Tome 3 : Ange et Gardien; Episode 1 : Ma justice (Telagan)

Je l'écoute attentivement et je commence à me dire que j'aurais été tout aussi bien de nous faire apparaître dans le désert urbain, j'y aurais certainement trouvé plus de choses intéressantes. A croire que le rôle d'Ange de la Justice manque de saveur en comparaison avec celui de la Destruction. J'esquisse un sourire chaleureux à l'attention de mon fils puis lui tapote l'épaule d'une main :

[b"]Il est vrai que la 6e Couronne a toujours été particulière en raison de son éloignement avec le Centre. Ce sont deux mondes différents, pour qui cherche la paix, la 6e Couronne est un vaste territoire calme, mais un peu trop éloigné du reste de Centile. J'aurais très bien pu demander à Kaen de nous envoyer au Sanctuaire, mais, même si nous avons changé de dimension, je garde un souvenir amer de cette région qu'est le Centre. Je déteste les prêtres et leurs règles strictes, bien que j'en sois un à l'origine."[/b]

J'attrape une flammèche d'une planche brûlée que je fais rouler telle une bille entre mes doigts :

"Vois-tu Lothar, finalement, ce ne serait pas si mal que cela que le Comte vienne à notre rencontre, nous aurions certainement un peu plus de chance d'en savoir un peu plus sur les évènements qui ont poussé la Grande Déesse de me supplier pour que j'accepte sa requête."

Je parle de la Déesse et de dimensions indifféremment. Si cela devait faire tilter mon frère, je lui raconterais volontiers ce que je suis réellement et la raison de ma venue. En ce qui concerne le Comte, j'espère simplement qu'il me sera d'une quelconque utilité, à défaut, peut-être serons nous forcés de quitter prématurément la 6e Couronne centrée sur elle-même, sans grand intérêt pour ma mission.

Je lève la tête vers le ciel :

"Il va vraiment falloir songer à rentrer, je dois encore récupérer nos dernières affaires et remplir nos gourdes à la rivière. Thalia pourra certainement m'accompagner pour chasser quelque chose que l'on pourra déguster ensemble aussi, à moins que je charge Jag de le faire, si la fin de journée commence à être un peu trop avancée." Dis-je avec un regard pour ma fille.

[Edit MJ : L'invocation des éléments est un talent de niveau divin (mais la manipulation est basique)]

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

C'est donc dans une ambiance plutôt morne et inquiète que vous rebroussez chemin. Vous décidez qu'il serait plus prudent de rester dormir dans la maison de ton frère malgré le manque de place. Tu sais en effet que tôt ou tard, on viendra frapper à la porte de ton frère et qu'il vaut mieux que tu sois là pour protéger tout le monde.

Maréïs propose d'accueillir une ou deux personnes, et tu sens nettement que tes enfants n'ont rien contre l'idée de profiter de cet accueil. Mais te sachant également peu d'humeur à leur lâcher la bride, ils te laissent décider de qui va où. Inutile de dire que la chambre en auberge est hors de question ce soir...

Au matin, on frappe lourdement à la porte : un cortège d'une dizaine de piquiers en armure d'écailles soufflent sous leurs hauberts de bronze.

"Sieur Rebryyyn !! Au nom de la loi, vous êtes mandés par votre Suzerain de la Porte de l'Ouest, Comte de Ironhalo."

Il est clair que je préfèrerai avoir Thalia à portée, mais malgré tout, je reste un bon père de famille et autorise donc mes deux enfants à passer la nuit avec Marëis, tout en gardant à l'esprit que ma fille est désormais une jeune femme, et que si elle doit connaître l'amour, ce ne sera certainement pas au sein de notre famille.

Lorsqu'au matin, une dizaine de miliciens viennent frapper à la porte lourdement, je fais signe à tous de rester assis et me dirige vers la porte pour ouvrir à la milice en entrebâillant la porte, opposant ma force à une éventuelle tentative d'intrusion de leur part :

Je suis le sieur Rebryn messieurs, nous ne vous attendions pas de si bon matin. Permettez-moi de terminer de me préparer quelques instants je vous prie.

Si on m'en donne l'autorisation je referme la porte et demande confirmation concernant la conversation d'hier pour qu'au moins ma femme et ma fille me suivent chez le Comte, tandis que mon fils protègerai le restant de la famille qui resterait sur place au cas où le Comte aurait de mauvaises intentions en envoyant d'autres miliciens chez mon frère en mon absence. Pour se faire je lui laisse à disposition l'une de ma claymore.

Je sortirai ensuite accompagné de ma femme et de ma fille, mon armure d'argent et ma masse détonant dans le décor des cottes de mailles des miliciens. Malgré leur faible nombre, et le fait que j'aie largement la dragée haute, je reste malgré tout vigilant en permanence.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Quand tu apparais à la porte, ils ont un mouvement de recul. Lorsqu'il voit ta femme, toutes ailes repliées, ils brandissent leurs pilums avec plus de fermeté.

"Ce sont eux ! Suivez-nous immédiatement auprès de Sa Seigneurie !!"

Tu fais venir tes enfants grâce à Corlein qui joue les messagers. Lorsque tes enfants arrivent, tu les vois se disputer. Lothar a son visage de rigueur froide typiquement régalien tandis que Thalia argumente avec passion. Tout ce que tu captes avant qu'ils ne se taisent devant le cortège armée, c'est ta fille murmurant :

"...fiiiin, ce n'est pas vraiment mon cousin, tu le sais bien en plu..."

Lothar est manifestement aussi de ceux qu'ils doivent ramener devant leur maître. Lui et sa mère sont tout ce qui intéresse les miliciens, mais tu imagines bien que tu pourras les accompagner avec ta fille en insistant un peu.

Ils s'écartent du porche pour vous laisser sortir, se mettant en formation carrée pour vous accueillir au centre de celui-ci. A coup sûr, vous serez escortés de très près.

Je repousse en douceur les pilums pointés envers ma femme et mon fils tout en entrant de bon cœur dans la formation carrée :

Inutile de pointer vos armes sur mon épouse et mon fils. Nous vous suivons chez votre Maître sans la moindre opposition.

Je leur fais d'ailleurs signe de se placer devant moi, préférant fermer la marche au sein du carré pour avoir moi-même les pilums pointés dans mon dos même s'ils sauront se défendre d'eux-même. Mon statut d'époux et de père passe au-dessus. Quant à Thalia, je fais en sorte qu'elle reste près de moi, une main protectrice sur son avant-bras.

Je fais un léger signe de tête à Marelagan en tournant la tête vers la maison, disant "je maitrise la situation." Puis à l'attention des miliciens :

"C'est quand vous voudrez messieurs. J'ai bien la ferme intention de me rendre chez le Comte Ironhalo avec ma famille. Et détendez-vous un peu, vous êtes une dizaine pour quatre personnes n'ayant aucune intention malveillante qui plus est."

Nul doute que je ne les endormirai pas avec cette simple phrase, mais il faut savoir également lire entre les lignes : Touchez un seul des membres de ma famille et je serais certainement moins enclin à faire preuve de bonne volonté.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Bien encadré, vous marchez donc pendant une grosse demie-heure pour arriver vers une partie un peu plus urbanisée de la région. Le fort du Comte est juché sur une colline dont l'une des faces forme une façade vertical de roches nues de plusieurs dizaines de mètres de haut.

Les maisons au toit de chaume et de briques de pierres sont plus resserées que dans le patelin de ton frère. De véritables rues sont ainsi formées et l'odeur crotté qui s'en dégage témoigne d'une vie active de la population. Alors que vous traversez la Rue du Boeuf, sorte d'artère principale dans cette urbanisation non maîtrisée, les badauds que vous croisez s'arrêtent pour vous dévisager. Petit à petit, vous charriez un flot de plus en plus gros d'enfants et de curieux qui suivent le cortège "des Hommes-oiseaux". L'émerveillement cède plus souvent la place à la crainte et il faut que les miliciens calment avec véhémence les sujets du Comte pour éviter que certains ne vous jettent de pierre.

C'est donc suivi d'une foule bruyante que vous arrivez devant la herse du châtelet. Elle se soulève avec un grincement languissant pour vous laisser avancer sous les encorbellements du mur principal. C'est ici que les curieux s'arrêtent.

Il n'y a pas de cour mais directement un couloir de pierre conduisant à des escaliers. Après en avoir arpenté quelques uns, vous arrivez jusqu'à une salle qui n'a rien d'officiel. Tout au plus, c'est un salon.

Un feu ronronne dans une large cheminée non loin d'une longue table en bois rougi autour de laquelle quelques chaises sans luxe apparent trônent. De dos face à l'âtre se découpe une silhouette, mains dans le dos, dont les cheveux gris et lisses ont été réunis en un catogan.

Le Comte se retourne et tu reconnais des traits semblables à ceux de Detheroc. Toutefois, tu dirais qu'il s'agit plutôt de son père d'après ses manières un brin plus courtoises. Il s'approche de ta femme, lui tourne autour, frôlant ses plumes, son souffle traduisant son excitation :

"Magnifiques... ainsi les racontards disaient vrais."

Puis, à ton intention alors qu'il tourne autour de Lothar :

"Dites-moi, Prêtre, que font ces créatures sur mon territoire ?"

Tu sens soudain quelque chose sous tes pieds. Une effluve de magie qui te rappelle bien des choses : il doit y avoir un Puits non loin.

Je bouille intérieurement lorsque le Comte frôle les ailes de mon épouse. Si je ne cherchais pas d'informations et que la présence d'un Puits de Kaen n'était pas sous mes pieds, je l'aurais déjà saisi à la gorge, surtout qu'il ressemble fortement à un vieil ennemi, bien qu'il pourrait bien s'agir de son père. Je fixe sa silhouette tournant autour de mon fils à présent avant de lui répondre sur un ton solennel :

Sauf votre respect Comte Ironhalo, les créatures comme vous les nommez, ici présentes, sont des Anges, membres de la famille princière de Dépérion dont je suis le Prince. Ma famille me suit dans mes déplacements les plus importants justifiant un changement d'Incarnat. Je suis envoyé par la Grande Déesse en personne afin de régler une affaire de la plus haute importance.

Je pose un genou au sol et appose une main sur le sol de la pièce afin de ressentir l'énergie du Puits de Puissance. Je me relève aussitôt :

Votre Château recèle un amas de Puissance magique concentré Comte Ironhalo.

Je le fixe de nouveau le laissant digérer ce peu d'informations d'une traite.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il tire une chaise à l'autre bout de la table et s'y assoit avec un léger rictus de douleur, suggérant des rhumatismes. Il doit déjà être parmi les plus vieux de cette périphérie. En se penchant, tu vois pendre à son cou un pendentif d'argent représentant l'Oeil dans la Brume de Galu.

"Ah ? Jamais entendu quoi que ce soit de pareil... j'espère que ce n'est pas une accusation ! C'est bien parce que vous êtes un ecclésiastique que je vous ai traité avec déférence, vous et ceux qui vous accompagnent."

Il attrape une tomate dans un compotier devant lui avant d'y mordre goulument, faisant éclater le jus sur sa manche et dégouliner de ses canines.

"J'ignore totalement les titres que l'on donne aux Prêtres et encore plus les lieux de perdition où on les mande. Tout ce que je sais c'est qu'il paraît que vous savez vous battre apparemment. Ma perceptrice m'avait raconté un jour l'histoire de Prêtres qui savait manier l'épée mieux que personne et que Marmin avait lui-même entraîné...

Enfin bref, vous n'avez toujours pas répondu à ma question : que faites-vous ici ? Vous n'êtes pas sans savoir que le droit à vivre sur mes terres se paie !"

Une autre bouchée gicle sur ses babines avec encore plus d'insistance.

Je fixe le pendentif pendant à son cou faisant de lui un Disciple de Galu. Je l'écoute et lorsqu'il parle d'argent, je me saisis d'une de mes lourdes bourses remplie de Nyaas attachées chacune à mes côtés. J'en sors quelques pièces représentant largement un prix bien supérieur à l'impôt que puissent lui payer ses sujets :

"S'il n'est qu'histoire d'argent pour que vous nous considériez comme des invités de marque plutôt que comme des étrangers, Comte Ironhalo, je pense que ceci siéra en guise de paiement pour notre passage sur vos terres."

Je fais tinter les pièces dans mes mains avant de les lui déposer sur le coin de la table en face de lui. J'observe sa réaction avant de répondre véritablement à sa question :

"La Déesse m'envoie vérifier bon nombre des Puits de Puissance qu'elle a créée sur Centile, et il s'avère qu'il y en a un juste sous nos pieds Comte Ironhalo. Ma remarque n'était en rien une accusation mais simplement une constatation que je ne m'y étais pas tromper."

Je laisse une pause avant de terminer :

"Votre perceptrice disait vrai Comte, en plus d'être un disciple de Marmin, j'ai également combattu à ses côtés lors de batailles opposant les divers Gardiens du Multivers, notion métaphysique pour décrire l'ensemble des divers mondes qu'il englobe, telle que Centile. Vous avez certainement entendu parler de Gardiens au cours de votre existence et savez peut-être qu'ils doivent assurer un équilibre pour éviter une rupture aux effets fâcheux pour le Multivers qui s'écraserait sur lui-même."

"La compréhension du Multivers vous dépasse certainement en n'étant ni membre du Culte ni Gardien, mais je suis certain que vous avez l'esprit très aiguisé pour en saisir l'importance, disciple de Galu, spécialiste des arts et des sciences."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

"Et de l'argent", le verrais-tu presque compléter tant ses yeux n'ont pas quitté la bourse durant ton discours. Il a manifestement eu un moment d'inadvertance car le silence semble lui rappeler que c'est à son tour de dire quelque chose.

"... eh bien... libre à vous d'aller fouiller sous mes pieds si cela vous chante..." dit-il en mettant ses bottes sur la table.

Tout aussi nonchalant, il finit son fruit sanglant.

Je sens qu'il se fiche complètement de moi. Je pose une main sur les rebords de la table et la referme avant de commencer à la soulever du sol, obligeant le Comte à retirer ses pieds de la table et de m'offrir un peu plus de considération. Je la reposerai ensuite.

"Je n'ai pas pour habitude de fouiller un lieu sans la présence de son propriétaire, Comte Ironhalo, et là n'est pas mon intention. En tant que disciple de Galu, homme de lettre, et autorité centilienne, il est fort possible que vous me soyez d'une quelconque utilité. Vous êtes plus cultivé que vous n'en laissez paraître."

Je m'assure d'avoir toute son attention, à défaut de quoi je plaquerais lourdement mes mains sur la table en y laissant probablement de profondes fissures :

"Vos sujets ne connaissent rien d'autre que leurs lopins de terres, mais vous-même Comte Ironhalo, vous intéressez très certainement aux activités centristes. Sans doute pourriez-vous m'en dire un peu plus sur les évènements perturbateurs récents au-delà de votre Couronne qui pourraient m'aiguiller. A l'heure actuelle, des petits malins s'amusent à dérégler des Puits de Puissance comme celui que vous avez sous votre château, et comme je le disais, votre territoire risque d'être réduit à néant. Tous vos savoirs et relations pourraient nous être utiles à tous afin de préserver l'équilibre nécessaire."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Le Comte manque de tomber et pendant un instant suspendu en équilibre, il se demande s'il va se rompre le cou ici et maintenant. Mais heureusement, il retrouve la terre ferme pieds d'abord.

A ton affront répond le grincement de dizaines d'épées que l'on tire en même temps. Les miliciens les pointent vers vous quatre dans un large demi-cercle parfait, prêts à vous pourfendre.

Tu as toute leur attention, tu peux en être sûr !

Le Comte se relève, toutes dents dehors, et cherche grotesquement la sortie hors de sa cape qui lui est tombé par-dessus tête. Lorsqu'il émerge sous un flot de grognements, il s'avance vers toi avec une ride du lion qu'on dirait creusée par un soc.

"Croyez-vous, prêtre, que l'on devient Comte en s'intéressant à ce qu'il se passe au Centre ?!! Dans la 5^eme Couronne, tout au plus serai-je un riche marchant et au-delà moins que le dernier des mendiants ! Est-ce là un avenir dont je dervrai me préoccuper, Ecclésiaste Rebryn ?!!"

Il maugrée d'une voix de crapeau étranglé, avec force de mouvements de bras vindicatifs. Penché sur toi, le corps convulsé de rage, il se recule en tentant de retrouver un semblant de calme.

"Epées au fourreau, je serai pendu par les couilles le jour où le sang d'un Prêtre coulera sur mes pierres."

Comme un seul homme, les gardes obéissent.

"Non, rien. Je n'ai cure de ce qui se passe au-delà de cette Couronne et ce que je sais c'est que le Comté des Ironhalo est sur le point d'être assailli par celui des Hapatchi et le Duc de Winsdraw, mes anciens alliés qui m'ont trahi à la bataille du Skerm. Alors, merci, Prêtre, de me rappeler que ma lignée est sous menace imminente d'extinction !"

Poings sur la table, voûtée sur celle-ci, il te fait l'impression d'un vieillard fatigué tout d'un coup. Il s'asseoit, plaçant la paume de sa main sur son crâne déjà bien chauve.

"Ma lignée... ah... un fils ingrat qui a fuit son devoir. Aucun héritier en âge de régner. Alors au diable de vos Puits sacrés. De vos équilibres." dit-il en baissant la voix à la fin de sa phrase.

Il attrape une petite pièce de bois tombé de sa poche lors de son tumulte. Pas plus gros qu'un dé, c'est un cavalier qu'il tient entre ses doigts. Affalé sur la table, il le fait galoper comme pour amuser un enfant imaginaire dont tu pourrais entre l'écho du rire en ces murs.

"Ils veulent jouer à la guerre les jeunes, mais nous autres vieux centiliens, nous savons le tribu à payer. Vous qui êtes père, hein, dites-moi pourquoi on se tue pour ces ingrats ?"

Il n'a clairement pas répondu à ta question, mais en sous-texte, tu sens qu'il te mange dans la main, qu'il fera tout ce que tu veux. Tout ce qu'il demande, c'est un peu de compassion et que tu le convainques en lui parlant de choses qu'il comprend. Le Multivers, le Grand Equilibre, le Centre, tout ça... ce ne sont que des mots dans des livres, rien de plus au crépuscule de sa vie.

Je suis prêt à bondir instantanément pour décapiter nettement la garde du Comte à l'instant même où leurs épées sont dégainées. Seule la sagesse du Comte leur sauve la vie. Je fixe le Comte droit dans les yeux d'un regard lourd de sens, puis le plus sérieusement du monde :

"N'ayez aucune crainte pour vos parties intimes Comte Ironhalo, les têtes de vos soldats rouleraient simultanément sur le sol de votre château avant même que la moindre égratignure ne soit portée à un membre de ma famille ou moi-même."

Mon regard s'adoucit, je redresse la chaise du Comte l'invitant à reprendre place :

"Je comprends parfaitement vos préoccupations Comte Ironhalo, avant d'être envoyé sur votre monde, les miennes étaient semblables, quoi qu’à plus grande échelle. Plus qu'un époux et père de famille, je suis le fervent défenseur de mon peuple. Nous n'employons certainement pas les mêmes méthodes à l'égard de nos sujets, mais nos inquiétudes sont sensiblement les mêmes."

"Les batailles, les guerres, sont le propre des hommes qui n'ambitionnent qu'à étendre leur territoire et leur puissance. Les alliés d'hier sont les ennemis de demain dès lors que notre puissance s'affaiblit. Néanmoins, c'est sans compter sur la sagesse que l'on acquiert avec l'âge et l'apparition d'alliés inattendus."

Je tire une chaise à moi et m'assieds à ses côtés :

"Si le Comté d'Ironhalo s'apprête à essuyer des assauts de vos anciens alliés, il me semblerait naturel de vous offrir mon bras pour le défendre et vous débarrasser des armées s'apprêtant à marcher sur votre territoire. "

Au fond, si le Comté d'Ironhalo est en proie à un futur assaut, c'est également ma famille qui est en danger. C'est donc à double titre que je suis prêt à porter main forte au Comte, à la fois en tant qu'Ange de la Justice, qu'en tant que parent de Marelagan et sa famille.

Je ne donne pas la contrepartie que je demanderai suite à mon intervention dans le conflit mais je ne doute pas que le Comte Ironhalo saura honorer sa dette comme il se doit.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Le Comte relève la tête vers toi, bouche un peu béante, avec un espoir renaissant. Le feu derrière lui palpite. Sa main se resserre sur sa pièce de bois qu'il jette d'un mouvement vif dans l'âtre.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]