapparait, par réflexe, je tente de regarder ses mains pour y voir du sang ou encore quoique ce soit de suspect. Il était aussi fort possible qu'il soit allé voir le corps de la jeune fille qu'il avait tué. Je devrais lui poser la question plus tard, pas le choix. A l'instant présent, je devais surtout répondre à Bénédicte.

"Oui mes disciples, lors de mon enquête sur Kadare, je me suis retrouvé avec quelques prérogatives en plus. Je te présente Heyang et Assou. Ils sont tout les deux moines de Kushu, du moins ils l'étaient. On m'a confié leur formation. Ils sont au courant de la clandestinité qui m'est nécessaire. Si ca n'avait tenu qu'à moi j'aurais évité le Centre de Nephta, mais le fait est qu'une mission supérieure s'est imposée"

Je prends alors ma besace pour sortir le Livre de la Source. Le Livre est vraiment dans un état plutot déplorable, mais Bénédicte n'a pas besoin de le feuilleter, encore moins étant donné qu'il est en train de conduire.

"A Kushu, j'ai appris que Kadare pouvait souhaiter obtenir ce livre. Le soucis c'est qu'il a été abimé et nécessite une restauration qu'on ne peut trouver qu'à partir de la Seconde Couronne. Les infos que je te demandais tout à l'heure, c'est sur des personnes de confiances ayant la capacités de remettre le bouquin en état"

Le nombre d'informations étaient plutot importante en peu de temps mais le fait est que, comme toujours le temps risquait de nous manquer. En un sens, c'était plutot un bon point. La pression revenant, j'ai l'impression de retrouver ma concentration. La fatigue n'est pas palpable à l'instant t. Je n'ose même pas imaginer au moment où le contre coup me frappera mais ce n'est pas productif. L'important était de donner des infos à mon frère pour qu'il puisse en faire quelque chose

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Les mains d'Assou sont propres autant que tu peux le voir. Ce qui attire plutôt ton attention, ce sont les ordres qui sifflent régulièrement la radio de ton frère qui, heureusement, ne semble pas en service. Sa voiture ovoïde entame une courbe inclinée sur une bretelle d'accélération pour arriver jusqu'à l'hyperroute périphérique.

Il passe alors en automatique et fait pivoter son siège de façon à ce que vous vous fassiez tous face dans l'habitacle. Alors que vous rentrez dans la zone de distorsion spatiale qui vous fait monter jusqu'à 300km/h, il commence à scruter tes disciples et leurs habits...

"Le... Mh. Si ce Livre est aussi important que tu as l'air de le penser, vous n'aurez pas vraiment intérêt à essayer de le rénover dans les Couronnes centrales. Les accès seront compliqués et le risque d'être pris également.

Et je ne suis pas certain que la discrétion et l'improvisation soit ton fort, petit frère..." son regard en dit long sur le fait qu'il sait déjà qui sont les auteurs du drame qui s'est passé en fin de matinée.

"Mais... puisque tu vas contourner les voies usuelles quoi que je te dise, tente de le faire intelligemment. Il existe certains prêtres capables de lire la vie des objets. Le HCC les utilisent régulièrement lors de leurs enquêtes mais beaucoup ont tendance à cacher ce talent. On a souvent peur d'en connaître trop sur la mauvaise personne et de devenir un gêneur. Et puis, c'est politique aussi tout ça... enfin bref !

Tout ça pour dire que je ne pense pas qu'il faut que tu cherches un prêtre mais un 42-3 ayant des talents similaires. La base de données du HCC est assez sécurisé, néanmoins, il y a une personne sur laquelle j'ai été amené à enquêter et qui me semble être un bon candidat pour t'aider."

Il te sort une carte de visite relativement abimée sur laquelle tu lis tout de même distinctement :

Citation :: Arkhan Damaranth
Directeur-Adjoint de la Mairie de la 3^eme Couronne de Manhe
Tel : 678-07-897
Fax : 688-89-897
@ : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Un 42-3 pour m'aider ? Honnêtement, au point où j'en étais, je me disais que ce n'était pas forcément une mauvaise idée. Ce qui m'inquiétait plus, c'était les titres de ce contact. Je n'aimais pas les politiciens, particulièrement quand ceux ci ont des pouvoirs dans l'endroit où je me planquerai. Mais, comme le disais mon frère, je n'avais pas tellement le choix. Une quête est une quête que si elle impose des épreuves. Mon épreuve allait être de surmonter mes peurs et surtout de m'imposer dans un monde que je détestais.

"Tu as vu juste, je ne cherche pas un prêtre. A la base je cherchais plutot un scientifique ayant de quoi remettre en état de vieux documents mais mon isolement et mon manque de contact m'oblige à te faire confiance, pas que cela me coute, je te rassure. Oserai je te demander pourquoi tu enquêtait sur ce 42-3 ? Et surtout ce que tu as sur lui ? J'ai horreur des politicards"

Je ponctuais ma phrase avec une grimace assez grossi mais c'était aussi pour illustrer mes propos. J'aimais avoir des informations et surtout ne pas partir à l'aveugle comme tout à l'heure. Certes, savoir que la personne que je cherchais était un 42-3 était déjà un très bon début, mais comme le disait ma collègue soldat : quand on va à la castagne autant y aller avec un chargeur plein. Mine de rien c'était une philosophe cette femme. Même si ses dictons étaient principalement basées sur des allégories militaires, ils fonctionnaient sur tout les terrains.

"Si tu le peux nous fournir des vêtements, des papiers (si ce n'est pas trop risqués pour toi) et des informations sur les endroits Squatable à Manhe, en particulier sur la troisième Couronne, je serais pas contre"

L'armement, c'était bon, les papiers, je ne rêvais pas trop, je ne voulais pas lui attirer plus d'emmerde qu'il n'en avait déjà. Pour les zones squatable, c'était surtout pour calibrer des ponts de sceaux ... qu'est ce que je voudrais éviter de faire encore un pont. Ceux ci me crevaient véritablement.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il regarde tes disciples, hésitant un peu à en parler devant eux, puis cède.

"Comme tu le sais, après notre rencontre à la gare, j'ai commencé à me renseigner sur Niroy. Les prêtres qui y étaient. Il y a notamment le nom de l'un d'entre eux qui est ressorti : William Soderby. Tu le connaissais peut-être ?"

Par Galu, que oui tu le connais ! Ce mec était ton buddy sur Niroy. Vous avez fait quelques excursions ensemble et pas mal débattu religion. Lui est plutôt versé dans les écrits de Galu et il est convaincu que Jialle est en fait l'opposé moral de Galu et que ses écrits sont peut-être d'ailleurs de la main du Sage lui-même. Un mec vraiment sympa dont tu as été séparé à cause de "l'épidémie".

"On a retrouvé son corps hier dans le Rio Ricco de Manhe. Je suis en cheville avec la police là-bas, mais je n'ai pas trop pu pousser les choses. Et puis les ripoux là-bas... C'est comme ça que je me suis intéressé à Damaranth qui, comme tu l'as dit, est un politicard de première. Et devine qui est en ce moment sur Manhe ? Le Chancelier de la Défense.

J'ai pas grand chose sur Damaranth sinon que toute sa famille a fini en camp de concentration alors qu'il était gamin. Le seul mouton blanc dans une portée de loups... " Il te laisse finir la déduction.

"Pas de problème pour les vêtements. Pour les papiers... ça va être compliqué. Mais sur Manhe, surtout dans la Troisième Couronne, c'est pas très compliqué. Il y a pas mal de nightclub tenu par des mecs de la pègre. Il te suffit d'aller dans un truc un peu branchouille pour les rencontrer.

Je te passerai assez de liquide pour que tu puisses tenir là-bas. Appelle-moi sur mon com'unix si t'as ce genre de soucis."

Il est plus que honteux de financer ce genre de traffic, mais cela fait un moment qu'il a pris sa décision quant à t'aider ou non.

"Pour les planques, je peux pas t'aider, je connais pas vraiment la ville... désolé."

"William est mort ? ... Putin, la pauvre gars. C'était pas un mauvais gars pourtant, du moins relativement parlant. Je sais pas pourquoi on l'a buté mais c'est une sacré coincidence que le Chancelier de la Défense débarque pile quand William est retrouvé mort"

William était loin d'être un combattant. Son role était de gérer la logistique du prieuré ainsi que la plupart des installation de l'endroit. De sacré discussion que j'avais eu avec Will, et pour cause, la plupart du temps c'était avec lui que je me retrouvais. Ma position de Primus me bloquait souvent dans le prieuré ou à proximité pour les taches administratives et autres soucis avec les colons Centiliens. Du coup il était toujours là lui aussi ... En ce qui concerne ce Damaranth, il ne valait surement sa survie qu'à deux hypothèse : un très bon ami ou un age trop jeune pour rendre le don de Jialle visible. Quoiqu'il en soit c'était deux hypothèse qui pouvaient servir de levier.

"Pour le fric et les fringue, je prends volontiers. Je vais surtout prendre des heures de repos. L'avion et le train étant hors de propos, je vais surement retenter la magie. Il me faudra un jour où deux pour récupérer. Tu penses pouvoir me supporter pendant ce temps ?"

Qu'il accepte ou pas j'avais un point de chute, en fait c'était surtout la dernière remarque de mon frère qui avait commencé à faire tilter quelque chose dans ma tête. Il avait accepté de m'aider et cela avait surement du lui couter plus que de risquer son job. J'avais remarqué son alliance ayant disparu. Je décidais de laisser le petit blanc que j'avais créer pour changer de sujet. Ma mission était une chose, mais qui sait ce qui pouvait arriver et je tenais trop à mon frère pour savoir ce que je pouvais provoquer dans sa vie.

"Elle est partie depuis quand ?"

Une question simple mais qui permettait bien souvent de laisser la porte ouverte à la confession.

"C'est à cause de moi ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il gonfle ses joues en regardant par la fenêtre, ses pensées s'épanchant dans un endroit connu de lui seul. Tu sais qu'il hésite à te mentir et qu'il n'existe pas qu'une seule façon de le faire.

"Deux ans à la fin de l'année."

Il ose seulement maintenant te regarder dans les yeux.

"Elle... elle euh... elle n'a pas forcément compris ce que j'essayais de faire mais, je continue de penser que c'était la meilleure décision.

Je crois qu'elle a retrouvé quelqu'un depuis."

Sa gorge se serre. Avec un frère évadé de camp de concentration, bien des regards ont dû se poser sur ton frère. Encore une fois, cela témoigne du fait qu'il t'ait choisi au-dessus de tout. "S'il avait eu tes pouvoirs à la naissance" t'a-t-il à peu près dit... sa motivation est-elle simplement nourri par la culpabilité ?

Il n'attend pas pour changer de sujet :

"Et donc... Assou et Hi... Mh."

"Heyang, m'sieur."

"C'est ça ! Tout se passe bien avec Alexei ?"

Un silence court mais suffisamment important souligne le malaise de votre groupe.

"J'ai un peu faim" euphèmise l'ancien moine.

Ainsi, elle l'avait quitté quand j'étais en prison. Qu'avait il bien pu subir alors que j'étais enfermé dans l'un des pénitencier les plus mystérieux du Multivers. En vérité, je n'avais jamais eu la moindre idée de la manière dont s'était retrouvé les gens que j'aimais pendant mon séjour. Je m'étais dit que, moi à l'ombre, Kadare et Kim Wu les auraient laissé tranquille. Non, ils n'étaient pas aussi sadique que cela ... à moins qu'ils espéraient me couper toute retraite et tout contact ... Cette pensée me faisait vraiment froid dans le dos. Ma leçon avait fait mal en tout cas, cela avait remué des souvenirs chez Bénédicte, des souvenirs douloureux. Alors que nos regards se croisaient, il n'y avait pas besoin de mot mais il vit une chose bien précise "Désolé". Un mot simple mais un mot nécessaire. Il y a pas à dire, je mettais tout le monde dans la merde rien que par ma présence. Assou était un élève brisé, Heyang découvrait la vie à la dur, Bénédicte faisait passer sa carrière après ma vie sans rien en retour.

L'espace d'un instant, je ne pouvais m'empêcher de me rappeler les paroles de Maitre Kushu. Quand je pense que j'aurais pu rester au Monastère, et peut être trouver la paix. Ma vie semblait être tel un encrier rempli à ras bord. A chaque mouvement que je faisais, je me retrouver à tacher ce sur quoi j'étais posé. Assou lui aussi était en train de devenir comme cela. Le malaise était palpable, la leçon ... cette leçon que je devais donner à ce jeune impétueux ... Toutefois, cette atmosphère sérieuse ne put m'empêcher d'être troublé par Heyang et sa remarque sur sa faim. Etrangement, un petit ricanement sortit de ma gorge pour devenir un rire franc. Un rire que je n'avais plus eu depuis bien longtemps.

"Hahaha ... il est beau le Moine de Kushu, célèbre pour sa méditation et ses privations. Mais, jeune Heyang, tu as très bien résumé notre soucis principal"

Je regarde alors Bénédicte avant de lui expliquer

"Hier ils ont découvert les joies de squatter dans une maison ... tiens d'ailleurs ca me fait penser"

Je sors le vinyle et le montre à Bénédicte avec un sourire complice.

"Regarde la merveille que j'ai trouvé. Tu imagines un tel bijoux dans le Centre ?"

Changer de sujet ne pouvait pas faire de mal. Tout comme lui faire penser aux belles années de notre enfance. Aux années où nous étions encore dans une insouciance. Aux années où, malgré la chaleur ambiance, on allait récupérer des cannettes pour les revendre aux ferrailleurs pour s'achever un cannette pleine. Aux années où nous restions sur le toit de notre immeuble à rêvasser alors que le ciel était zébré par les trainées des avions et les immeubles lointains du Centre. Cela nous occupera bien l'esprit jusqu'à ce que nous arrivions dans notre nouvelle planque.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Bénédicte ne regarde pas tout de suite le vinyle pour répondre à Heyang.

"On va s'occuper de ça. Trouve-nous un fast-food avec take away le plus proche," dit-il à sa voiture en appuyant sur une commande vocale. Un tintement indique que la requête est enregistrée et un nouvel itinéraire calculé. Ton frère a un regard un brin réprobateur, sans doute ne peut-il pas comprendre que l'on peut faire subir un tel jeûne à un adolescent dont on a la responsabilité. Il n'a jamais connu le Temple de Kushu après tout.

Il regarde ensuite le disque.

"La vache ! Tu parles d'une vieillerie. J'ai pas de quoi le faire tourner à la maison mais je devais retrouver la chanson sur le net."

La discussion dérive sur votre enfance quand vous prenez commande dans le fast-food. Heyang dévore littéralement son repas dévoilant ainsi sa faim colossale. Assou n'est pas en reste malgré un peu plus de retenu. Toi-même, tu ne dis pas non.

"Ch'a à rien à voir avec les bols de flocons d'avoine," dit Heyang dans un sourire plein de calories.

Vous arrivez dans la maison de ton frère, qui est des plus classiques dans un lotissement plein de familles paisibles, renvoyant quotidiennement à Bénédicte son absence d'enfants. Vous êtes en plein après-midi mais Heyang s'effondre dans un lit tandis qu'Assou demande poliment la permission de faire de même.

Toi-même, tu es défracté. Dans la cuisine, ton frère fait un peu de café pour te permettre de tenir jusqu'à ce qu'il lâche enfin la question qui lui brûlait les lèvres :

"Bon, c'était quoi ce bordel avec les deux agents de police ? Depuis quand tu agresses des civils, putain !"

La petit passage de détente dans la voiture, et surtout le moment où j'ai eu l'occasion de gouter encore au méga mac de la première Couronne de Nephta, furent particulièrement plaisante, au point que je manquais de m'endormir avant d'arriver dans l'appartement de Bénédicte. A notre arrivée, je voyais que mon frère, malgré sa solitude, avait surement souhaité avoir des gosses. Je le voyais dans son regard. Des regrets, je sentais qu'il regrettait bien des choses, les avaient ils sacrifiées pour moi ? Je n'osais l'imaginer de peur de me sentir encore plus mal encore. Entrant dans l'appartement, Heyang s'écroula littéralement sur un lit, ce n'était encore qu'un gosse, Assou aussi en un sens. Alors qu'il préparait le café, je trouvais la musique de mon vinyle sur le réseau. Quand celle ci termina, et que l'ordinateur lancait la suivante, ce fut comme le signal pour Bénédicte de devenir sérieux.

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Citation :: "Bon, c'était quoi ce bordel avec les deux agents de police ? Depuis quand tu agresses des civils, putain !"

Mon regard devint subitement sérieux, alors que je prenais une gorgée de café pour arriver à digérer sa remarque. Il faut dire que je l'attendais. Je laissais passer une seconde, m'essuyait la bouche avant de répondre ne le regardant pas dans les yeux, comme me remémorant la scène.

"L'agression des civils n'était pas voulue. Ils se sont retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Nous venions de débarquer de Xi'Or, sans un rond et surtout sans vêtements locaux. J'avais prévu que les flics nous remarques et tentent de nous virer. Ca nous permettait de trouver des vêtements rapidement. Je voulais montrer au gamin que nous étions des criminels et que nous devions user de stratagèmes peu légaux pour arriver à nos fins. Heyang n'avait clairement pas les tripes pour ca et Assou ... il en avait bien trop ..."

Je regardais un instant les deux jeunes qui étaient en train de dormir profondément. Malgré ce que je pouvais penser. J'étais en train de les voir comme des enfants, mes enfants. Comment leur donner une vie alors que nous étions des clandestins ? Ils devaient apprendre ce que pouvait accompagner leur actes.

"Quand j'ai senti les trois jeunes arriver j'ai ... j'avais plus le choix. Au début je voulais lancer les matraques et les guider pour qu'elles touchent les deux garçons et les taze un coup, mais ... je sais pas ... quelque chose en moi, l'espace d'un instant, a voulu leur faire mal. Les faire souffrir comme j'ai souffert en camps ... Je t'assure, je voulais pas leur faire plus de mal que nécessaire ... Assou ... je lui avais demandé de me couvrir, et surtout de ne tuer personne mais ... en un clin d'oeil ... il lui a brisé la nuque comme une brindille ... Tu as des nouvelles des deux que j'ai allumé à coup de matraque ?"

Lors de ma dernière question, je relevais mon visage vers mon frère, il pouvait voir les larmes alors que je revoyais le visage de la jeune fille et surtout la scène où Assou lui brisait la nuque. Bon sang que Kaen me donne la force de remettre ce jeune homme dans le droit chemin. Ses épreuves sont difficiles mais elles me sont nécessaire. Je dois y croire.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

A ta réponse, son regard se fait des plus whatthefuck au fil de tes paroles.

"Mais merde Alexei ! Qu'est-ce qu'ils t'ont fait dans ce putain de camp pour que tu deviennes aussi insensible à... à l'injustice... 'Au mauvais endroit au mauvais moment', tu sais combien de fois on m'a sorti ça en salle d'interrogatoire ?

C'était des gamins, Alexei, des putain de gamins qui n'avaient rien demandé. T'es pas un criminel, petit con."

Il explose en te pointant du toi avec véhémence, frappant sur la table. Mais il est loin d'avoir fini de fulminer.

"T'es pas foutu de te contrôler toi-même et tu veux gérer deux ados sortis d'une école de kung fu ?! Sors-toi la tête du cul bons sang et ramène-les dans leur Temple avant que tu ne fasses plus de blessés et que je ne sois contraint de te... de..."

Il finit pas sa phrase, se prenant le front d'une main tendue qui glisse rapidement dans un mouvement saccadé vers ses cheveux. Ils les agrippent plein de frustration. Il rebondit encore sur une pensée.

"Papa te battait, parce que grand-pa' le battait. Fais pas la même erreur, bordel !"

J'accepte toutes les remarques, j'avais manqué de buter des gosses mais savait il ce que je vivais ? Au vu de mon état moral, je tentais de me contenir mais il continuait toujours, mon poing s'était fermé sans que je m'en rende compte. Bordel, rester calme, rester calme ... je sentais encore cette colère en train de grandir. Je ne devais pas succomber à la Voie du Sang, elle ne mène qu'à la perversion, la corruption et au malheur.

"Criminel ? Injustice ?"

Je remonte ma manche avant de continuer

"Tu sais ce que c'est ça ? C'est une putin de marque de bétail qu'on fout à ceux qui maitrise la Magie. On nous parque comme des putins de cages pour que des putins de politicard puisse se faire mousser et que la corruption puisse continuer de grandir dans ce qu'ils osent appeler un Culte. Là bas, j'ai tué, j'ai volé, j'ai même osé braver le tabou de Kaen mais, honnêtement, j'en ai rien à foutre parce que c'est rien comparé à ce qu'on a fait sur Niroy ! Tu veux que je parle de ma Morale ? Tu veux que je parle de criminel ? Si j'avais voulu, si j'avais été un putin de criminel, tu n'auras jamais remarqué mon action, j'aurais pu dépecer ces flics tout comme j'aurais fait disparaitre, les corps de ces trois gosses. Comment je sais que j'aurais pu le faire ? Parce que j'y ai songé. J'aurais pu laissé aussi ces putins de gamin pleurer plutot que de faire appeler une ambulance par les deux flicars qui n'ont eu de blessure que leur amour propre. Et ces deux là, même s'ils sont au courant des risques, je refuse qu'ils soient marqué comme moi ! Tu m'entends ? Si l'un d'entre eux déconne, c'est à moi de le punir et pas à cette putin de taule où on nous laisse pourrir"

Sans m'en rendre compte, je m'étais levé alors que ma voix était montée. En fait, je ne m'étais pas rendu compte de mon état de colère avant que mon regard ne soit attiré par mon reflet dans le chrome de la cuisine de Bénédicte. Je voyais mon père en train de me gueuler dessus, son poing fermé sur une ceinture ... quand j'avais de la chance que ce ne soit pas une clé à molette. Surpris par mon reflet, je recule presque effrayé avant de tomber sur le sol et à me recroqueviller, adossé à l'un de ces fauteuils. Ma tête se réfugie dans mes mains essayant de me calmer comme je le peux. Je tente de me remémorer les prières de Kaen. Bordel, plus ça va, moins ca me fait de l'effet sous cette fatigue. C'est alors que les mots sortirent tout seuls de ma bouche

"Si Papa me battait, c'était parce que je faisais tout pour qu'il me choisisse pour cible. Je savais qu'il était bourré, je savais qu'il cherchait qu'une chose, une cible pour se défouler. Tu as toujours été plus doué que moi, tu avais l'avenir devant toi. Je voulais pas qu'il t'éclate ta gueule. J'étais ... Un jeune con, je suis toujours un jeune con ... j'ai jamais rien su faire de ma vie que de me foutre dans la merde ... Crois moi, si je pouvais me débrouiller pour qu'il n'y ait aucune victime, je le ferai. Mais c'est pas possible. J'ai pas de papier, j'ai un tatouage sur le bras qui dit à tout le monde que je suis une bombe à retardement. Je peux me fier à personne, je suis seul. Et ces gosses, si j'ai accepté de les prendre avec moi c'est parce que je veux pas qu'ils deviennent comme moi. Heyang est si jeune que dans le Culte il perdra ses illusions et sa pureté. Assou a été trahi et il n'a plus confiance en personne, si le Culte lui met la main dessus ca deviendra un tueur insensible. Pas question que ca leur arrive. Ils ont le droit à l'illumination, ils ont droit à l'innocence ..."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Bénédicte s'approche lentement de toi avant de s'agenouiller, une main sur ton bras. Sa voix est calme, chaleureuse :

"Il y a des dizaines d'autres jeunes qui sont intégrés au Culte chaque année dans les autres villes. Est-ce que tu vas aussi les prendre en charge eux aussi ?

Alexei. Laisse le passé dans le passé. Ce n'est pas en faisant ça, ni en accomplissant une vengeance que tu vas le réparer. Tu ne peux pas justifier un mort en disant que tu aurais pu en faire deux. Tu dois faire ce qui est bon, maintenant.

Tu cherches à éviter que ce qui t'est arrivé ressurgisse sur d'autres. Mais tu entretiens tes démons en faisant ça. Oublie-les. Reconstruis ta vie. Elle n'aura pas plus de sens une fois au bout du chemin que tu as entrepris.

Va dormir Alexei, tu te surmènes trop pour de mauvaises raisons."

Il va bientôt devoir repartir au boulot et te confiera la maison. Mais ça n'est pas plus mal si vous faites les morts en pionçant de concert.

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Sa logique me faisait alors penser à Maitre Hishi. Pourquoi chercher les ennuis quand je pouvais me cacher et laisser la tempête filer. La vengeance méritait elle que je perde la vie ou que je risque de pervertir ces jeunes ? Alors que je tombais de sommeil, je m'installais sur le canapé pour dormir. Bon sang, cette journée avait vraiment été pourrie et le coup de barre que je sentais avait scier ma volonté de discuter avec Bénédicte. M'enveloppant dans les ténèbres de l'inconscience tout ce que je souhaitais au final c'était la paix et la quiétude du monde des rêves. Malgré tout, j'avais toujours un peu peur de dormir depuis mon évasion. Une sorte d'effet secondaire de la prison. Rêver, c'était un peu céder à l'espoir et donc à la folie. C'était la crainte de chacun d'entre nous. Pourtant, en cet instant, j'avais besoin d'espoir, je ne voulais plus me battre, je ne voulais plus parler, je voulais simplement me reposer.

******

J'étais assis dans une clairière verdoyante. Le soleil de printemps, ou du moins ce qui ressemblait être le printemps, réchauffait alors que la brise était fraiche. Je connaissais cet endroit, j'y avais passé bien du temps par le passé. J'avais toujours aimé m'écarté du Prieuré quand j'étais sur Niroy. Il y avait une colline où je pouvais voir la ville qui avait été miraculeusement épargnée par les combats lors de l'invasion. En un sens, je voyais en Niroy un peut de Linor, mon propre incarnat-lié. Son peuple était certes moins bagarreur, mais les paysages avec des quelques villages détruits alors que d'autres étaient clairement en train de rayonner, venait surement de ce chaos qui m'habite constamment. Regardant toujours ce Prieuré, je me sentais serein. Cette même sérénité que je sentais quand j'étais à Kushu. Mais quelque chose me troublait, au loin, des nuages noirs approchaient. Des nuages pluvieux ... non ... ce n'était pas de la pluie. C'était la fumée de Napalm. Les cris, les pleures ... c'était le début de l'épidémie, c'était le début du massacre. Et de la beauté des prairies, j'arrivais dans les ruelles de cette ville où les pauvres paysans étaient parqués dans des tentes où des prêtres du culte, et d'autre scientifiques y pénétraient équipé de masque. Je me souvenais de leur regard. Ils me suppliaient de leur venir en aide alors que Kadare ne faisait que me dire de laisser faire les autorités. Que l'épidémie n'était rien d'autre qu'une procédure. J'avais détourné le regard un instant que déjà les lances flammes brulaient des villages. Des colonnes de fumées pullulaient dans le paysage. On enterraient les morts avec des bulldozers. La fin justifie les moyens lorsqu'on combat une épidémie. Mais pas lorsqu'il s'agit uniquement de pouvoir. Je sentais alors mon corps s'embraser, des flammes qui détruisaient mes vêtements et dont la chaleur commencaient à faire fondre le métal de mon Sceptre. Cette flamme, ce n'était pas la colère, c'était la Justice. La Justice d'aider les faibles, la Justice de s'opposer alors que tout le monde refuse de voir l'horreur dans les yeux ... Alors que les flammes sont en train de grandir, je les vois faire prendre feu à tout ce qui se trouve autour de moi. Les maisons, les gens s'enfuient, je ne peux m'empêcher de bruler alors que mon corps lui même me met au supplice ...

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Alors que je sors de mon sommeil, je suis en age et ma montre m'indique que j'ai dormi pendant pas loin de 10 heures. Je vois que Assou et Heyang sont toujours en train de dormir, ou du moins sont en train de comater dans leur lit. Je ne veux pas les réveiller, ils ont déjà suffisamment à encaisser. Qu'ils profitent du repos quand ils le peuvent encore. Pour ma part, je profite du confort pour prendre une douche rapidement. Je ne sais pas pourquoi, mon sang semblent encore chaud comme dans mon rêve. J'ai presque l'impression de sentir le feu se raviver encore une fois en moi. Ce feu que j'ai oublié. Je m'étais toujours demandé pourquoi, lorsque nous faisons des portails, nous sommes enveloppés par des lotus enflammées. Peut être était ce la raison. Ce qui nous enveloppe et nous permet de transcender les frontières du Multivers n'était il pas notre refus de nous laisser imposer ses lois injustes. Devant mon miroir, ce n'est plus mon père que je vois, emporté par la fureur due à son impuissance. Ce n'est plus le prisonnier qui refusait de rêver parce qu'il risquait quelque chose. Ce que je risque aujourd'hui, c'est ma vie. Ce que je risque aujourd'hui c'est mon intégrité, celle qui m'a fait accomplir un acte de foi et un acte de justice alors que la Loi m'imposait de détourner le regard. Ce regard c'était celui du gosse qui attirait les foudres de son père pour protégeait sa famille. C'était celui d'un Centiliens qui refusait d'accepter qu'on mette à mort des innocents comme on met à mort du bétail. C'était celui du jeune prêtre qui affrontait le jugement de ses pairs et qui acceptait que son sceptre soit brisé car sa cause était noble. C'était celui, du guerrier qui était né dans son coeur et qui n'acceptera pas la défaite.

Je m'habillais alors ... avant d'arriver dans le salon de chez mon frère. Habillé de manière civil avant d'user de ma télékinésie pour écarté tout les meubles de la pièce. Laissant alors un espace assez grand. Je me mettais à genoux pour mes prières quotidienne qui n'avaient été jamais aussi dévotes que par le passé. Il était temps de régler des problèmes. Hier était le jour du chaos, aujourd'hui devait être le jour où tout commencera vraiment.

"Déesse, bénissait cette demeure et son propriétaire car c'est un saint homme. En son coeur, il a fait passé sa famille avant son devoir. Que son amour fraternelle soit récompensé comme j'ai été récompensé par le passé. Ne le laissait pas se perdre dans les méandres du regret et du remords. Que son âme soit en paix et que son esprit soit guidé jusqu'à l'illumination ..."

Une longue prière qui aurait été bien trop long à traduire en mot tellement mon esprit était enflammé. Protéger cette famille, c'était ce qu'il avait toujours fait. S'il avait suivi la même voie que moi, il se serait surement retrouvé dans la rue dans des quartiers malfamés. Mais aujourd'hui, il était clairement devenu un pilier de la société. Un homme bien qui refuse d'abandonner une personne parce que la loi lui demande. Un homme comme moi, mais en meilleur. Plongé sur ma prière j'attends patiemment que les deux Blanche Neiges se réveillent. La leçon d'aujourd'hui allait être fatigante et peut être même mentalement éprouvante, mais elle devait être imposée. Patientant, à genoux, mon sceptre déployé et la tête toujours baissée, ils n'auront pas eu l'occasion de s'approcher d'un petit dèj quand je les appelerai

"Assou, Heyang, je pense qu'il va falloir que l'on parle"

Les laissant s'asseoir sur le sol en face de moi, je plongeais mon regard dans le leur avant de continuer toujours aussi sérieux.

"Hier, Assou et moi même avons pêché. J'ai, peut être, tué un homme et lui a tué une femme de sang froid. Avant de commencer, j'aimerai entendre ce que vous avez à dire à ce sujet"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Quand tu te réveilles, il est près de 2h du matin. Ton frère dort probablement et n'a pas voulu interrompre votre sommeil. A la cuisine, il y a un post-it digital sur l'écran du frigo indiquant qu'il y a des plats cuisinés pour vous. Du poulet au gingembre et aux épices douces pour toi avec une portion de riz d'Utraine, l'un de tes plats favoris. Tu constates que les deux autres tuperware destinés à tes disciples sont vides.

Ce sommeil t'a fait du bien au corps et à l'esprit. Tes prières t'ont également revigoré. Lorsque tu appelles les deux garçons, Assou revient du jardin, un peu en sueur, après avoir fait ses kata comme à son habitude. Heyang a un roman à la main qui est déjà entamé au tiers.

Ils s'assoient sur les canapés design d'un confort que ces enfants n'ont probablement jamais connu.

Citation :: "Hier, Assou et moi même avons pêché. J'ai, peut être, tué un homme et lui a tué une femme de sang froid. Avant de commencer, j'aimerai entendre ce que vous avez à dire à ce sujet"

"Je n'ai pas pêché, Maitre. Je n'ai pas utilisé la magie pour tuer. J'ai fait ce qu'il fallait faire," répond le grand noir dont les cheveux commencent à pousser.

Heyang aussi commence à avoir quelques cheveux en brosse dans la mesure où ils ne sont plus contraints de les raser comme au Temple. Le plus jeune tente de commenter timidement :

"Galu dit que la guerre est une affaire de choix. Que la mort est donné par cent endroits mais que la main du Centilien connaît le déterminisme de ce qu'il apporte. Mais... je ne sais toujours pas dire ce que nous avons choisi."

Assou ne parvient probablement pas à discerner le début de la discussion philosophique sur laquelle glisse Heyang. Tu n'es pas non plus des mieux placés pour y répondre, pourtant c'est toi le Maître.

Je reste impassible alors qu'ils posent tout leur deux leur avis. Je dois rester parfaitement concentrer, je reste sur de moi avant de répondre d'abord au jeune Heyang. Je n'étais jamais le meilleur pour les débat, il faut l'avouer. La plupart de mes connaissances étaient issues de prières ou de mes expériences qui n'étaient que très rarement normales.

"Je te remercie Heyang, des paroles qui sont au combien adéquates à notre situation. Les paroles de Galu laissent à penser que nous, Centiliens, sommes capables de faire le choix de faire la Guerre parce que nous sommes assez sage pour voir les bénéfices de celles ci à long terme et à envisager qu'un sacrifice peu justifier des combats. Mais sommes nous aussi sage que Galu le pense ?"

Kadare avait elle le droit de détruire ainsi un incarnat ou, du moins, l'épurer éthniquement ? Je regardais Assou dans les yeux cherchant dans ses yeux une lueur de remord ou de honte.

"Qu'en penses tu, Assou ? Avais tu assez d'information sur la menace qui s'était imposée à nous pour être assurée que tuer une personne valait le sacrifice ? Avait elle l'air dangereuse ? Semblait elle capable de se débattre de son étreinte au point que tu doives la liquider ? A moins que ca ne soit le fait qu'elle ait pu te connaitre au point qu'elle puisse nous détecter avec précision dans les prochaines minutes ? Sois sincère, Assou, pensais tu vraiment être obligé de tuer une femme alors que je t'avais demandé de ne blesser mortellement personne ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Assou te fixe du regard un instant avant de regarder ailleurs.

Il semble chercher avant de se résigner sans pour autant vouloir encaisser la culpabilité de l'acte : il n'a aucune réponse. Tout cela n'était pas réfléchi et ce qui l'a poussé à cet acte c'est autre chose. Aussi le mutisme est sa seule répartie.

Il y a encore beaucoup trop de colère en lui, tu le sais désormais.

Je prends le silence d'Assou pour ce qu'il est, c'est à dire un renoncement. Il sait ce qu'il a fait, c'est certains mais il s'est laissé entrainé vers la colère, une colère que je connaissais malheureusement une colère que je savais être mauvaise pour lui car elle était mauvaise pour moi. Quel piètre maitre j'avais fait, mais qui sait, peut être qu'un mauvais début pouvait se rattraper. Ma voix avait perdu son tempérament inquisiteur, en devenant presque paternelle

"Assou regarde moi"

Lorsqu'il croise mon regard, il ne voit, bizarrement, nullement du reproche. Le passé ne peut se changer, il est ce qu'il est et il doit forger le futur. L'important était d'être sûr que ce passé soit bien utilisé. Je remonte ma manche et leur montre le code des 42-3

"Je sais ce qu'est la colère. Dans les camps de concentration pour 42-3, j'ai appris ce qu'était la mort, la destruction et surtout ce qu'était la rage. La rage me disait comment respirer comment dormir. Mais petit à petit, on se rend compte qu'elle obsède notre esprit, elle nous fait faire des erreurs. Elle nous entraine plus profondément dans la souillure"

Mon regard se concentre moins sur Assou, je regarde mes disciples après une petite pause. Histoire que tous comprennent que nous sommes en plein milieu d'une leçon et non d'un procès.

"Notre mission n'est pas une mission de rage. Ce qui doit nous pousser, c'est la Justice. Bien des prêtres cachent des crimes moraux en justifiant, tels des avocats, que les lois divines ne sont pas brisée. Mais, plus que les tabous, vous devez aussi réfléchir si ce que vous faites est moralement acceptable. Est ce qu'il est moralement acceptable de s'opposer aux lois ? Notre cause est juste, alors oui. Est ce moralement acceptable de tuer des gens quand on peut seulement les neutraliser ? Peu importe la cause, elle ne le justifiera jamais"

Je reviens une dernière fois sur Assou

"Quand tu as accepté de me suivre, tu m'as dit que tu recherchais la difficulté, non ? Alors pourquoi succomber à la facilité du meurtre ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Son regard part de pied alors qu'il commence à comprendre ce que tu veux lui. Il n'a rien à répondre non plus, si ta question n'était pas rhétorique. Le mutisme est un refuge pour celui qui est habitué à agir plutôt qu'à parler. Heyang tente de dissiper le malaise ambiant :

"Maître... qu'est-ce que nous allons faire maintenant ?"

De l'innocence naît la vérité. Qu'est-ce que tu veux vraiment à court et à moyen terme ?

L'innocence de Heyang est vraiment une bénédiction. Je n'ose d'ailleurs imaginer ce qu'aurait été notre mission si Assou et moi même ne l'avions eu à nos cotés. Sa question est des plus pertinente, il nous faut un plan pour la suite et surtout une ligne directrice. C'était à moi de mener la barque, et l'arrivée sur Nephta devait servir d'exemple pour la suite, un exemple à ne pas suivre.

"Notre arrivée sur Nephta était principalement causée par un besoin personnel, je vous l'avoue. Toutefois, mon Frère m'a donné l'adresse d'une personne qui pourra nous aider, non pas à rénover mais peut être à le réécrire. C'est un 42-3 de Manhe. Nous devrons donc être prêt. Nous aurons des vêtements et de l'argent, ce qui va nous manquer, ca sera les informations. La bonne nouvelle c'est que dans le Centre, l'information offerte à tous. Heyang, je vais t'apprendre comment faire des recherches sur un Smart Data. Ce ne sera pas aussi plaisant que dans des livres mais le fait est que se sera surement plus amusant. Assou, toi et moi, allons devoir travailler l'utilisation d'outils tels que les armes à feu et, plus important, comment éviter de se faire trouer par l'une d'entre elle (sans pour autant tuer la personne). Nous partirons quand nous serons prêts"

Organisation, préparation, personnellement je préférais cela. Encore plus quand temporisait me permettrait de repérer des endroits de chutes dans la 3eme Couronne de Manhe. Savoir où l'on atterrit c'était déjà pas mal. Me reposer de ma blessure était d'ailleurs un autre points qu'il fallait prendre en compte. Je me demandais d'ailleurs si certains produit dans les pharmacies du coin ne permettraient pas d'accélérer ma guérison. Quoiqu'il en soit, la demeure de mon frère était un refuge autant en profiter autant que possible. Le seul point de détail qu'il me restait à régler était de trouver un coin où Assou et moi même pourrions nous entrainer pleinement sans pour autant causer des dégats attirant la police ou Kaen sait qui. Je demanderai cela à mon frère à son réveil. Bon sang 2h du matin, je déteste le jet lag

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu montres à Heyang comment utiliser un SDC, un com'unix et à quel point avec ces outils toutes surfaces se transforment en interface informatique connecté sur le réseau. En revanche, en ce qui concerne les armes à feu, il est difficile d'envisager d'utiliser l'arme de ton frère pendant son sommeil et, toi-même, tu ne sais pas du tout les manier et encore moins comment éviter les tirs si ce n'est de manière intuitive.

Tu obtiens facilement une vue de Manhe et des environs ainsi que de la mairie où doit travailler ta cible. La Troisième Couronne est grande et ne manque pas de coin où se planquer sitôt que l'on est prêt à considérer les favelas et autres quartiers mal famés.

Ton frère se lève à 7h. A toi de voir ce dont tu voudrais parler avec lui.

[J'ai encore les flingues des deux flics]

Le temps passe à une vitesse hallucinante quand on s'amuse et former les gens à utiliser la technologie est une occupation de toutes les instants. Certes, il est plus évident pour moi, qui ait été un Primus, d'enseigner l'utilisation d'élément bureautique qu'en ce qui concerne l'armement. Fort heureusement, plusieurs mois passés à cotoyer des soldats m'avaient appris les bases de leur utilisation, et surtout la règle la plus importante "l'ennemi n'appuiera pas sur la gachette si on lui paralyse la main". Je savais qu'Assou était bien plus doué que moi pour le combat. Mais parfois, il suffisait d'un exemple pour déduire des méthodes de désarmement.

"Je sais que tu es plus un homme d'action que d'étude, mais Maitre Leu a surement du t'apprendre que souvent il faut étudier l'action avant de l'accomplir. Réfléchit bien, si tu as besoin d'un cobaye pour t'assurer que ta technique marche ... et du moment que tu y ailles doucement ... je voudrais bien t'aider. Une amie m'avait dit que l'important c'est de ne jamais être dans la ligne de tir ... va savoir ce que ca veut dire hehe. Allez bon courage"

Une telle étude était pour le moins intéressante à la fois pour Assou que pour moi ou Heyang. Ses techniques étaient, pour la plupart du temps adaptable à l'aide de télékinésie. Pourquoi détruire une arme quand on a juste besoin de briser un doigt. Voir les deux jeunes se mettre au boulot était assez apaisant. L'apaisement par le travail, c'était une belle manière de passer sous silence les petits malaise et de laisser le cerveaux faire le reste. Pour ma part, je décide de me mettre aux fourneaux. Bénédicte m'avait préparé le repas, le minimum que je pouvais faire c'était de lui offrir un petit dèj potable. J'avoue ne pas être un cordon bleu très brillant. J'ai tenté de faire des oeufs aux bacon avec du café ... mais les oeufs sont devenu brouillés et le bacon sera très très croustillant.

"Salut Bénédicte ... Merci pour hier. J'espère que tu aimes toujours les oeufs au bacon, je sais faire que ça ... désolé encore"

Une fois qu'il a un peu mangé et bu je lui demande finalement.

"Dis moi, je voulais savoir si tu pouvais te renseigné sur les deux jeunes d'hier. Leur nom et ... aussi le nom de la fille. J'aimerai prier pour eux ... Tu penses que ca sera possible ?"

Et avant qu'il parte

"Ah juste une chose, tu penses que je pourrais utiliser ta paumade cicatrisante ? J'ai une vilaine blessure depuis quelques jours ..."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

[Heard about the "ident-lock" motherfucker ? ;P]

Ton petit dej' du matin n'est pas si mauvais finalement et Bénédicte apprécie grandement le geste. Ce matin a un goût nouveau pour vous deux d'après le sourire qu'il te donne. Aussi, il n'est sûrement pas habitué à avoir du monde chez lui, alors son frère sous son toit, c'est une bénédiction.

De même, il te répond avec une certaine compassion :

"Je crois que c'était Mary et Lucas. J'ai plus leur nom de famille en tête là, je t'avouerai."

Dans sa pharmacie, tu trouves un baume calmant et de l'antiseptique. Il nettoie un peu ta blessure tout en te parlant.

"J'ai eu un rêve cette nuit... on était dans la gare de Nephta. Celle où on jouait à cache-cache."

Il arrive une petite croute avant de se pencher pour prendre un bandage strech et t'entourer la taille.

"Tu étais caché et je te cherchais. A la fin, je te débusquais à l'avant d'une locomotive, mais style extérieur de 4eme Couronne, avec les dorures, les poignées en leton et tout. Un vieux chou-chou avec un wagon de charbon. Et puis, d'un coup, le train partait et on avait juste une wagon à tirer, celui de la première classe. Y avait d'autres gens, mais je me rappelle plus bien.

On faisait des trucs et à la fin, on passait la frontière, mais en fait on était dans un autre incarnat. Et tu me disais : "tiens c'est mon incarnat-lié". Et on décidait de vivre là. Y a un moment, je sais plus si c'était avant, mais y avait Jialle qui te donnait son sceptre. Enfin bref...

Debout champion !" dit-il en te claquant deux fois sur l'épaule alors qu'il en a terminé avec son bandage.

"C'est quoi le programme pour toi aujourd'hui ?"