Tome 3: Ange et Gardien; Episode 3 : We meet again... (Telagan)

Je tourne lentement la tête vers Terry tandis que nous avons la fenêtre dans notre dos. Je hoche imperceptiblement la tête tandis que mes yeux prennent une teinte diamant. Je me laisse guider par mes prémonitions pour savoir ce qui nous attend en bas, trouver des chevaux mais aussi savoir où se trouve mon fils. Il est mon prochain objectif, aussi ce n'est pas deux chevaux que je veux mais bien trois. Je refuse de le laisser au château.

Dès que j'ai toutes les informations nécessaires ce qui prendra très peu de temps, je saute par la fenêtre et me tiens prêt à anticiper les éventuels obstacles.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Vous sautez d'un même bond à travers la vitre qui vole en éclat. D'une main précise, bien que le geste soit aveugle, vous vous agrippez à deux meurtrières pour poser les pieds contre les pierres grises avant de faire un bond prodigieux vers le toit d'ardoises d'une tour. Vous glissez souplement sur la pente ocre de sauter à nouveau vers le créneau d'un rempart.

Les gardes surpris te reconnaissent à nouveau et se gèlent dans une pose circonspecte. Pas le temps d'expliquer davantage, vous êtes déjà quelques mètres plus bas en équilibre sur la poterne saillante d'une des entrées de l'enceinte intérieure du chateau. Un bond vers une poutre de bois à l'équerre vous amène encore un peu plus près du sol. Il ne vous reste plus qu'à atteindre un tas de barrique et de caisse empiler pour finalement toucher terre... juste à côté de l'écurie.

Un jeune palefrenier qui n'a pas encore ses quinze printemps lâche la bride de sa jument grise à votre apparition. Bientôt, Terry trouve lui aussi une monture blanche dont il talonne les flancs pour passer le mur d'enceinte du donjon. Il ne vous faut pas beaucoup plus de temps pour trouver ton fils, tous ailes déployées, qui a plongé d'une tour angulaire pour vous rejoindre alors que vous passer sous la herse de la porte principale.

En quelques coups d'ailes, il est au-dessus de toi.

"Père ! Faut-il toujours que vous fassiez une entrée remarquée ?!"

Il est tout sourire dans sa boutade. Bienheureux de retrouver son paternel et quelque peu décontenancé par le prêtre qui t'accompagne.

A grand galop, le château s'éloigne dans votre dos.

Je suis l'arrivée de mon fils au-dessus de moi en levant la tête. Le revoir me fait un bien fou tout comme je peux lire son enthousiasme à travers sa boutade et son large sourire. Je réplique tandis que nous quittons le château au grand galop, mes mains sur ses avant bras :

"Entrée remarquable tu voulais dire plutôt ? Allez grimpe derrière moi. Ironhalo fils m'a dit que tu vivais un calvaire au château au risque de te faire lyncher par ses sbires. Il disait vrai, ou cet inconscient souhaitait juste s'attirer mes foudres, ce qui n'a pas manqué par ailleurs ?"

J'ai pu remarquer sa réaction en voyant mon alter ego. Je nous laisse le temps de renouer contact tout en distançant le château avant de réagir :

"Fils, je te présente Terry, Prêtre du Culte. Terry, mon fils Lothar."

Puis j'explique très succinctement la raison de notre double présence :

"Comme me l'avait dit Kaen, je risquais de rencontrer mon double en venant dans cette dimension, c'est chose faite. Terry a été missionné par la Déesse de cette dimension pour protéger ses Puits. Notre mission étant relativement commune, nous avons décidé de faire un bout de chemin ensemble. Nous avons tenté de vous contacter mais nous n'avions pas pu, alors un retour à l'improviste s'imposait. Ça fait vraiment un bien fou de te revoir ! Il me tarde de revoir ta mère et ta sœur, rassure-moi, tu les as vu au cours de mon absence ? Ta mère se remet de ses blessures ? Et Thalia a pu renforcer son psychologique ?"

Je le bombarde de questions, autant de questions qui me taraudent depuis tout ce temps et auxquelles je vais enfin avoir une réponse concrète...Je ralentis ma monture lorsque je suis certain que l'on a pas été suivis. Je tourne la tête vers mon fils avec un sourire désolé :

"Excuse-moi, mes questions sont invasives d'un coup après plus d'un mois d'absence. Prends tout ton temps pour organiser tes réponses."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Telagan a écrit:: Ironhalo fils m'a dit que tu vivais un calvaire au château au risque de te faire lyncher par ses sbires. Il disait vrai, ou cet inconscient souhaitait juste s'attirer mes foudres, ce qui n'a pas manqué par ailleurs ?"

"C'est... ca va. Les hommes avec qui nous avons combattu m'ont soutenu mais nombre d'entre eux sont retournes aupres de leur famille suite a notre victoire. Apres tout, ils etaient avant tout des paysans qui ont repondu a l'appel de leur suzerain.

Les hommes du fils du Comte, en revanche, ont ete bien moins amenes. Oui, j'ai essuye quelques insultes et une ou deux rix ont eclate lors de repas communs. Des brutes imbeciles, je vous dirais, mais y a quelques bons gars.

En revanche, ca s'est foutrement complique entre pere et fils. Les retrouvailles heureuses n'ont pas fait long feu... ca s'est bien chicane sur des histoires de titre, de terre, de mariage,... en gros Joliath, le fils, veut recuperer titre et biens de son pere. Ce dernier est pret a faire passsation mais qu'a la condition d'un mariage qui ne rejouit pas sa progeniture...

Bref, ca a pas ete de tout repos ici."

Il est ravi de faire la connaissance de ton double mais que l'idee le chiffonne encore grandement. Jusqu'a quel point est-il different de toi ? Ou plutot est-il quelque part son pere egalement ?

Telagan a écrit:: Ça fait vraiment un bien fou de te revoir ! Il me tarde de revoir ta mère et ta sœur, rassure-moi, tu les as vu au cours de mon absence ? Ta mère se remet de ses blessures ? Et Thalia a pu renforcer son psychologique ?"

"Elles tiennent bon. Maman a fait un boulot remarquable pour l'eloigner du chateau. Je pense que retourner chez Marelagan etait la meilleure chose a faire. Corlein est toujours aussi amoureux d'elle et s'en occupe vraiment bien.

Mais bon, je crois qu'elle rejoint Mareis la nuit quand elle a des cauchemars... je n'ai pas eu le coeur de lui faire la morale sur le sujet..."

Les soust-titres te sont plus qu'evidents.

Mes trapèzes se contractent lorsque mon fils m'explique le calvaire qu'il a vécu face aux fidèles d'ironhalo-fils :

"J'ai été trop clément de le laisser pendre dans le vide de son bureau. Leurs affaires familiales ne me regardent pas mais de toutes manières ils vont être obligés de se serrer les coudes s'ils veulent survivre tous les deux."

Ce qu'il dit à propos de la santé de Bailli et Thalia me rassure, en revanche j'accueille avec un peu moins d'enthousiasme ce qu'il me dit à demi-mots. Ma fille a l'âge de découvrir l'amour, mais elle reste au fond de moi ma petite fille, et j'ai le sentiment que Mareis me l'a volé. Je ferme les yeux quelques instants, me remémorant son enfance de petite teigne, à courir partout dans le royaume et d'arracher les plumes de tous les anges qu'elle croisait. Je me souviens de sa fausse moue désolée lorsque je la grondais tout en ayant moi-même un sourire sur le coin des lèvres, me faisant gronder par ma propre femme ensuite. Aujourd'hui ma fille est une jeune femme qui a pour la première fois pu faire ce qu'elle voulait sans m'avoir sur son dos, bien qu'elle sait que j'ai toujours fait ça pour la protéger des autres.

Je lâche un long soupir avant de tapoter l'avant bras de Lothar en plongeant mon regard dans le sien :

"Tu as joué bien plus que ton rôle fils, celui-ci c'est le mien. Il va falloir que je parle aux deux tourtereaux et que j'accepte que ma fille n'est plus la petite fille que j'ai toujours protégé, mais bel et bien une jeune femme désormais."

Je lui adresse un léger sourire qui veut tout dire : Et toi, quand compte-tu me présenter la femme qui fait secrètement battre ton cœur ? Je regarde à nouveau devant moi sans attendre de détails de sa part à ce sujet.

J'approche mon cheval de celui de Terry :

"Tu connais aussi bien que moi le chemin qui mène chez Marelagan, en continuant vers l'Est, nous arriverons à la taverne dont je t'ai parlé, nous ne serons alors plus qu'à une paire de kilomètres de notre destination finale. Te sens-tu prêts à aller à sa rencontre ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Comme toujours, Lothar ne rebondit pas sur ta question sous-entendue. Bien qu'il plaise enormement aux Deperiennes de par sa gueule d'ange et son statut, tu ne l'as jamais connu trop badin. Peut-etre est-il plus terrifie devant une femme que face a une armee en campagne.

Il hoche vivement de la tete pour ce qui est de rejoindre votre destination et d'accelerer son vol.

Le hamot ou vous arrivez est en pleine effervescence. De nouveau, la petite communaute s'est rassemblee face a un phenomene inexplicable qui lui fait prier tous les Disciples de Kaen : une bulle de feu qui roule sur elle-meme sans avancer. La sphere infernal n'est pas pleine mais bien creuse et constituee de larges langues de flammes qui tournent pour emprisonner... Doriq.

Le Reverend est en position du lotus au centre de la bulle, en levitation, comme dans ta vision, le visage en sueur. Il est manifestement en plein combat psychique face a un ennemi que tu ne vois pas. Entre deux bandes de feu roulantes, il t'apercoit du coin de l'oeil mais ne se permet pas de faire un contact visuel direct.

"Telagan.

Je commencais... vraiment... a desesperer," il a besoin de prendre son souffle entre chaque mot.

"Putain de soiree, hein ?"

Tu sais que seuls les combattants psychiques de tres haut niveau sont capables d'une telle prouesse : parler pendant un affrontement mental. Neanmoins, il n'a pas l'air de pouvoir repeter cette exploit pendant des heures.

En apercevant toute la foule de loin, je sais déjà avant de le voir que Doriq est bien présent dans sa prison de feu. Je nous fraye un chemin pour m'approcher de la scène irréaliste qui se joue devant les yeux médusés des paysans.

"Dégagez le passage !"

Je n'attends pas plus longtemps pour me mettre debout sur ma monture et effectuer de multiples vrilles afin d'atterrir souplement accroupi, une main sur le sol près des langues de feu. Je ne regarde pas le Révérend pour éviter d'être pris dans le combat psychique qui me tuerait en quelques secondes.

"Le Révérend Doriq qui désespère, c'est nouveau ça. Vous croyez peut-être que j'allais vous laisser vous en tirer comme ça ? Vous avez des comptes à me rendre concernant cette soirée de merde. Vous avez intérêt de remporter votre combat psychique, quel que soit votre adversaire."

J'enchaine sur les questions les plus nettes possible, tant je sais que mener un combat psychique tout en parlant est une prouesse exceptionnelle. Toutefois il me faut des réponses ici et maintenant, aussi courtes soient-elles./i]

"J'ignore comment vous en êtes arrivé là ni quels sont nos adversaires, mais je sais ce qu'il veulent et ce qui va se passer par la suite. C'est quoi ce bordel Doriq ? Dans quelle merde vous êtes vous fourré pour qu'ils s'en prennent à vous personnellement ? A quels Gardiens avons-nous affaire ?"

[i]Je saisis mon sceptre pour le faire tournoyer à vive allure afin d'augmenter mes réserves magiques et anticiper l'affrontement qui risque d'être inévitable.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Devant ton avalanche de questions, tu fais exactement ce qui risque de le deconcentrer. Mais Doriq fait l'effort tout de meme... te tendre un tremblant doigt d'honneur.

"Peux pas... l'gagner... c't'un enchantement... allez chercher... du secours."

Terry bondit aussitot en avant avec un sourire confiant.

"Reverend en chef, inutile d'aller plus loin. Les secours sont deja la. Je m'y connais un peu en enchantement et mon plus grand talent est de savoir les briser. Je ne sais pas comment fonctionne celui-ci mais j'imagine qu'il ne doit pas etre bien different de tous ceux que j'ai pu rencontrer sur Centile ou dans le multivers."

Ton alter ego se penche alors pour placer sa main sous la boule de feu qui ne semble pourtant pas le bruler. Il prononce quelques mots en Kaenien qui font soudainement s'eteindre les langues ignees et tomber Doriq de sa levitation.

Le Reverend s'accorde enfin une moue de douleur en s'essuyant le visage. Il met plusieurs dizaines de secondes a simplement souffle en laissant quelques larmes couler sur ses joues bien qu'il ne sanglote pas.

Il en a vraiment bave et ne se releve toujours pas.

"C'etait un piege. Dirige contre moi. Et votre arrivee inopinee a surement du fausser leur plan.

...oui un Gardien derriere tout ca surement, ce sort etait d'une puissance et d'une virtuosite peu commune. Je ne manque pas d'ennemis, je le sais bien mais qu'est-ce que vous voulez dire par "je sais ce qui va se passer par la suite" ? Qu'est-ce qu'ils veulent a votre avis ? "

Je hoche simplement la tête quand il me fait un doigt d'honneur tremblant. En revanche, lorsque Terry désactive l'enchantement qui le maintient prisonnier, j'admire secrètement cette maitrise magique que je n'ai jamais véritablement pu travailler.

Avant que Doriq ne s'écrase comme une vieille loque sur le sol devant la foule j'amortis sa chute brutale en le rattrapant. Je lève la tête vers le ciel en direction de mon fils :

"Fils, apporte une chaise et un rafraichissant de la taverne pour le Révérend, s'il te plait."

Je lui tends l'une de mes bourses accrochée à mon côté pour ce faire. En attendant je m’accroupis à côté de Doriq et lui réponds tranquillement :

"A vrai dire notre arrivée n'est pas si opportune que cela. J'aurais pu emprunter un autre chemin pour me rendre à ma destination, mais je ne l'ai pas fait. Je ne l'ai pas fait parce qu'on vous a vu dans votre prison de feu lorsque nous étions au château."

Je baisse d'un ton pour n'être entendu que de lui :

"Comme vous le dites, ce n'est que le début d'un plan qui s'annonce machiavélique. Ce qui nous attend par la suite risque d'être apocalyptique. Leur cible, à mes yeux n'est plus qu'évidente. Je vous avais dit qu'en déclenchant le Protocole Shield, les politicards avaient fait la pire connerie de leur vie. Le Multivers a créé chaque individu avec son opposé. Le mien a été envoyé par Jialle, je suis envoyé par Kaen pour protéger les Puits et trouver la source de leur fuite. En toute logique, le Gardien d'Horazon est envoyé pour les détruire. Et pour cela, l’un comme l'autre ne sommes pas capables de mener à bien nos missions seuls."

Je lui laisse le temps de tout assimiler avant de poursuivre :

"Tous les Gardiens n'ont pas prêté serment de fidélité à Kaen, le vote du Protocole Shield est sans nul doute pour certains d'entre-eux l'occasion rêvée de profiter du mal-être du Multivers pour faire régner leur loi. Si j'ai pu rencontrer un Gardien fidèle à la Déesse, il ne fait aucun doute que le Gardien d'Horazon a su rallier des Gardiens pour mener à bien son plan destructeur.

Je ne connais aucun d'entre-eux, mais je sais que l'un d'eux possède un aigle comme compagnon."

Je fronce légèrement les sourcils avant de poser mes questions :

"De quel piège parliez-vous Doriq ? Que s'est-il passé hier soir pour que vous ayez subitement disparu et que je vous retrouve ici ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il n'a pas l'air 100 pour 100 convaincu par tes explications qui ne sont pas vraiment lies a la situation actuelle. Ta theorie est bien bell, mais pourquoi s'attaquer a Doriq de la sorte ?

Il se releve enfin avec ton aide, essuyant les quelques larmes qui coulent encore avant de s'asseoir lourdement sur un tabouret et d'engloutir la cervoise que lui apporte Lothar.

"Je n'ai pas disparu... nous avons disparu.

Nous sommes alles au Guardian apres. La soiree se passait plutot bien jusqu'a ce que ce leche-cul de Jehwe ramene un de ses potes. Je me rappelle de son visage, mais pas de son nom. La malediction psychique dans laquelle j'ai ete prise a du l'effacer je crois...

Je ne sais pas si Jehwe bossait seul ou si Kiel ou un autre etait dans le coup. Ce dont je suis sur, c'est que ce mec, ce ponte de la Centilium je crois ou de la FOG... c'est lui qui nous a attires ici. Il a voulu me parler en prive dans un carre VIP piege avec un pont de sceaux. J'ai senti le portail de sceaux trop tard... faut dire qu'on avait picole," dit-il en reposant sa chopine vide.

"Mais vous l'avez vu a temps. Vous vous etes teleporte avec moi.

J'ai ete pris dans la malediction mais vous etes parvenu a y echapper. Je crois que vous avez pourchasse ce Gardien jusqu'a l'autre bout de la Couronne. Je vous ai vus lui mettre des patates colossales plusieurs fois mais... comme des coups d'epees dans l'eau... A ce stade, je ne peux distinguer l'illusion de la realite."

Plus qu'abattu, Doriq sait qu'il a ete vaincu malgre tout. Il se frotte la tete, incapable de reflechir encore clairement.

"Qu'est qui s'est passe de votre cote alors ?"

Mon visage passe par toutes sortes d'émotions au fil de son récit. Je ne me souviens absolument de rien, c'est comme si on me racontait une histoire montée de toute pièce.

"Je ne me souviens de rien de tout ce que vous venez de me dire. En retournant chez vous Kiel m'a bien dit que nous étions allé au Guardian. Mais pour moi c'est même pas un visage dont je me souviens, c'est le trou noir complet."

Je lâche un soupir blasé :

"De mon côté, je me suis réveillé dans un hôtel de la seconde Couronne avec un gros qui était à votre soirée, celui qui m'a servi l'alcool d'algues. J'ai été drogué. Avec lui il y avait un grand black avec une coupe afro et des guitare, il se fait appeler la Grande Onde, ou Rif. C'est un Gardien qui selon ses dires assure la sécurité du Sanctuaire de Nephta.

D'après ce que j'ai compris j'aurais retourné la chambre d'hôtel et détruit une partie de la façade en envoyant bouler gras du bide à travers le mur dans un excès de colère."

Je me frotte l'arrière du crâne comme pour tenter de me souvenir de ce qui s'est passé, ou plutôt de ce qu'on m'en a rapporté :

"D'après Rif, j'aurais demandé à aller au Sanctuaire de Nephta pour voir ma chambre de prière, qui est en réalité celle de Terry ici présent. J'aurais fait une démonstration de kata en plein sanctuaire avant d'abandonner mon sceptre dans la chambre de prière, ce que je ne ferai jamais dans un état normal...J'ai bien l'impression qu'on s'est foutu royalement de ma gueule. Dans cette histoire j'ai perdu mon dragon qui semble-t-il j'aurais emmené au Guardian."

Nouveau soupir :

"C'est ce qu'on appelle un very bad trip je crois non ? Maintenant il va falloir que tout rentre dans l'ordre parce que cette situation nous dépasse vous comme moi."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il fait non de la tête, autant par révolte que pour te répondre.

"Non. Je refuse que cette situation me dépasse. Et vous feriez bien d'en faire autant.

Vous vous considérez peut-être comme un guerrier mais il va falloir que vous appreniez qu'il y a bien des formes d'estocade que vos adversaires pourront vous porter.

Il nous faut contacter Rif au plus vite," dit-il en se mettant debout, "le Sanctuaire est en danger."

Il récupère son sceptre laissé au sol et s'approche d'un mur de la taverne autour de laquelle plusieurs citoyens sont encore agglutinés. Il commence à tracer son portail tout en t'expliquant :

"Le gros dont vous parlez, c'est Robert, dit Biggy, un ami. Je suis sûr que c'est notre ennemi commun qui l'a influencé pendant la soirée pour qu'il mette le Jinova dans l'alcool d'algues afin de vous mettre hors circuit. D'ailleurs, je ne crois pas avoir vu cette bouteille avant votre apparition.

En effet, quand vous vous rafraichissiez, j'ai eu le malheur d'expliquer aux invités que le Gardien de Dépérion allait nous rejoindre. Il a dû paniquer et improviser quelque chose pour que vous ne puissiez me protéger.

Ce qui signifie une chose sur notre ennemi : il est cultivé, manipule probablement les éléments et est très malin."

L'alcool d'algues, spécialité de Dépérion. Il faut connaître tout de même...

Le portail de communication s'achève pour laisser apparaître ton "ami" à la coupe Afro en poste sur le Sanctuaire de Nephta.

"Yop dog, diggiday ! Le chef des chefs, le violent Telagan et le boss du pope, le pape de la psy, Doriq Di Nebbia !

- On écourte les rimailles si vous le voulez bien, Rif. Je viens d'être pris dans une embuscade psychique par un Gardien non-identifié et j'ai besoin de vous. Avez-vous noté quoi que ce soit d'anormal dans les parages ?

- Mh nop ! Mais dites, pourquoi on a creusé dans votre soul ? Ils cherchaient quoi ?

- Les codes d'accès de Meta. Et je crois bien qu'il les ont eu."

Rif perd son sourire à la con et baisse un peu ses lunettes de soleil pour vous regardez par dessus elles. Meta, le coeur cybernétique de Centile, censée contenir les informations les plus stratégiques de Centile. Le Saint des Saints de l'information auquel seul le Révérend en chef du Sanctuaire de Nephta a accès à ta connaissance.

"Allez immédiatement surveiller l'entrée de Meta. Telagan et moi-même allons vous rejoindre."

Alors qu'il finit sa phrase, le ciel s'assombrit rapidement au-dessus de vous. Le ciel devient noir beaucoup trop vite pour que cela vous semble naturel. Les nuages s'alourdissent et s'agglomèrent en pointe en direction de la forteresse d'Ironhalo.

Des éclairs commencent à rouler de cumulus en cumulus. L'apocalypse que tu as promise au Comte est-elle en train de s'accomplir ?

Où aller : vers Meta, plus crucial mais potentiellement pas encore en danger ou bien retourner vers le château et empêcher ta vision de se réaliser ?

Je lève la tête vers le ciel avant de la tourner en direction du château, puis de me tourner vers Doriq et Rif à travers le portail de communication :

"La prochaine étape après votre emprisonnement a commencé Doriq, le château d'Ironhalo sera rasé et le Puits détruit. Diviser pour mieux régner...Je suis censé me retrouver au milieu des décombres et des innombrables morts dont Kaen et ses Disciples."

Je suis tiraillé entre l'appel de la défense du Puits bien que déjà à l'agonie, au risque que ma vision se produise sans que je puisse y faire grand chose, ou de prendre le contrepied de la vision pour anticiper le prochain objectif des Gardiens. Je suis missionné pour garder les Puits mais en ai-je la capacité face à des élémentalistes aussi puissants dont le nombre m'est inconnu ?

Dans un sens s'ils cherchent Meta, c'est qu'elle contient des informations cruciales concernant les emplacements des Puits que j'ignore et surtout, dont certains sont certainement sains. Je serres les mâchoires à plusieurs reprises avant de prendre mon fils par l'épaule et de planter mon regard dans le sien :

"Lothar, rentre rapidement chez Marelagan, ne retourne au château sous aucun prétexte, rassure tout le monde. Rentrez sur notre dimension avec tous ceux que tu pourras emmener, au moindre danger pour vos vies. Je trouverais un moyen pour vous rejoindre."

Je lâche un soupir :

"Nous devons être le plus nombreux possible et ne pas céder à leurs tentations de nous diviser sur divers fronts. Je vous suis Doriq."

C'est évidemment à contrecœur que j'agis, pour modifier mon destin tout en espérant obtenir toutes les informations nécessaires pour les contrer sur un autre front.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

[Destin up : Choix majeur]

Ton fils est incrédule. La décision est si soudaine, si radicale.

"M... Mais... Père !

Je peux me battre, vous le savez bien, je..."

Lothar ne peut accepter d'être reléguer au rang de protecteur de sa propre famille. Et malgré toute sa prestance, tu trouves dans sa révolte des airs encore puérils.

Doriq regarde la scène du coin de l'oeil et ne veut pas intervenir, pas même donner l'impression d'être là. Silencieusement, il commence à tracer un portail autour de vous deux.

Lothar est choqué, son visage se contracte en une moue déçue et blessée : il est laissé derrière alors que tu viens à peine de le retrouver. Il doit sentir qu'il n'est qu'un enfant à tes yeux et non pas un homme.

Doriq est plus que talentueux dans ses tracés, aussi n'as-tu guère plus de quelques secondes pour pouvoir adresser quelques mots à ton fils. En espérant que ce ne soit pas les derniers.

Je sens la blessure de mon fils à travers son regard, je ne remets pas en cause ses talents de guerrier accompli pour l'avoir constaté de mes propres yeux lors de la bataille de la 6e Couronne, mais cette fois-ci je ne connais pas nos adversaires. En outre, Bailli ne m'aurait jamais pardonné de l'avoir emmené avec moi au combat.

Tandis que Doriq trace rapidement son portail autour de nous, quelque peu surpris qu'il n'englobe pas Terry, je plante mon regard dans celui de Lothar pour lui dire quelques mots :

"Tu es l'héritier du Royaume Lothar, d'autres batailles t'attendent, mais pas celle-ci. Prends soin des nôtres en mon absence mon fils, je reviens vite. Je t'aime, Fils."

Mes derniers mots semblent aspirés mais mon regard est empli de fierté envers lui. Toute la confiance que j'ai en lui transparait sur mon visage. Partir à peine arrivé alors que j'avais d'autres projets familiaux ne m'enchante guère, mais le devoir m'appelle...

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Tu es dur avec lui et ce n'est pas la première fois. On n'élève pas un prince de dépérion dans un cocon cotonneux. Il encaisse, même si ça fait mal sur le moment.

Doriq continue son tracé et s'adresse à Terry :

"Y a pas la place pour deux gars de votre gabarit. J'imagine que vous êtes venu par pont de sceaux... on pourra donc se retrouver là-bas. Au Sanctuaire."

Terry opine du chef mais ne se met pas immédiatement à tracer son pont de sceaux alors que Doriq achève déjà le dernier cercle d'écriture.

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Le couloir clignote. A plusieurs mètres sous la surface du Sanctuaire, cela fait quelques minutes que vous progressez jusqu'au sous-sol truffé de miriate où est enterrée Meta. Les très nombreux checkpoint et points de contrôle ont été forcés : des portes gelées fracturées, de rares soldats noyés ou pris dans des cubes de glace. Certains sont encore vivants... Doriq a pris le temps d'appeler des soins en urgence par portail de communication car, étrangement, son com'unix ne fonctionne pas.

"Putain, mais c'est pas possible. Il y a des dizaines de dispositifs de sécurité d'urgence en cas d'infraction et aucun n'a été activé."

L'alimentation électrique doit fonctionner sur générateur mais celui montre aussi des signes de faiblesse. Vous arrivez finalement au sas-ascenseur largement ouvert pour descendre jusqu'à la passerelle qui conduit jusqu'à Meta. Toutes les caméras de surveillance sont mortes ou désactivées.

Et vous l'apercevez. Au détour d'un coude se dévoile une pièce octogonale qui cache une sphère holographique bleutée, le coeur de l'intelligence de Centile. Les quelques ingénieurs qui y travaillent habituellement sont tous à genoux, suspendus dans les airs ou au sol en train de lutter contre une bouée d'eau vive qui leur enserre le cou.

Un grand homme en costume sombre taillé sur mesure s'agite autour de la sphère azure sans vous avoir remarqués il semblerait. Il branche et débranche plusieurs connecteurs sans que tu ne puisses vraiment comprendre ce qu'il tente de faire. La technologie et toi...

Il a les cheveux longs attachés en un catogan qui coule son dos. Les reflets bleutés sur sa peau clair te font l'effet d'un faune aux mouvements fluides. Il ne marche pas : il glisse dans l'air. Tout en lui inspire le contrôle et le mouvement permanent.

Il s'arrête soudainement, comme flottant dans l'air, dos à vous.

"J'imagine que perdre un Dépérien dans une mer de brumes était un peu présomptueux de ma part."

Tout au long du trajet je suis silencieux, plongé dans mes pensées, avoir affaire à la technologie ne m'enchante pas, et ce d'autant plus que je devrais être avec ma famille à cet instant même. En croisant les soldats et techniciens noyés, pris dans de la glace ou sur le point de subir un baptême de l'eau, pour la première fois j'ai le sentiment de ne pas être à ma place, et que Kaen m'a surestimé pour mener à bien sa mission.

Néanmoins je ne montre rien et observe l'homme qui nous tourne le dos et continue à s'affairer sur Meta sans que je comprenne le moindre rôle de ses mouvements, comme si nous ne représentions absolument aucun danger pour lui. Je prends la parole sans ciller à la suite de sa réplique me concernant.

"Très certainement. Vous n'avez rien à faire dans ce lieu. Qui êtes-vous et que cherchez-vous ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il lève un sourcil en penchant légèrement la tête de côté comme si la réponse était évidente pour lui.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et te fait presque dégainer aussitôt.

"Le plus slick de sa clique. L'insaisissable insupportable qui partout glisse sa malice, fils du vice, sans sa laisse et sans malaise.

Gare à la langue fluide du Gardien Liquide, yeux limpides et mots acides. Ni docile, ni imbécile, souvent volubile, parfois gracile mais pas que vil : Davil l'aqueux !"

Rif sort de l'ombre en marchant tout en proclamant sa tirade, sa bass à la main sur laquelle il fait jouer quelques notes.

"Toujours à faire tes introductions à deux balles, Mick ?

- Ce sera Rif pour toi, fishman !" rétorque le grand black en exhalant toujours trop ses fins de phrase.

"Le Monsieur t'a posé une question. Qu'est-ce que tu viens nous pourrir les vibes, Dav' ?"

Le Gardien en costume tire une paire de lunettes de soleil de sa poche pour les mettre sur son nez tranquillement.

"La vraie question que vous devriez vous poser c'est : pourquoi donc ne serais-je pas ici ? Toutes les informations, toute la connaissance de Centile depuis l'aube des temps finalement à porter de cerveau.

Sérieusement... il faudrait être profondément débile pour rater cette opportunité. Et croyez-moi, ceci n'est qu'une des innombrables chances que le protocole Shield nous a offerts. Après tout, Rif, n'as-tu pas toi-même improvisé un concert de Soul en plein Sanctuaire ? Ca m'a tout l'air d'un fantasme enfin réalisé pour un junky dans ton genre...

Et néanmoins un blasphème impardonnable," dit-il à l'intention de Doriq qui fronce les sourcils et se tourne méchamment vers le Gardien pour vérifier si Davil dit vrai.

Le Gardien du Son prend un air distant :

"C'était juste deux ou trois chansons, putain, on avait un bon flot Doriq, chill out man."

Il s'agirait de ne pas se diviser, Doriq le sait, mais a du mal à lâcher malgré tout.

"Comme je disais donc, je pourrais retourner la question au Gardien de Dépérion : qu'est-ce que vous faites ici ? Je veux dire... sur Centile. Je suis intimement persuadé que vous n'en avez, au fond, pas la moindre idée. Mais moi je vais vous le dire : Kaen a envoyé son pion se sacrifier pour Elle.

N'est-ce pas Telagan ?"

Je les écoute parler, notamment l'habilité des mots utilisés par le gardien de l'Eau pour tenter de briser notre cohésion. Certes le sanctuaire est un lieu sacré, mais il y a bien plus grave comme situation que quelques chansons. Je jette un coup d’œil en coin à Doriq, et incline imperceptiblement la tête à son intention.

Je fixe ensuite Davil qui a mis des lunettes noires entre temps, sans doute pour éviter une lecture cérébrale forcée de la part de Rif. Je réponds le plus humblement qu'il puisse être.

"Contrairement à vous Davil, aussi précieuses que puissent être les informations de Centile, je n'y porte absolument aucun intérêt. En revanche, dès lors que lesdites informations sont menacées de finir entre des mains hostiles, alors je suis amené à intervenir. Je n'ai nul besoin de connaître toute l'étendue des raisons de ma présence sur Centile, je suis la volonté de Kaen quelle qu'elle soit. Aucune parole aussi visqueuse soit-elle ne pourra atteindre la pureté de mon engagement envers Kaen. Contrarier ses plans revient à contrarier les miens, dès lors à chacune de vos tentatives, vous me trouverez en travers de votre chemin."

Je me tourne vivement vers Rif avant qu'il ne pousse une chansonnette élogieuse :

"La ferme Rif."

Toute tentative de corruption aussi sophistiquée soit-elle sera vaine.

"Je sais que vous n'agissez pas seul et que vous n’avez pas uniquement pour but de vous emparer de ces informations aussi importantes soient-elles. Avec qui travaillez-vous et quels sont vos objectifs Davil ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il écarte les bras en signe d'accueil favorable à ta question. Une réaction probablement surfaite.

"Mais pourquoi se soucier des employés quand vous avez trouvé le patron ?" demande-t-il presque sérieusement.

Il avance vers toi calmement, avec cette impression qu'il maîtrise tout à fait la situation.

"Rif pourra certainement vous parler de mes camarades de Panthéon. Notre temps étant limité, autant se passer des considérations subalternes.

Quel est mon objectif, hein ? Si vous aviez signé un vrai contrat vous garantissant le statut de Gardien, vous le sauriez Telagan : mon objectif est de préserver Centile.

La préserver de scier la branche sur laquelle elle est assise. L'empêcher de s'effondrer sous sa propre bêtise. Grandir, croître ! Et pour cela il va bien falloir mettre quelques coups de pieds dans la passive fourmilière. Depuis combien de siècles le Monde-Père est-il en paix ? Mais la Confédération s'étend au prix de campagnes militaires au coût humain et financier exorbitant. Au final, le Gouvernement n'a fait que délocaliser la guerre loin de ses frontières centiliennes..."

Il fait quelques passes avec les mains pour extirper un peu d'eau de l'un des baillons qui étrangle les ingénieurs. La bulle roule jusqu'à ses pieds pour se soulever en une colonne liquide qui le masque de pied en cap et déforme ses traits.

"...Comme une illusion d'optique. Les Centiliens ont une vision déformée de leur réalité et il en va de notre responsabilité en tant que Gardien de leur rendre la vue."

La colonne d'eau s'effondre sur la passerelle pour geler aussitôt et fragiliser le métal.

"Je vais donc rendre ce grand service à la Nation Suprême mais... mon temps coutant très cher, il faut bien que je sois payé pour mes précieux talents," dit-il en montrant du bras la sphère holographique derrière lui.

"Bienheureusement, la guerre est excellente pour les affaires et je m'apprête à l'amener sur Centile.

Oh... je vois bien vos grimaces dubitatives mais rassure-vous, tout n'est pas à perdre pour vous dans cette histoire : je m'en vais vous apporter votre précieuse Kaen sur un plateau d'argent.

A moins que vous n'ayez trop peur que votre maîtresse ne reconnaisse plus son merveilleux champion ?"

Je reste impassible devant ce discours de beau parleur que je n'entends pas de la même manière, sans doute ai-je suffisamment traversé le temps et l'espace multiversel pour percer ses véritables intentions. A son instar je ne reste pas statique, je ne compte pas me laisser écraser par cet homme, aussi puissant soit-il. Je suis peut-être une montagne de muscles, mais je ne suis pas faible d'esprit pour autant, et je sais moi aussi avoir une langue acérée.

Je marche vers lui sans la moindre crainte :

"Vous ferez boire vos bonnes intentions aux centiliens. Vous expliquerez à la Nation que la guerre est nécessaire pour faire table rase d'un passé de plus de trois siècles reposant sur une vaste illusion, comme vous le dites si bien, au profit du Culte créé par Kaen. Vous leur offrirez la liberté en abolissant les privilèges du Culte et notamment l'article 42-3 de la Constitution qui interdit à tout un chacun d'utiliser la magie sous peine d'être emprisonnés voire exécutés.

Vous rendrez aux Centiliens ce qui leur appartient en rapatriant la guerre délocalisée pour éliminer ceux qui s'opposeront à votre projet. Au fond, vous rendriez la vue aux Centilien sur ce qui vous arrange pour mieux les bercer d'une nouvelle en servant vos propres intérêts. Vous le dites vous-même, votre temps a un coût, et votre seule présence ici montre que vous n'avez cure de la Nation, la liberté que vous lui promettez n'est que la partie visible de l'Iceberg que vous lui préparez."

Je suis à à peine 1 mètre de lui, je le dévisage avant de poursuivre :

"Après tout, n'êtes-vous pas le Gardien de l'Eau, Davil ? Rétablir l'égalité des centiliens mais à quel prix ? Celui de détruire Kaen et ses Disciples pour vous faire installer tranquillement sur le trône par vos employés...

Spoiler:

[Edit MJ : J'aurais pourtant pensé que tu l'avais vu celui-là... Smile

]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Le métal de la passerelle qui a été fragilisé par le givre cède sous ton poids alors que tu t'approches un peu trop près de Davil.

"Telagan !" hurle Rif en se jetant vers toi.

Accroché par un bras à l'acier froid, il y a une bonne dizaine de mètres entre toi et le fond de la salle. Une chute que tu pourrais encaisser, mais qui serait foutrement douloureuse. le Gardien Liquide ne peut s'empêcher d'avoir un sourire :

"Je ne suis grand que parce que vous avez un étage de retard," lance-t-il avec malice. Il tourne les talons, convaicu que tu pourras remonter tout seul pour se rapprocher de la sphère lumineuse.

"Vous vous précipitez Telagan. Vos conclusions n'échappent pas à cette ligne de conduite. Libre à vous de vouloir me faire porter le chapeau du méchant dans cette histoire, mais, si vous preniez le temps de la réflexion, vous verriez bien que ce n'est qu'une échappatoire. Une façon de simplifier le raisonnement pour éviter de voir en face la terrible vérité.

Mais après tout, je n'en attendais pas moins d'un ancien prêtre..." dit-il avec un signe de tête envers ton sceptre.

Il retire une cartouche irrégulière de la sphère pour la faire glisser dans sa poche.

"Non, mon ami, je ne cherche pas à monter sur un quelconque trône. Surtout pas Centilien. Non, je ne souhaite pas corriger l'amendement 42-3 qui est un véritable coup de génie politique tant les profits qu'il a généré ont été colossaux.

Je suis un Libéral ! Un Libérateur qui voit le gâchis de ressources formidables sur l'autel de la Tradition.

Et comme moi, Telagan, vous apprendrez que vous avez vous aussi un prix. Que seriez-vous prêt à faire si je vous livrais Gabriel d'Horazon ?"

Il est face à toi, mains dans le dos, droit comme i. Et très sérieux.

Suspendu dans le vide, j'écoute ses paroles, mais plus il parle plus j'ai l'impression que tout ça ne rime à rien, et que l'on se fout royalement de ma gueule depuis la soirée de Doriq. Je prends appui sur la passerelle gelée laissant craindre une lourde chute de ma part tandis que le métal s'effondre.

Une explosion de lumière aveuglante pour les trois personnes présentes dans la pièce. Est-ce ainsi que meurt un Ange ? Non, ce n'est qu'une diversion. J'apparais dans le dos de Davil, cette fois-ci je n'ai plus d'étage de retard. Les mains posées sur la sphère luminescente, je serre peu à peu ma poigne dessus faisant grésiller le cœur informatique de Centile. Je les englobe tous les trois du regard :

"Et si l'on commençait par le commencement en arrêtant de se foutre de ma gueule ? Si les informations que contiennent cette sphère sont si importantes que ça, l'un de vous trois va m'expliquer à quoi tout cela rime. Le Protocole Shield, la fête chez Doriq, la nuit au Guardian, la capture de Doriq, la destruction des Puits ?

J'ai véritablement connu une libératrice de Centile, Davil, et vous m'excuserez, il n'y a pas eu toute cette mascarade pour y parvenir, ni la nécessité de détruire les Puits de Kaen. Le gâchis de ressources, les informations, les guerres menées dans la Confédération, tout ça j'en ai rien à faire. Ce qui m'importe ici et maintenant c'est que vous me disiez à quoi vous jouez. Il se passe des choses pas claires dans le Multivers en relation avec les Puits de Kaen, et je suis certain que vous savez ce qui se trame. Alors avant d'avoir le moindre objectif, il serait peut-être temps de me dire de quoi il retourne."

Comme pour montrer que je ne plaisante absolument pas, je fais grésiller encore un peu plus la sphère.

"Et en ce qui concerne Gabriel d'Horazon, la rivalité qui nous lie ne regarde que lui et moi. Je n'ai pas besoin qu'on me le livre, je ne suis pas certain par ailleurs qu'il apprécie ne serait-ce que votre proposition Davil, car je me doute bien qu'il travaille avec vous."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il fronce les sourcils lorsque tu t'attaques à Meta, autant dubitatif que surpris.

"Vous avez donc un prix finalement : la vérité," dit-il avec un sourire sérieux et froid. Il tire un fauteuil sur lequel devait être assis un technicien avant de se faire assaillir par la lampée d'eau qui l'étrangle. Il se pose tranquillement en réajustant ses boutons de manchette :

"Rémontons notre horloge de deux siècles voulez-vous ?

Lorsque Kaen enferma Jialle au loin sur Pénitence. Selon vos chères Ecritures, Kaen pardonna sa Disciple au bout de 100 ans et la libéra. Hélas, ce n'est qu'un conte de fée : Jialle s'évada de Pénitence et jura qu'elle aurait sa vengeance sur son ancienne maîtresse.

Afin de préserver le Monde-Père, Kaen interdit l'accès de Centile à Jialle mais, pour préserver les apparences, s'en retira également avec ses trois autres fidèles. Apparemment, la vengeance de Jialle passe impérativement par Centile aussi tenta-t-elle de perturber le monde suprême indirectement en manipulant des fidèles à son culte voire en assassinant le Président-Empereur Othon III en l'an 15 de l'Ere II.

Sous son impulsion, les manipulateurs de la magie mirent Centile au bord du chaos, ce qui poussa le Gouvernement à mettre en place l'amendement 42-3... et à rétablir l'ordre.

Ainsi, Jialle se tourna vers les Gardiens qui étaient les seuls avec un potentiel de nuisance suffisamment fort pour mettre Centile à genoux et forcer Kaen à rouvrir l'accès au Monde-Père.

Vous me suivez toujours ? " demande-t-il en faisant pivoter sa chaise vers Rif et Doriq, médusés, méfiants mais attentifs.

"Hélas, deux choses empêchaient les Gardiens de se rendre sur Centile : le protocole Shield d'une part, qui ne nécessitait qu'un peu de panique et de manipulations politiques pour être voté et Kelvir, d'autre part, le Gardien le plus puissant d'entre nous et que je connaissais très bien puisqu'il était l'ancien chef de mon Panthéon."

Il prend un malin plaisir à te fixer derrière ses lunettes pour lire ta réaction. Puis il brise de nouveau le silence.

"Jialle devait agir en sous-marin et ne pouvait tuer Kelvir directement : il fallait que quelqu'un supplante le Gardien d'Acier. Quelqu'un de suffisamment puissant et capable d'aller sur Centile. Capable de reprendre le flambeau de la révolte et de fédérer les Gardiens contre Kaen.

Gabriel...

Mais nous savons tous deux que si l'Histoire retiendra qu'il a vaincu le Gardien Cyborg, la vérité, encore une fois, est différente : c'est vous qui l'avez tué, n'est-ce pas Telagan ?"

Il ne cache plus sa mine réprobatrice bien que toujours légère. Rif en péterait presque une corde en entendant ça.

"Wow, c'est vrai ce qu'il crache là ?!"

Je ne lâche pas la sphère tout au long de son laïus, je reste impassible jusqu'au moment où il m'accuse presque d'avoir tué l'ancien leader de son Panthéon. Je fronce légèrement les sourcils avant de répondre :

"Ce n'est pas exact Davil. C'est bien Gabriel qui a tué Kelvir. Je ne m'attribuerais pas de lauriers qui ne me reviennent pas. Mon rôle s'est limité à trouver la faille de son armure sans lui laisser le temps de la rendre absolue. Je n'ai fait ensuite que l'encastrer dans le sol à la suite de quoi son armure s'est ouverte sur un Centilien squelettique rongé par la technologie. Gabriel l'a bien abattu d'une balle dans la tête avant que je n'arrache son corps déjà inerte de l'armure pour qu'il puisse l'endosser à sa place.

C'était un travail d'équipe. Je n'ai consenti à épauler le Gardien d'Horazon uniquement parce que Kelvir était en train de détruire Dolérian. Lorsque le Ciel et l'Enfer agissent de concert, leur efficacité n'en est que décuplée."

Je parle de manière complètement détachée. La mort du Gardien Cyborg, fusse-t-il l'ancien chef du Panthéon de Davil, ne me fait rien ressentir, et ce malgré sa révélation.

"Sa mort devrait vous réjouir Davil, puisque d'après ce que vous venez de me dire, tant qu'il vivait vous ne pouviez pas rejoindre Centile. Votre mine réprobatrice concernant la mort du Gardien d'Acier, brave toute logique. Kelvir en vie, vous ne serez pas là aujourd'hui à vous repaitre de la connaissance de Centile. A moins que ce début de révélation ne cache d'autres informations que j'ignore ? Dans ce cas je vous écoute."