Tome 3 : Ange et Gardien; Episode 6 : Salvation (Telagan)

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Les fumées de téléportation instantanée se dissipe pour vous déposer dans une enceinte de marbre blanc, au pied d'un très large escalier qui monte sur plusieurs dizaines de marches vers cinq trônes. Sur les murs, des écritures Kaeniennes lumineuses sont en changement permanent indiquant un enchantement évident des lieux. La salle fermée respire un caractère sacrée que tu n'as jamais ressenti même dans la nef du Sanctuaire de Nephta.

Prius est étalé au sol et se laisse aller à l'inconscient, sa mission accomplie. Tu comprends depuis le début sa manoeuvre pour t'aspirer la magie et te toucher au corps à corps. Il devait t'empêcher de le voir venir et t'user un maximum pour réussir à te ramener ici. Hélas, sans l'intervention de Gabriel, peut-être aurait-il échoué.

Iyo est pris de terreur immédiatement quand il contemple les trônes qui sont indubitablement associés aux Disciples et à Kaen. Mais ce qui te glace réellement le sang, c'est de voir la Déesse en personne, yeux fermées sur sa cathèdre lourde de plusieurs sculptées selon un niveau de détail sans égal. En habit de guerre dans son armure d'or complète, elle ne bouge pas encore.

A sa droite, tu aperçois Horini, dans une robe de velours bordeaux simple, également en méditation, le signe du lotus contre sa poitrine. La brunette dont tu ne distingues les traits sous ses vêtements amples te fait l'effet d'une statut de chaire tant elle semble immobile. Au contraire de Kaen qui ouvre brusquement les yeux en fronçant les sourcils dans un rictus de colère que tu lui ignorais.

Iyo se cache immédiatement les yeux et se prosterne, front contre le sol, tremblant.

"Telagan Rebryn de Dépérion ! L'heure de ton Dernier Jugement est venue !"

La voix est puissante et résonne jusqu'au fond de ton coeur, te faisant questionner beaucoup de tes actes.

Si la voix de Kaen qui résonne dans mon cœur me fait douter quant à la voie que j'ai pu emprunter, en lui tournant le dos pour suivre Gabriel et son combat pour Centile, je ne réagis pas comme Iyo, et prends une posture militaire, parfaitement droite. Je désactive mes lunettes qui me protégeaient des intrusions mentales. S'il lui venaient à l'idée ou celui de Horini de lire dans mon esprit, elles pourront constater les effets dévastateurs des mensonges dans lesquels elle m'a bercé depuis des décennies.

Mon visage tuméfié affiche un masque dénué d'émotions qui contraste avec la colère de son regard :

"Je suis prêt à accepter votre Sentence que vous jugeriez adaptée à ma trahison, Grande Déesse."

Le poids des mots que je prononce, aussi simples puissent-ils paraître, est pesé de telle sorte qu'au-delà de mes actes qui lui déplaisent, elle ressente elle-même qu'au fond de moi, je suis un animal blessé qui a cru en une Foi indéfectible durant trente longues années, pour finalement se voir révéler n'être qu'un simple pion au service de Ses propres intérêts.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Elle contracte davantage sa ride du lion à tes mots. Comme jaillissant de son propre corps, tu vois deux projections astrales de ta Déesse s'élancer vers toi et Iyo en un clin d'oeil. Celle qui fait face à Iyo le force à se relever pour plonger sa main diaphane à travers ses yeux tandis que son alter ego fait la même avec toi. La fouille psychique est volontairement évidente et tu sens qu'elle lit dans tes souvenirs comme on se repait d'un animal capturé.

Yeux révulsés pendant plusieurs dizaines de secondes, ta conscience est contrainte de se porter sur les rives passives de son existence, tu tombes finalement à genoux sous l'ordre psychique de Kaen. Prius n'est plus à tes côtés lorsque tu reviens à la réalité, si ce n'est les larges tâches de sang qu'il a laissé derrière lui.

Les deux projections disparaissent tandis que Kaen se lève avec force. Sa main commence à jouer discrètement à son côté, signe d'une invocation évidente qui creuse le marbre sous les pieds de Iyo. La dalle sur laquelle il est agenouillé se découpe rapidement avant de se soulever à plusieurs mètres au-dessus de toi, formant un cube massif dans lequel Iyo s'enfonce. Et pendant que tu aperçois le Gardien de Cabelli s'éloigner de toi, ta Déesse continue de parler de cette voix forte :

"Ta traîtrise est impardonnable ! N'as-tu donc rien à dire pour te défendre ?!"

Les parois du cube commencent à devenir aussi transparente que du verre. Le sommet de la cage nouvellement créée est à son tour bouché par une parois vitreuse. Le Gardien s'agite et frappe contre les faces du cube qui ne cèdent pas. Bientôt, ses bras et ses jambes se crispent, se tendant et s'écartant contre sa volonté alors qu'il se retrouve en lévitation au centre du cube, comme tenu par des chaînes invisibles.

"Sauras-tu au moins ne pas faire preuve du même égoïsme lors de tes derniers instants ? Ne voudras-tu pas demander au moins pardon à ceux qui t'ont toujours soutenu ?!"

Derrière toi, tu sens des pas pressants qui s'élancent vers toi. Il s'agit de Lothar, Bailli et Thalia qui s'arrête sur l'ordre de la Déesse à plusieurs dizaines de mètres de toi, leurs yeux embués de larmes.

Spoiler:

En amenant ma famille à moi, Kaen avait certainement l'intention de me blesser et obtenir toutes sortes de courbettes de ma part et de supplications. Mais leur présence et leurs larmes ont un tout autre effet sur moi à cet instant. La tête tournée vers eux, je ferme les yeux, et prends une profonde inspiration, à la fois pour ce que j'ai à dire mais aussi pour faire appel à une propriété de mon sang que Kaen et Jialle convoitent tant et à laquelle je n'ai jamais fait appel jusqu'ici.

Les contours de mon corps prennent une teinte progressivement de plus en plus bleutée allant jusqu'à refléter sur le cube transparent dans lequel est enfermé Iyo. Ce n'est pas une source magique, ce qui explique que le fait que je sois à sec ne change rien à la situation. Lorsque je reprends la parole ma voix résonne dans toute la pièce, aussi puissante que celle de la Déesse, de sorte qu'elle vibre dans les cœurs de tous mes interlocuteurs, y compris Kaen et Horini. Je pivote pour faire face aux miens :

"Je souhaite demander pardon à ma famille. Pardon d'avoir eu la Foi en toi Kaen. Je veux leur demander pardon d'avoir souillé Dépérion avec des statuts à ton effigie alors que mon peuple n'avait aucune croyance en toi. Je veux demander pardon à ma femme, Bailli, pour lui avoir fait subir ta présence au sein de notre couple y compris dans les moments les plus intimes, et de ne pas avoir su lui offrir pleinement mon cœur car tu y prenais toute la place."

Je me relève tandis que la Lumière des Anges qui m'entoure se fait de plus en plus éclatante, je n'ai jamais tutoyé Kaen jusqu'ici, c'est le signe que les illusions dans lesquelles elle m'a bercé ont explosé en éclats. Je fais en sorte que mes paroles la pétrifie plutôt qu'elle réagisse de mauvaiseté, jouant sur l'effet de surprise et la pureté de mes paroles malgré la dureté de leur sens profond vis-à-vis d'Elle, mais pour le coup, non je ne suis pas égoïste, j'ouvre véritablement mon cœur à ma famille, un cœur pur, défait de toute loyauté à la Déesse qui y prenait trop de place. Je lui tourne le dos pour me mettre à genoux et faire face à ma famille en pleurs.

"Je veux demander pardon à mes enfants, Lothar, et Thalia, pour leur avoir transmis ma Foi à l'état pur et naïve à ton égard, les berçant dans les mêmes illusions que moi. Je veux demander pardon à mon fils qui a cru bon de venir te demander ta protection en se fondant sur la Foi que je lui ai transmise.

Je veux demander pardon à ma fille Thalia, de l'avoir bercé d'illusions dès son plus jeune âge en lui transmettant ma Foi en ta protection toute particulière envers notre famille, en m'ayant béni.

Enfin je veux leur demander pardon à tous les trois pour avoir été égoïste lors de mes derniers instants en m'étant remis à ma Foi à ton égard pour mon salut, alors que les seules personnes qui se soucient de mon existence sont ma famille."

Je ne sais comment je m'y prends mais la Déesse et sa Disciple sont dans l'incapacité de m'arrêter dans le flot de paroles que je débite d'une puissance vocale inhabituelle, comme si ma voix venait d'outre-tombe, de l'ensemble de mes ancêtres Dépériens. Je laisse plusieurs minutes de silence, comme si j'arrêtais le temps avant de poursuivre ce que j'ai à dire, pour laisser mes paroles faire effet quant à la puissance de leur sincérité.

Je me tourne à nouveau pour faire face à Kaen que je pointe d'un doigt lumineux tout comme le bras que je tends dans sa direction, en ignorant complètement sa projection astrale :

"Et toi Grande Déesse, ton égocentrisme t'interdit-il de demander pardon à ceux que tu a trompé en leur faisant miroiter l'Equilibre parfait que tu incarnes, ou plutôt le Déséquilibre le plus complet, en laissant le peuple Centilien livré à lui-même ? Au fond es-tu véritablement celle que tu prétends être ou n'es-tu qu'une simple imposture qui a été forcée de s'exiler pour te remettre de tes blessures psychiques que ta propre Disciple, Jialle t'as infligé ?

Tu ne vaux pas mieux qu'elle, seule ta propre Puissance t'intéresse, les Centiliens ne sont que de vulgaires jouets que tu manipules à ta guise du haut de ton trône.

Alors quoi ? Tu vas torturer ma famille sous mes yeux et me montrer ton véritable visage avant de me torturer à mon tour et m'exécuter ou reviendras-tu sur le caractère impardonnable de ma trahison que tu as toi-même engendré. Vas-tu céder à ta colère, ou me pardonneras-tu cet affront qui vient du plus profond de mon cœur blessé d'avoir été trompé. La Grande Déesse est-elle aussi faible que nous tous, ou sa pureté lui permet-elle de passer outre et pardonner à tout un chacun son comportement égaré ?"

En somme je mets le doigt là où sa fait mal la forçant soit à me punir et punir les miens en me donnant raison, soit elle devra me pardonner mon affront en me demandant pardon elle-même.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Durant ton discours, tu vois que le piège dans lequel est enfermé Iyo monte en puissance. Des fleurs de lotus sanglante commencent à pousser sur son corps à une vitesse anormale, se fânant dans la même dizaine de seconde pour laisser la chaire du Gardien à vif. Les fleurs sont tour à tour d'acier, de chaire, de feu, d'os ou de peau serpentine, arrachant des cris d'agonie dans la gorge bourgeonnante du Dieu qui ne meurt pourtant pas.

Tu comprends que cette cage maudite lui confère un don de régénération qui l'empêche de mourir et le condamne a souffrir ce supplice pendant peut-être une éternité.

Ton sort à venir ?

Kaen passe manifestement ses nerfs sur Iyo lors de ton discours. Surprise par ton apparence qui fait appel à la Lumière des Anges, elle descend encore quelques marches avant de s'arrêter pour être toujours au-dessus de toi.

"Comment oses-tu questionner ta Déesse, mortel !

Réponds plutôt à la question de Kaen, Telagan Rebryn de Dépérion. Serais-tu devenu la moitié de ce que tu es sans la Centile que j'ai créé ? JE t'ai construit ! Tout ce que tu as, toute la puissance que tu as acquise, toutes les joies que tu as pu connaître, tu ne les dois qu'à ce que je t'ai donné, à toi et à tous tes les Centiliens.

Tu me reproches mon exil ? Mais qui es-tu pour savoir les motifs de mon départ ? J'ai protégé Centile et ses hommes depuis la nuit des temps et ai toujours oeuvré pour préserver le Monde-Père.

Tu prétends que je t'ai trompé ? Je t'en prie, fils de Dariel, présente-moi tes griefs. A quel moment, ta Déesse, qui t'a sauvé de la mort, qui avait toute confiance en toi, n'a-t-elle pas entendu tes prières ?"

Elle a lu en toi, aussi est-elle certaine que tu n'avances que des foutaises.

Je jette un œil à la cage avant de reporter mon regard sur elle, lui laissant la supériorité dont elle a besoin pour se sentir maitresse de la situation :

"Si tu m'avais offert tout ce que tu soulignes Kaen, notamment ma vie de famille, tu n'aurais pas eu besoin de venir chercher chacun de ces souvenirs qui me sont propres dans mon esprit pour les mettre en avant. Tu les connaîtrais déjà. Est-ce réellement la confiance que tu avais en moi qui t'as poussé à m'envoyer protéger tes Puits ? Ou parce que tu avais besoin de m'avoir sous ta coupe pour éviter que je n'échappe à ton emprise lorsque j'aurais appris que cette histoire de bénédiction n'est que foutaise et manipulation de ta part. Les Puits n'étaient censés intervenir en faveur que de ceux que tu avais béni alors que le Gardien d'Horazon et ses équipes en ont bénéficié autant que moi. Pourquoi ?

L'intervention d'Horini lors de mes derniers instants, était-elle réellement une réponse à mes prières ou simplement une grande illusion qui englobait les personnes concernées toutes bénies par tes soins ? J'ai toujours demandé qu'à avoir Foi en toi, mais comme tu le soulignes, contrairement à toi, je ne suis qu'un mortel sujet à toutes sortes de manipulations possible. Mais lorsqu'elles arrivent de tous les côtés, je ne sais plus qui je dois croire, alors je ne crois plus qu'à ce ce qu'il y a de plus concret à mes yeux : En ma famille.

Du haut de ton statut d'immortelle, pourquoi m'aurais-tu choisi moi en particulier qui n'était qu'un Centilien lambda parmi des millions d'autres, par amour ? Mais dans ce cas pourquoi avoir laissé mourir des personnes qui m'étaient chères sous mes yeux sans jamais intervenir ? Choisissais-tu les éléments de ma vie que tu voulais manipuler pour faire de moi un bon soldat qui te suivrais n'importe où tu me guiderais ? Je t'ai suivi, mais aujourd'hui je veux la Vérité. Pas celle qui t'arrange, ni celle qui a arrangé Jialle pour faire de moi son Disciple."

Je garde quelque secondes, relevant à nouveau la tête avant de poursuivre :

"Etais-je ton protégé, ou un simple pion que tu utilisais quand bon te semblait pour finalement te débarrasser de moi lorsque tu n'aurais plus besoin de mes services. Jialle dit-elle vrai à propos de la reconstruction de tes Puits dans ce cas ? Mon dernier rôle sera-t-il de mettre les propriétés de mon sang à ton service de gré ou de force ? Tout comme le Gardien de Cabelli a tenté de me le subtiliser au profit de Jialle.

Après tout, c'est mon Dernier Jugement, j'ai le droit de connaître la Vérité pure."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] plus par incompréhension que par dédain. Il y a long temps de silence pour démêler tes propos confus aussi pose-t-elle sa voix lentement.

"Si ta question est de savoir quel est le rôle que je t'attribue, sache qu'il n'a jamais changé : tu devais protéger le Multivers et tout ce que j'ai entrepris pour le préserver. En cela, tu m'as failli.

Si tu penses maintenant que c'est ton sang qui m'intéresse depuis le début, saches que tu es loin d'être le seul à avoir le sang pur des anges. D'ailleurs, il se peut que tes derniers actes aient altéré ses propriétés tant tu t'es laissé corrompre par Gabriel.

Maintenant si tu veux savoir pourquoi je t'ai choisi et l'étendue de mon emprise sur ton destin, laisse-moi t'ouvrir les yeux encore une fois : de là d'où tu viens, c'est ton aïeul, Dariel, qui m'a aidé à enfermer Jialle pendant un siècle. Il existe, entre ta Déesse et la Famille Royale Dépérienne un lien fort qui existait bien avant que tu ne naisses. C'est la raison pour laquelle tu as été bénis par la Source. Mais là encore, tu as trahi ton propre héritage.

D'ailleurs, quand tu dis que les Gardiens Rebelles ont profité de la Bénédiction des Puits, je vois que tu préfères encore tirer des conclusions hâtives : aucun d'entre eux ne l'a reçue.

Enfin, si tu viens me reprocher la mort de ceux qui t'étaient chers, saches que le libre-arbitre que je t'ai laissé n'est pas sans son prix. Si tu t'attends à ne jamais avoir à assumer la responsabilité de tes actes sous prétexte que tu es mon vassal, tu te trompes lourdement et me rappelles une fois de plus les siècles qui nous séparent. Je n'ai pas le temps de m'amuser à manipuler les éléments de ta vie. Ton destin est le tien. "

Le cube qui contient Iyo agonisant s'élève pour rejoindre d'autres cubes ou prisons similaires où sont châtiés des hommes et des femmes. Parmi eux, tu reconnais notamment Kadare.

"Tu n'as pas de vrais griefs, Telagan Rebryn, mais simplement de maigres excuses pleurnichardes pour cacher le fait que tu t'es laissé séduire par l'appât de la Puissance.

Il y a une mauvaise graine dans l'arbre de Dépérion. Si les racines sont solides, les jeunes pousses risquent d'être tout aussi corrompues. Mais je les épargnerai si elles me prouvent leur Foi."

D'un geste, elle appelle Lothar à s'avancer. Sous une impulsion télékinésique, ton épée angélique jaillit de son fourreau pour glisser sur le sol jusqu'au pied de ton fils.

"Telagan Rebryn de Dépérion. Moi, Kaen de Centile, t'ai entendu en Jugement et rend ma sentence : je te reconnais coupable de trahison envers Centile, ton peuple et ta Déesse. Je te désaisis de tes titres et de tes biens et, par respect pour ta loyauté passée, te condamne à une mort digne par décapitation."

L'épée se soulève par arriver face à Lothar, l'invitant de manière évidente à être l'exécutant de la sentence. Il tremble légèrement et regarde Kaen avec un soupçon d'incrédulité, comme si la malédiction des Rebryn qui consiste à vivre sa vie en parricide devait se répéter.

Sa main s'approche de la garde lorsque... quelques flammes spontanées apparaissent devant toi, pour s'éteindre sur la peau de Jialle, qui s'interpose entre Kaen et toi.

"ENFIN !" lance la Déesse.

[Ralenti] Les instants suivants sont un concert d'évènements que tu as du mal à trier : Jialle est en sept endroits différents, à côté de ta famille et sur le cube de Iyo, tandis que Kaen crée un sceau lumineux étrange sous ses pieds et ceux d'Horini. La Pieuse ouvre soudainement les yeux mais l'un des doubles de La Déviante te masque la vue aussitôt et plonge son regard dans le tien.

Elle ne dit rien. Aucun message télépathique, simplement une émotion qu'elle te transmet. Quelque chose comme "merci" et "je compte sur toi". Quelque chose qui dirait "je sais qu'on ne s'est jamais compris, tant pis ce sera dans une autre vie". Tu comprends ce qu'elle vient de faire. Pleinement. Ce n'est ni plus ni moins qu'une mission suicide pour te sauver. Même si au fond de toi, tu as une petite lueur d'espoir pour qu'elle s'en sorte, tu es bien conscient que l'étendue de ses talents ne pourra peut-être pas lui permettre de s'en sortir cette fois.

Et alors qu'une fleur de lotus naît au pied de l'escalier derrière laquelle tu distingues l'ombre d'un colosse qui ne peut être que Marmin...

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Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sont troués nettement sur ton passage. Tu descends d'une hauteur vertigineuse, concentré sur ce combat, sur ce qu'il représente, sur ces deux personnes qu'il faut récupérer. Sur tout ce qui se tient entre toi et eux.

Seul point blanc dans cet environnement sombre que tamourine une pluie diluvienne, tu fracasses le sol de toute tes forces. L'impact se répercute immédiatement au sol en un million de craquements. La terre se déchire, des plaques se dessinent, s'entrechoquent, se chevauchent. L'onde de choc balaie tous les ennemis à l'entour. Des tonnes de poussières se soulèvent pour te draper entièrement alors que tu t'enfonces un peu plus sous le sol, laissant derrière toi un cratère qui n'existait pas il y a une minute.

Tu freines grâce à tes ailes pour te remettre debout. Tu as du mal à y voir au milieu de toutes cette poussière, néanmoins tu sens que tu viens d'atteindre un boyau creusé sous la terre, large comme trois chevaux. Un corps visqueux, semblable à celui d'un gros ver vient de passer sous tes yeux. C'est là qu'était Orlov, est-il en train de chevaucher cette bête ou bien... se serait-il fait avaler ??

Tu descends dans le tuyau sombre pour poursuivre la bête qui file vers le coeur du village, sous la terre. Son corps occupe tout l'espace de la gallerie et elle accélère, sans doute effrayée par ton arrivée fracassante.

Je dissipe au mieux les tonnes de poussières à l'aide de mes ailes qui m'éclairent un peu plus le boyau, ou plutôt la large galerie. Tandis que je m'adapte au mieux à mon nouvel environnement, je continue de poursuivre le ver géant qui est le seul élément qui semble me relier au prêtre. C'est avec une vigilance naturelle que je suis, à distance, en la gardant dans mon champ de vision, la créature afin d'éviter de l'effrayer davantage. Et surtout en espérant qu'elle finisse par me guider à ma cible. J'espère juste que je n'ai pas fait le déplacement pour rien et qu'il ne se soit pas fait dévorer bêtement.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu avances prudemment. Patiemment. Comme les années te l'ont enseigné. Dans le noir qu'éclaire aujourd'hui tes ailes.

Et tu te souviens.

Tu te souviens qu'il fut un temps. Tu n'avais pas ces ailes pour éclairer ton chemin. Pas cette sagesse. Tu te rappelles de cette nuit où tu es parti de Keint sur ton cheval. Laissant ta famille derrière toi, comme aujourd'hui, mais pour le mieux. Tu te souviens que toi, tu avais le rôle du Bon, que tu rencontras ce Truand de Régent puis cette Brute de Qeglin. De cette fille que tu tentas de sauver. Et que le Destin t'en envoya une autre, Alyss, pour l'aider. Une fille un peu perdue, fugueuse, qui n'était peut-être pas si éloigné de ta Thalia d'aujourd'hui.

Pour toi, ce furent tes premiers pas sur ta longue quête. Et te voilà à l'autre extrémité.

Le ver descend un peu plus avant de remonter dans une cavité moins boueuse et plus pierreuse. Tu grimpes à 45 degrés ce passage qui s'éclair légèrement pour s'ouvrir subitement. Tes yeux s'ouvrent sur une tanière ou, plutôt, une pouponnière... Ta conscience est si choquée que c'est presque une autre voix, celle de l'instinct primaire, qui s'adresse à toi en te disant "il y a des cocons Telagan, ils font des cocons !". Des filets de baves démoniaques enroulés autour de corps plus ou moins difformes. Certains sont déjà à l'état de chrysalide et gigotent.

Suspendus par les pieds, tu aperçois le visage d'une femme, bien humaine, aux traits plutôt autochtones que centiliens qui est plongée dans une torpeur maladive. Sa joue gauche est à moitié enflée par une mâchoire qui a muée.

Tu sens le feu du Puits non loin, qui diffuse son aura malsaine auquel ton sang réagit. On ne t'a pas encore vu car les démons ici sont trop occupés à... mais à quoi au juste ?

Tu aperçois le ver géant pris de contractures. Son ventre gluant ondule dans une bruit vomitif qui te donne des haut-le-coeur. Puis, tu aperçois le corps qu'elle recrache, englué totalement : celui d'Alexei. Il se fait ensuite traquer par un démon à six pattes arachnoïdes aux mâchoires acérées. Ses membres à la peau écailleuse se saisissent du corps du Prêtre et commence à l'emmêler dans un fil crée par magie ou par un procédé "naturel" tout aussi répugnant.

Ton sens de l'observation te permet aussi de voir, au fond de cette large antre, une chrysalide pris de spasmes qui perce subitement sa carapace.

Un démon à la peau nu, presque humanoïde commence à tenter de sortir. Son bras musculeux et difforme tranche la gangue sous les encouragements, semble-t-il, de la vingtaine de démons-couveuses qui s'agitent autour de lui.

Je ne sais pas si c'est la chaleur malsaine du Puits non loin de moi, ou bien le spectacle cauchemardesque qui se joue sous mes yeux, qui doit me répugner le plus. Malgré la gravité de la situation pour la femme dans une torpeur maladive à la mâchoire mutante, et celle d'Alexei qui vient de se faire recracher puis se fait emmêler par des fils qui ont l'air solides, je décide de ne pas agir pour ne pas attirer l'attention sur moi. Pas pour le moment.

Je rejette toute précipitation qui s'est maintes et maintes fois retournée contre moi. Si leur situation prête à attirer la pitié pour les sortir de l'emprise démoniaque me pousserait à agir, je ne serais certainement pas immédiatement en mesure de les mettre en sécurité, loin de cette pouponnière menaçante. Leur statut de victimes dociles et sans défense me parait le plus adapté pour le moment.

A l'aide de mes ailes recouvrant entièrement mon corps hormis ma tête, je me déplace sur le plafond de la cavité ou je ne sais quoi, en silence, gardant ma position de chauve-souris. Mes ailes me permettant d'affronter la gravité sans aucune difficulté.

~~Je profite du fait que~~ Si je passe inaperçu pour rester observateur, sans pour autant être inactif puisque cette position me permet d'avoir une vue d'ensemble et de repérer tous les démons qui menacent de prendre vie sous peu, à en juger le bras démoniaque et les gigotements un peu plus loin. D'ici, je jauge mes futurs adversaires et observe le mode de vie de leurs congénères qui s'affairent à je ne sais quoi encore.

Bien sûr, je pourrais tuer les créatures dans leurs cocons avant qu'elles ne voient "le jour", mais c'est ce qu'aurait fait le jeune Telagan sans se poser la question de savoir à quoi rime l'existence d'une telle pouponnière, sans prendre les précautions de la présence éventuelle des géniteurs dans les parages. Aujourd'hui, je prends tous ces critères en compte quitte à avoir plus d'adversaires à affronter d'un coup, mais en ayant étudié leurs faiblesses au préalable.

Du temps perdu de prime abord, utilisé à bon escient en y regardant de plus près.

[Edit MJ : Tes ailes ont quand même une propriété particulière qui rend ton action difficile...]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu fais mine de te diriger vers le plafond mais tu oublies une chose... tes ailes irradient d'une lumière aussi intense que les plus grands phares de Dénéo 6 !

Immédiatement, les créatures s'aperçoivent de ta présence et se figent dans leurs actions. Certaines font mine de cesser leur activité, coupe le fil qui sortait de leur bouche ou laisse tomber les corps qu'elles comptaient coconiser.

Elles sont pétrifiées une instant devant ton apparition.

Tu es plus rapide. Tu as encore l'initiative grâce à l'élément de surprise. Mais nul doute que l'ange de Dépérion est un ennemi en ces lieux.

Les souvenirs continuent de refluer : tu te rappelles de ta discussion avec Alyss lors de votre première rencontre. De la Révolution en cours à l'époque, menée par Qeglin. Tu te rappelles du Puits que vous avez ouvert avec l'Enfant des Abîmes et de ta première encartade avec des démons.

A cette époque, tu t'étais battu avec bravoure mais c'était le soutien de Qeglin qui t'avait permis de ne pas faillir. Tu te rappelles : gérer deux démons mineurs à la fois était extrêmement compliqué ! Aujourd'hui, seul face à dix fois plus d'adversaires, tu es serein. Aucun combat n'est facile, chacun peut être le dernier. Mais tu n'es plus le jeune Rebryn. Tu as atteint le niveau de Dariel. Tu l'as même surpassé.

Tu te rappelles de ce combat, oui. Avant que tu ne chutes dans le Puits de Kaen. Ce second pas sur ton chemin qui t'as conduit à être, aujourd'hui, l'Archange de Dépérion.

Finalement l'histoire n'est qu'un éternel recommencement, à la différence près que j'ai acquis plus d'expérience démoniaque et de puissance, depuis ma première confrontation avec des démons. Avant que l'on me saute dessus je passe un message :

"Je suis tombé dans une pouponnière, Orlov est inconscient. Repéré, je passe à l'action."

*Maman ne va pas être contente que je détruise son nid, mais je ne compte pas me laisser submerger par ses ouvriers et infantes*

D'un geste preste comme si je n'avais pas bougé le petit doigt, je dégaine mes lames dont le frottement de l'acier se répercute dans toute la "pièce". Tandis que les créatures se focalisent sur la luminosité de mes ailes, mes points bleuissent à leur tour, je reste calme et observe ma situation.

Vif comme l'éclair, je me laisse tomber au sol et fonce droit sur le chemin le plus court qui me mène à Orlov, exécutant professionnellement, les ouvriers qui se trouvent entre lui et moi.

En espérant que leur vitesse soit réellement très inférieure à la mienne, et que leur intelligence ne leur permette pas de s'organiser suffisamment rapidement pour me bloquer dans mon action, je trancherai net les liens qui retiennent Orlov avant de lui envoyer une baffe monumentale en lui lâchant :

"La sieste est terminée Alexeï."

Je ne quitte pas les démons des yeux, et m'apprête à revivre l'histoire en portant ma vigilance sur les démons qui risquent de me sauter dessus à chaque instant. Je peux être certain que je vais revivre d'une manière ou d'une autre mon combat avec Parth dans peu de temps, je suis parfaitement dans la même situation.

*Allez Orlov tu t'es attiré des emmerdes tout seul, sors toi les doigts du cul et prépares-toi au carnage*

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Slash, slash, slash, slash.

Tu fusent entre quatre araignées qui trépassent sur ton passage, tranchées en deux, leurs corps tronçonnés répandant une substance verte tandis que leurs cris stridents s'achèvent déjà.

Tu récupères Orlov pour le réveiller alors que Jag s'agite sous ton armure, éveillé par le combat.

Jag... tu te souviens d'Eä. Un de ces mondes dont la magie était aspirée par le Puits de Kaen. Tu te souviens de ta première rencontre avec ton compagnon sombre et fidèle, de votre combat pour le dompter... de ta force colossale qui s'est révélée suite à la Bénédiction du Puits. Immédiatement, tu te rappelles de Gheordel, ton premier amour. Tu fus pris dans les jeux de pouvoir et les manipulations de la princesse Elia qui te força à tuer celle que tu aimais. Ton sang royal se révélait : devenir Prince était naturel pour toi, même s'il fallait briser ton propre coeur et partager la couche d'une femme sans pitié. Tu n'as jamais essayé de vérifier, mais peut-être a-t-elle porté un enfant de toi... Hélas, ta première guerre te porta au loin de ton jeune foyer, une fois de plus, vers Gal-Baraith.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et te sort de tes souvenirs subitement. Son regard met du temps à faire la mise au point. Il ne faut pas traîner. D'autres créatures arrivent...

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

La pluie te semble légèrement moins forte, néanmoins, ton attention est très vite accaparée par les légions cyborg d'Iyo qui quadrillent le terrain et se battent contre tous les démons qui sont encore tapis dans la flore local.

Ils gagnent mètre sur mètre mais ont encore du mal à avancer contre les démons les plus récalcitrants. Bienheureusement, ils ont l'air très bien coordonnées par leur commandement et les machines lourdes qui les appuient font un travail remarquable pour abattre les plus grosses créatures.

"Je ne voulais pas le dévoiler devant Alexei mais nous ne sommes plus capables de rapatrier par pont qui que ce soit depuis qu'Iyo a été emprisonné.

C'est sa machine qui est capable de créer ce que tu appelles les Ponts de transfert inversés."

Un lieutenant reconnaissable à ses chevrons pyrogravés se tient debout sur un véhicule portant deux canons d'artilleries lourdes et s'arrête au niveau de la démone pour la saluer.

"Grande Maîtresse du Monde Inférieure.

- Lieutenant, évacuez ce civil jusqu'à notre campement. Il doit rejoindre Alexei Orlov, qui est aussi sous notre protection.

Veillez à ce que rien ne lui arrive et traitez les comme des centiliens."

Une fois Beyel pris en charge, elle regarde le champ de bataille et te fait signe de la suivre.

"Je ne compte pas dépendre d'Alexei une fois de plus. Il a bien d'autres façons de se rendre utile..."

Elle s'entaille la paume gauche et la plaque contre le sol en se tenant accroupie. En transe, elle murmure des paroles rapides et un indistincte qui ont pour réaction de créer un léger tremblement de terre. La secousse ne dure même pas une seconde. A vrai, c'est plus un début de glissement de terrain qu'autre chose mais suffisant pour fissurer le sol sur quelques centimètres de profondeur.

"Niroy va nous conduire jusqu'à Meta. Il suivit de suivre la fissure."

Cette dernière s'enfonce au loin derrière les rideaux de Puits d'où émergent toujours des créatures ça et là. Les premiers rangs des cyborgs sont à deux cents mètres, mais Meta doit être bien plus loin.

Elle active son com'unix.

"Basdé, j'ai besoin de faire une percée pour secourir une Alpha. Telagan va ouvrir la marche."

Puis, vers toi :

"Souviens-toi qu'ils ne sont pas tous aussi rapides que toi. Ne te retrouve pas tout seul et montre la voie."

Je fixe la ligne sur le sol un instant jusqu'à ce qu'elle s'étende à perte de vue derrière les rideaux de Puits. Je confirme sa mise en garde :

"Affronter les armées en solitaire ne m'a jamais réussi. Je prendrai bien garde de rester à la hauteur des soldats."

Je prends un temps avant de fixer ses yeux rouges :

"En parlant de soldats, ce sont tous des cyborgs créés par Iyo. Comment font-ils la différence entre les démons qu'ils doivent éliminer et leurs alliés ? Je veux bien leur montrer la voie, mais j'ignore tout de leur fonctionnement."

Mon regard se porte une nouvelle fois ensuite à l'horizon vers les nuées de démons et les premiers rangs de cyborgs. Je fais craquer ma nuque à deux reprises tout en reprenant la restauration de ma réserve magique. L'espace plus grand me permet de faire tournoyer mon sceptre plus rapidement, sans risquer de blesser quelqu'un.

Les pulsations vertes rythment ma préparation mentale au combat, mais surtout sur ma mission de sauvetage.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

La tempête continue de se calmer un peu plus pour se muer en un orage dont les vents restent relativement domptables. Devant toi, tu distingues seulement plusieurs dizaines de créatures dont les tentacles de feu balaient tout autour d'elle de sorte qu'elles soient difficile à atteindre. Haute de trois mètres, leurs membres postérieurs fouettent l'air pour envoyer des gerbes de feu dans votre direction.

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Les cyborgs continuent de tirer dans leur direction pour en abattre quelques unes mais les soldats restent prudent. Bientôt, deux colonnes se forment derrière toi pour constituer un triangle dont tu es la pointe. Une formation idéale pour effectuer une percée.

L'ennemi peut sortir de n'importe où : du sol, de derrière les quelques arbres que tu as sur ton chemin et, à mesure que l'orage s'éteint, du ciel.

Je m'adapte rapidement à mon environnement, ce qui me permet d'avoir en permanence ma vigilance en alerte quant à la survenance de démons de nulle part. Le ciel et le sol étant le plus imprévisibles. Les arbres sur mon chemin quant à eux constituent à la fois un bouclier, un danger, et une arme pour moi. Mais outre la possibilité d'être assailli par des dizaines de démons sortis de derrière les arbres dans le même temps, c'est une cache trop prévisible pour un guerrier de ma trempe.

Au cours des premières avancées prudentes à l'encontre de l'ennemi, tout en suivant la fissure créée par Meisha, je teste à la fois l'agilité des démons, repère leurs points faibles pour faire des oneshot afin de gagner du temps pour sauver Méta, et surtout je teste le rythme des troupes des cyborgs derrière moi afin d'instaurer une cadence d'évolution constante.

J'esquive les gerbes de flammes de mon premier adversaire avec une certaine grâce tandis que je marche droit sur lui, mon épée-sceptre s'abat brusquement non pas sur sa tête au risque qu'il en repousse deux, mais dans ce qui semble lui servir de poitrail juste en-dessous afin de le décoller de ses tentacules enflammées.

Tout au long de l'évolution je ne quitte pas la ligne directrice sur le sol afin de ne pas la perdre de vue s'il devait y en avoir d'autres par la suite. Dès que je croise la route d'un arbre, je frappe de mon poing bleu dessus non seulement pour prévenir toute surprise mais aussi et surtout pour tenter de gêner les démons, voire les blesser, et ainsi prendre l'avantage sur ceux qui auraient le malheur de se trouver derrière.

Je communique rapidement avec Méta tout en restant vigilant :

"Je viens te chercher Méta, tiens bon !"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu trouves immédiatement le point faible chez ton premier adversaire qui te permet de l'abattre en un seul coup. Ton talent, dans cette bataille, consiste surtout à montrer aux cyborgs où et comment frapper.

Tu avances au trot, sans accélérer brutalement, si ce n'est pour décapiter un arbre et le démon de bois qui se cachait derrière lui grâce à la Lumière sacrée qui jaillit de tes poings. Tu rends rapidement compte de la force du groupe. Les démons sont nombreux mais les soldats te couvrent de leurs tirs précis et ne s'attardent pas sur ceux qui évitent votre chemin.

Pas de dispersion. Juste une percée. Le risque est de se retrouver coupé du gros des troupes puis encerclé dans ce genre de manoeuvre mais pour l'instant, vous tenez bon. Contrairement à ta bataille dans les plaines d'Ironhalo, tu ne fais pas l'erreur de t'avancer seul dans la mêlée.

Tu aperçois enfin la carlingue du vaisseau, à cinquante mètres, qui se tient sur le fil de la petite crevasse. Et tu entends des tirs qui proviennent d'une cabane non loin. Des démons volants, semblables à des sangsues munies d'ailes de chauve-souris se font dégommer une à une mais reviennent, plus nombreuses. Une dizaine, puis deux. Elles gagnent du terrain.

Et Meta hurle, la rage et le chagrin dans la voix, de ne pouvoir repousser définitivement ses envahisseurs.

Lorsque j'entends les tirs mais surtout la rage désespérée de Méta qui se bat pour sa survie face à des ennemis toujours plus nombreux, je suis tenté de voler à sa rencontre. Mais ce serait là faire le faux pas qui nous tuera probablement tous les deux sur le retour.

Il me faut raison garder et poursuivre mon évolution avec les soldats. Ne pas se séparer, ou nous serons tous perdus en raison du surnombre de l'ennemi. Je quitte donc la ligne directrice que je m'étais donné et qui s'arrête à la carlingue du vaisseau. Je sais que les cyborgs ont pour mission de me suivre, aussi je les guide vers la cabane où est barricadée Méta.

Afin de lui donner de la force et du courage pour continuer de repousser ses assaillants toujours plus nombreux je hurle à son attention :

"Je suis près de toi Méta. Ne lâches rien ! Je viens te chercher !"

Vigilant sur la possibilité de voir des démons sortir du sol, ou bien tomber du ciel, je lance la marche de mon armée. Mon armée...le seul fait de penser ça me donne la chaire de poule, je n'ai jamais su jusqu'ici garder la tête suffisamment froide pour assurer la protection de mes hommes. Bien qu'il s'agisse de cyborgs, ils restent sous ma responsabilité.

Mais je tiens bon et je compte bien utiliser leur puissance de tir pour tous nous sortir de ce bourbier. Je sais que faire une percée à l'aller est toujours plus facile qu'au retour car les ennemis sont plus nombreux ensuite.

En outre, les sangsues aux ailes de chauves souris étant une espèce démoniaque différente, il va falloir une nouvelle fois que je montre aux soldats la démarche à suivre pour les éliminer rapidement. J'éviterai autant que faire se pourra, de m'envoler pour les affronter, mais plutôt de les pousser à me foncer dessus afin de rester en soutien à terre pour les soldats mais aussi et surtout pour Méta.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Les créatures tombent de plus en plus près de Meta à chaque seconde. Elle tire, encore et encore mais elles reviennent en nuée. Son plasma n'est que très peu efficace contre ces créatures et elle vient de charger la dernière cartouche de ses balles électroniques de son autre pistolet.

C'est le canon à plasma qui surchauffe d'abord et la lâche. Elle prend sa dernière arme à deux mains, les yeux embués par la rage.

Puis vient le son fatidique... [Ralentin / Zoom sur l'arme] celui de la dernière douille éjectée du canon et qui vient rouler au sol. Elle contemple la mort en face. Elle peut voir chaque battement d'ailes comme si le temps s'était ralenti. Son souffle long qui s'échappe pour caresser les dents de la première créature qui fonce sur elle.

Un éclair blanc. Elle cligne des yeux, sans que le temps ne semble avoir repris son court normal. Deux morceaux de sangsues s'écartent pour passer de part et d'autre de son visage. Un peu de sang noir tombe sur sa joue.

Puis tout s'accélère.

Tu tranches, encore et encore. Tes ailes découpent, fouettent, abattent six ennemis à chaque seconde. En quelques souffles, les démons battent en retraite. Son visage se pose sur toi, fier dans ton armure qui n'a plus l'éclat du neuf mais qui porte les signatures de ses combats.

Sa respiration est toujours courte. Elle voit un Ange qui est venu la sauver. Son masque de peur éclate sous un sourire timide, encore incrédule devant sa Salvation mais qui annonce le début de son soulagement.

Au loin, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]