Tome 1: Certains l'aiment froide, Episode 7 : Armaggeddon, Martyrs et Prédicaments (Alexei)

Sa peau, son corps, son parfum, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Déesse, elle est bien là. Alors que ses bras m'étreignent de peur de me voir m'envoler, les miens la retentaient fermement mais tendrement, de peur qu'elle disparaisse comme une bulle onirique que j'aurais serré trop fort. J'en perds mon souffle alors que je suis en train de me rendre compte qu'elle est là, enfin. Au seul endroit où elle sera en sécurité, où elle doit se trouver, où j'ai tant prié qu'elle soit : dans mes bras. Mes bras se raffermissent autour d'elle. Nous nous serrons presque pour fusionner nos corps, ne faire plus qu'un, enfin.

Je sens son coeur battre à l'unisson du miens. Je sens sa respiration coordonnée avec la mienne. Je sens son âme résonner comme dans la Source. L'émotion me submerge, je ferme les yeux libérant deux larmes qui perlaient en leur coin. Mais je les rouvre presque instantanément par peur de la faire disparaitre si je la lachais des yeux. Sa voix douce et ses mots troublés par les mêmes émotions qui me chamboule me provoque un petit rire empli de soulagement. Un rire presque nerveux alors que ma gorge est trop nouée pour laisser sortir un mot pour le moment. Je prends son visage entre mes mains découvrant mon visage submergé de joie au point de ne pouvoir la retenir. Mon regard embrumé croise le siens.

"En... enfin !" sont les mots qui sortent difficilement de ma bouche

Le monde n'existe plus autour de nous, nos psychés sont des torrents de couleurs et de vibration telles qu'elles occultent le monde. Les rebelles, les guerre, les religions, les factions, les causes, tout cela n'a plus d'importance comparé à cet instant.

"La .. la Déesse soit louée. J'ai tellement eu peur de te perdre ! J'ai ... j'ai ... j'ai tellement prié pour cet instant"

Mes prières ont été exaucée alors que je pose un baiser sur ses lèvres. J'ai entendu sa voix, vu son visage, senti son parfum, touché son corps, ... J'ai même retrouvé sa psyché. Mais tout mes sens voulait la retrouver : Le gout de ses lèvres m'était nécessaire, comme si ma survie en dépendait.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Sextan ne s'est pas fait prié, voyant que tu arrivais très bien à rouler tout seul, pour rejoindre Maëlle et les autres.

Mathilde sort un temps de votre étreinte pour revenir à la réalité. Elle regarde autour d'elle vivement avant de déclamer :

"Nous ne devrions pas rester ici.

Je vais présenter mes remerciements à ceux qui m'ont ramené à toi et ensuite nous repartirons. Je connais un endroit où nous serons en sécurité. Quelqu'un qui peut nous protéger de... des "autres". "

Elle se relève face à toi, attendant de voir ta réaction mais ne doutant presque pas que tu la suivras.

Brisant notre étreinte, Mathilde nous fait retourner sur terre ... ou plutot sur Niroy. Dans ce lieu désolé, au milieu des ambitieux, des hérétiques et des âmes perdues. Alors qu'elle me regarde, mes yeux se baissent et je tente de dire quelque chose sans y arriver d'abord. Comment dire à celle que j'aime que je dois rester encore un peu ? Pas par contrainte, ni parce que je les rejoins, mais parce que ma moral me le dicte.

"Je ..."

J'avale ma salive quelques instant avant d'inspirer pour me donner de la contenance et replonge mes yeux dans les siens pour me lancer à l'eau.

"J'ai encore deux choses à faire ici ... Cela prendra un temps que je ne controle pas"

Cela tombait plus ou moins comme un couperet alors que mon coeur se serre de devoir décevoir celle pour qui je suis prêt à donner ma vie. Mais si j'abandonnais maintenant, que pourrais je dire devant la Déesse au jour de mon jugement ? Que j'avais fuit ? Que j'avais refusé l'épreuve qui s'était présenté devant moi ? A peine ai-je retrouvé mon amour que je risque déjà de m'en séparer. Peste soit le destin ...

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Elle fronce les sourcils, coupée dans son élan.

"De quoi parles-tu Alexei ?"

Au fond d'elle, elle doit le savoir. Mais sans doute qu'une autre part d'elle-même avait espéré que la revoir serait suffisant pour te faire tout oublier.

Conscient de la déception que j'ai produit chez Mathilde, je décide de prendre mon courage à deux mains et de lui expliquer en lui pointant le transporteur.

"Là bas, il y a deux personnes qui ont subit le jugement de la Déesse ... Elles ont ... elles ont été ..."

J'ai du mal à repenser à leur image sans avoir du mal à répondre

"J'ai vu leur chatiment et je pense que je dois les aider à sortir de là. De plus, s'il y a une chance de retrouver une de mes soeurs d'arme, perdu dans la bataille, il se peut que libérer leur frères leur permettent de me confirmer la ..."

Non Jack n'est pas morte, elle a déjà survécu à pire.

"... la ... l'état de ma coéquipière... Mais il y a une autre chose que je souhaite faire. Lorsque j'étais en train d'attirer les assauts des démons tout à l'heure. Je me suis retrouvé dans l'un des nids de ces créatures. Lorsque le Gardien de Dépérion est arrivé, il a fait craché le feu sur tout les pauvres bougres emprisonnés dans des cocons. Je n'ai pas pu les sauver alors je souhaitais faire un office pour eux : Un Jir'Dora"

La mort était une chose bien connu des Niroyiens. La jungle ne pardonne aucune erreur. Elle n'a aucune pitié. Elle ne laisse que rarement de trace de ses victimes. Et si les anciens ont la chance de s'éteindre au combat et d'être mit dans des sépulture de pierre taillées, les autres n'ont pas moins importance à leur yeux. Un Jir'Dora, traduit localement par "Cadeau à la Mort" (ou séduction de la Mort), était un rite pendant lesquels les Niroyens se réunissaient devant une stèle aux noms des disparus pour prier la Mort de prendre soin d'eux dans l'autre vie. Mais depuis que j'avais vu l'autre coté, je savais que leur prière visait à les accompagner dans la Source. Qu'ils soient guidé sur la voie de l'apaisement et de la félicité plutot que celle de la haine comme sur Niroy.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Elle fronce les sourcils, soucieuse. Elle fait non de la tête en se penchant vers toi comme pour dissiper les illusions dont tu te berces :

"Il n'y a plus aucun Niroyien dans ce Puits, Alexei... et la guerre faire rage dehors. Le temps n'est pas encore venu d'enterrer les morts. Lorsque la paix sera revenue, tu pourras faire tous les rites que tu souhaites.

Tu ne..."

L'un des cyborgs qui vous gardait en vue porte sa main à son oreille artificielle comme pour répondre à une communication puis s'approche de vous en s'adressant à Mathilde :

"Le Seigneur Gabriel D'Horazon souhaite s'entretenir avec vous, Prêtresse.

Permettez-moi de vous escorter jusqu'à lui..."

Mathilde échange un regard avec toi, comme pour consulter ton avis avant d'y aller.

J'écoutais les plaintes de Mathilde avec soin, mais elle ne voyait pas les choses comme je les voyais. Bien souvent, nous attendons la paix pour pleurer les morts. Mais ces morts là ne seront jamais pleurer, ou ils seront oubliés. Je devais faire en sorte que ca ne soit pas le cas. J'ai entendu les clameurs des soldats cyborg. Ils ont un moral qui pourrait tenir à un fil. Mais j'ai toujours en souvenir, les mots de l'officier du camps de Qeglin. Ils ont tous connu des pertes, mais beaucoup sont des soldats qui ne cherchent que la guerre et quelque chose à combattre. Peut être qu'en cette cérémonie ... peut être que s'ils voyaient ce qui ont perdu la vie dans cet lutte. Peut être que s'ils voyaient, comme je le vois, les ravages perpétré par leur folie. Peut être pourront ils éviter d'autre massacre. Je me souvenais d'un des passages du livre d'Horini.

Livre d'Horini a écrit:: *C'est dans la volonté que repose la force de nous dépasser. Marmin, depuis très jeune, avait la puissance de mille homme et la rapidité de milles autres.
Mais nulle lame, nulle feu et nulle souffrance ne peuvent peuvent briser une volonté forte.
Parfois cette volonté se trouve dans un leader qui la propage telle la lumière.
Parfois, elle se trouve dans la justice d'une cause ou une moral.
Parfois elle se trouve dans l'amour envers nos êtres chers et envers une patrie.
Parfois, elle est dans une prière qui nous pousse à aller plus loin et dans la foi en notre destin.
Parfois, elle est simplement en nous.
Si on peut se relever avec un corps brisé. Une volonté brisée signifie la fin. Livre d'Horini - Psaume Chapitre II Verset 5*

Mais alors que je m'apprêtais à répondre à ma dulcinée. Elle fut coupée par la présence d'un cyborg semblant vouloir l'amener à Gabriel. Qu'est ce que ce foutu Génocidaire pouvait bien lui vouloir ? Il n'avait pas assez d'âme à sacrifier dans son combat hérétique ? Alors qu'elle me regardait. Je lui souriais avant de lui dire quelques mots :

"Je ne pense pas qu'il t'ai sauvé pour te faire du mal. Toutefois, prend bien garde à ses propositions. Si ses causes peuvent paraitre juste, ses méthodes ont conduit nombre de Centiliens dans un futur purgatoire et dans l'hérésie la plus noire. Je serais pas loin si tu as un soucis"

Je ne serais pas loin ... à combattre par les quelques moyens qu'il me reste. Je regarde le cyborg avant de lui demander.

"Pourriez vous demander à Monsieur Villère une entrevue. Cela concerne les deux prisonniers"

Maintenant que j'avais "libéré" Kim Wu, je devais libérer ces deux pauvres âmes. Faire acte de bonne foi, ou simplement faire acte de foi. Je dois suivre la voie qu'on a tracé dans cette guerre.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Un peu déçue que tu ne l'accompagne pas, elle pince les lèvres et accepte simplement ce qu'il vient de se passer. Elle cache son trouble autant qu'elle le peut avant de partir, escorté du soldat, jusqu'à Gabriel.

L'un des soldats s'occupe de te pousser pour t'amener jusqu'à Villère. En chemin, tu perçois un vent étrange ainsi qu'un flash de lumière venant de l'ouest... la direction où tu te diriges. Bientôt, un deuxième flash te parvient, ainsi qu'un flux de magie puissante qui se dissipe.

Villère porte l'homme que tu as vu tout à l'heure dans la prison de verre, son bras par-dessus son épaule. Ils se dirigent vers l'infirmerie derrière toi et vont donc forcément croiser ton chemin.

L'homme en costume un temps de ses deux yeux, moins amène sans pour autant être agressif.

"Trop tard, Mr. Orlov..."

Alors que je vois les flashs de lumière, je crains le pire. La peur de voir les prisonniers déchiré par la magie qui s'y cachait m'inquiétait. Et ce n'est rien lorsque Monsieur Villère me dit les mots de manière presque fataliste qu'il est trop tard.

"Trop tard ? Comment vont ils ? Que s'est il passé ?"

Aucune ruse dans mon inquiétude. Au vu de la complexité de l'enchantement et la violence de la lumière, l'état de sortie des prisonniers, je craignais qu'on ait tenté de les faire sortir pas une violence qui aurait blessé ceux qui y étaient enfermé

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il continue sa marche, arrivant à ton niveau. L'homme qui vient d'être libéré n'est pas au mieux de sa forme mais a l'air de tenir bon.

"Notre cause ne manque pas d'alliés, Mr. Orlov... Nous avons pu les libérer comme vous pouvez le voir.

Vous et vos amis êtes libres de partir..."

Il te dépasse avec son camarade quoi clopine et regard en arrière pour s'adresser à toi.

"Rien ne vous retient...

A moins que vous ne souhaitiez vous entretenir avec votre ancienne Maîtresse..."

Je hoche la tête alors qu'il me propose de parler à Kadare. J'avais bien une chose à lui dire.

"Je souhaiterai en effet, lui dire quelques mots ainsi que m'enquérir de l'état de l'Alpha Meta ... mais ... il y a une autre chose que je souhaitais vous demander. Une faveur ..."

Je baisse les yeux un peu honteux de demander cela alors qu'au final, je n'avais plus rien à offrir ... si ce n'est une chose que je ne pouvais pas offrir.

"Nombre de vie a été prise aujourd'hui, et beaucoup d'innocent ont péri lors de l'assaut. Je souhaitais juste faire une cérémonie pour nos amis disparus. Je le ferai bien dans mon refuge, mais le fait est que votre camp est l'endroit le plus sûr à proximité du lieu de vie des Niroyens qui ont perdu leur famille. Cela ne prendra qu'une petite heure. Mathilde et moi disparaitrons tout de suite après ... et puis ..."

Une petite grimace gênée s'affiche sur mon visage alors que je conclus

"... je me disais que peut être certains soldats souhaiterai prier pour leur frères d'armes. S'ils n'ont plus foi en la Déesse, peut être ont ils foi en la paix après le trépas"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Villère laisse son camarade entre les mains des médecins avant de revenir vers toi, les lèvres pincées par la contrariété.

"Sauf votre respect, Prêtre Orlov, vous ne faites pas partie de cette armée. Pas officiellement en tout cas.

Vous l'aurez peut-être remarqué : nous sommes au sein d'un organisme militaire. Et si ma position me permet de flexibiliser son fonction pour accorder quelques faveurs, il y a des règles essentielles à respecter pour la survie de tous.

Le Prêtre Basdé est le Général de notre force armée. Je peux vous introduire auprès de lui pour qu'il reçoive votre requête mais, en toute franchise, je doute qu'il y accède."

Il se penche pour poser une main sur ton épaule valide, ce qui rend encore plus fort le décalage de stature dû à ta position assise.

"Les cérémonies pourront attendre, Alexei.

Vous êtes blessé et il n'y a rien que vous puissiez faire pour nous aider dans notre combat. Nous allons vous évacuer vers une zone civile.

Néanmoins, je n'ai aucun problème à vous laisser le temps de parler à l'Officier Meta et à Dominique Kadare. Mais ne restez pas trop longtemps.

Il y a une guerre qui gronde dehors."

Avec un hochement de tête encourageant, il te laisse pour retourner vers l'infirmerie.

Je me doutais que, n'ayant pas accédé à la requête de Villère, il ne me voyait plus comme un atout aujourd'hui et n'allait pas forcément accéder à une telle requête.

"C'est justement pour cela, Monsieur Villère, que je souhaitais faire cet office. Mon corps est dans un piteux état, seul mon esprit tient malgré tout. Je pensais que, l'espace d'un instant, vos soldats pourraient oublier la guerre, trouver un peu de réconfort avant de repartir au combat. Si tous ont rejoins la bannière de la rébellion, j'imaginais que certains auraient toujours foi en Centile..."

Ma voix montre une pointe de déception. Un peu comme un prêcheur à qui on explique que plus rien ne peut être fait pour sauver les âmes de Centiliens. Pour une personne, comme moi, encore convaincu de pouvoir sauver les Banthèques, c'est quelque chose de dur. Je me dirige donc vers l'infirmerie pour retrouver Kadare, et quitte mon interlocuteur en lui tendant la main, comme pour lui dire au revoir, de Centilien à Centilien. Il se peut que nous devenions ennemi un jour, et ce jour là, je veux qu'il ait en tête que je ne suis pas le monstre fanatique qu'il voit dans ses rapports. Les êtres sont complexes, bien trop complexe pour être expliqué à travers des mots...

"Je vous serez gré de bien vouloir faire passer ma requête au Général Basdé. S'il refuse, je suppose que nous ne nous reverrons pas. Si c'est le cas, je vous dis au revoir, Monsieur Villère"

Si la main est serré, je lui souris, malgré mon visage fatigué. Une fois terminée, je me rends à ma première visite. Mon ancienne Maitresse : La révérend Dominique Kadare. Cet instant ... bon sang, je n'arrive pas à croire combien je suis loin de la première fois que j'ai imaginé cet instant. En sortant de prison, je m'imaginais couvert du sang de ses protecteurs, brisant son sceptre. Après Dolérian, je l'imaginais échec et mat, ou infiltré pour lui faire cracher ce qu'elle savait. En cet instant, je ne sais si c'était la fatigue ou simplement les épreuves qui m'avaient éprouvé, ou bien encore ma colère enfin controlé, mais j'étais serein, inquiet pour elle, apaisé. Je demandais mon chemin jusqu'à elle avant de faire le signe du lotus pour montrer mon respect envers elle.

"Révérende ..."

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il y a beaucoup d'infirmières qui s'agitent autour de Dominique. Plusieurs électrodes ont été placées sur son crâne, diverses injections sont faites... on te demande de patienter pendant un bon moment avant que tu ne puisses lui parler. Les médecins te recommandent fortement d'y aller doucement et restent jamais loin d'elle.

Kadare n'est plus que l'ombre d'elle-même : ses cheveux sont collés contre ses joues, une pellicule de sueur fait luire son corps et son regard est loin, très loin. Presque une coquille vide, tu la sens balbutiante, se bavant presque dessus. Puis, elle semble finalement prendre conscience de ta présence bien que son regard reparte dans le vague.

"Où sont les doublons Alexei ?"

La question est posée avec une sincérité désarmante, comme si tu étais tout à fait la personne qui pouvait y répondre.

La voyant dans cet état me trouble. J'ai peur de ressentir les ondes psychiques qui s'échappent de Kadare tellement je la sens perdue, tellement perdue ... Tout comme je l'étais quand les matons nous enfermaient dans les caissons cryogènes défectueux, des cercueils pour mieux nous briser. L'esprit de la Révérende était définitivement dans un état délicat, mais pas un hasard étrange, un noyaux dur était encore intact. Un noyaux qui me poser une question dont la réponse m'était totalement inconnue.

"De quoi parles tu Dominique ? Quelles doublons ?" demandais je

La détresse de cette femme, celle qui avait été mon ennemi pendant de longue années, celle qui avaient cristallisé ma colère pendant si longtemps avec Juba ... elle n'était pas moins victime du sort à son tour. Presque sans y penser, je m'approche doucement. Vérifie que je ne gêne pas les médecins. J'approche ma main un instant avant de me bloquer. Je décide donc de tenir la main à ma Nemesis. Moi, qui aimait tant m'appeler la "Colère de Kaen" était en train d'être compatissant avec la responsable de toutes mes souffrances. J'avais quelque chose à faire ... je devais m'y tenir.

"Dominique ... je voulais te parler de Damien ... De sa survie"

Je ne devais pas la brusquer, je le sais, mais cela était peut être l'un des quelques éléments qui pouvait, si elle m'avait dit la vérité, la ramener avec nous. Lui permettre de tenir.

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

A ta question sur les doublons, elle commence un début de réponse balbutiant mais tu enchaînes sur un autre sujet, ce qui la réduit au silence. Le nom de Damien met du temps à résonner en sa mémoire avant que ses yeux ne s'illuminent avec un léger sourire :

"Oh... Damien... comment va-t-il ?"

Elle semble presque oublieuse de ce qu'il lui est arrivé et pose sa question avec une légèreté qui trahit une certaine confusion dans son esprit.

Je lui réponds alors que je lui tiens toujours la main pour focaliser son attention comme je le peux. Le but de la manoeuvre n'est pas évidente, je ne sais même pas si elle a une chance de réussir, mais ... qui sait ... les voix de la Déesse sont impénétrable. Lorsque notre esprit lache, il vole en éclat, il se délite comme dans la Source. Mais rien n'est irréversible, je dois y croire. L'espoir, c'est une chose qui peut nous briser, c'est une chose qui peut nous détruire, mais c'est aussi ce qui peut nous permettre de survivre à l'inhumanité et à l'ultime souffrance. Je tentais de lui rappelais les souvenirs, que son esprit trouve une prise dans des souvenirs qui sont encore en elle.

"Rappelle toi Dolérian, tu te souviens de ce jour. Nous étions sur une terrasse, les lumières de la ville rayonnait dans la nuit. Ca sentait la pluie ... comment une odeur aussi simple et naturelle pouvait elle jaillir d'une cité aussi technologique ? Je rigolais en disais que si tu avais bien vécu de devoir te déshabillé devant les Alphas ... Tu m'as demandé si un prisonnier avait réussi à fuir lors de mon évasion il avait le matricule 200-587-187... Et là, j'ai pris mon temps et je t'ai dit :

La dernière fois que je l'ai vu, il avait une plaie dans le ventre. Je l'ai laissé au milieu de l'hiver. Je ne sais pas s'il s'en est sorti ...

Et je ne t'ai pas tout dit. Damien avait été blessé par un pieu de glace dans son ventre. Mais je l'ai tout de même emmené avec moi lorsque je me suis envolé. Je ne pouvais pas l'emmener à l'hopital. Je l'ai alors emmené dans un village au pied du mont Kushu. Sa plaie avait été nettoyée et suturée. Je l'ai laissé là, entre les mains d'un guérisseur local. Il y a de forte chance qu'il soit en vie. Il t'attend surement"

Accrocher sa personnalité sur une chose qui l'a guidé pendant toutes ces années. Si ce qu'elle avait dit Kadare était vrai, c'était pour lui qu'elle avait dévié. C'était son emprisonnement qui avait mené à sa corruption. Peut être que Damien, ce jeune homme trop prévenant pour être normal. Alors que mes paroles tentait de l'atteindre, je regardais les mouvements de sa psyché et tentait de la reconstruire comme un puzzle. J'avais l'image de base dans ma mémoire. Je l'avais enregistrer pour mieux la traquer et l'éliminer ... Une autre preuve que le destin et la Déesse ont une voie pour chacun d'entre nous ... loin de ce que l'on peut imaginer

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Sa psyché est un champ de météores. Des idées, des souvenirs, des savoir-faire flottent dans l'espace de son esprit, s'entrechoquant parfois, s'emboitant sporadiquement pour retrouver leur cohésion d'antan avant de se séparer à nouveau. Elle ne fait que redevenir, pour quelques instants, une partie de ce qu'elle était.

Elle semble néanmoins comprendre ce que tu dis malgré la faiblesse des lueurs dans ses prunelles.

"Oh... Damien..."

Deux morceaux du puzzle se rattachent subitement : le souvenir d'un amour et celui d'une tristesse profonde. Son visage se plisse sous la détresse. Lèvres incurvées, elle n'a pas le temps de verser sa deuxième larme que les deux fragments de mémoire se détachent déjà.

Son masque redevient plus neutre, plus perdu.

"Kushu... il y avait des livres là-bas, tu te rappelles ? Mais il doit faire froid là-bas à cette époque de l'année. Les moines qui maîtrisaient le feu gardaient les bougies éclairées le plus longtemps possible pour que nous puissions lire sans geler."

Elle a un début de sourire mais, de nouveau, retombe dans ce néant incohérent d'idées.

"Il faudra que j'aille à Kushu bientôt alors. Si Damien y est. Il le sait peut-être déjà, ahah ! Il voyait toujours tout à l'avance..."

Tu sens comme un flash dans son esprit, comme si un éclair avait relié Damien à d'autres idées très proches dans leur causalité. Elle te donne la pensée qui se trouve en bout de chaîne sans te livrer malheureusement le cheminement de sa pensée.

"Où sont les doublons Alexei ?"

Ces doublons ... que peuvent ils être ? Je sens que ca psyché est en train réagir. Peut être devrais je essayer d'entrer dans son jeu. Elle semble penser que j'ai une idée de ce que cela peut être.

"Tout dépend des doublons ... pourquoi es tu pressé de savoir où ils se trouvent ? Y a-t-il quelque chose que nous devrions savoir sur eux"

Récupérer des informations n'a jamais évident pour moi. Je tente de rester vague et de ne pas montrer mon ignorance de ce qu'elle parle. C'est triste à dire mais j'espère que ses souvenirs rebondiront de fragments en fragment pour me donner une piste à exploiter et continuer mon questionnement

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Elle bloque un temps. Sans doute se rend-elle compte que tu ne sais pas de quoi elle parle ou bien pense-t-elle avoir égaré le fragment de souvenir qui te correspond. Quoi qu'il en soit, elle cherche dans l'espace disloqué de son esprit jusqu'à revenir à ce qu'elle sait en fin de compte.

"Les démons majeurs. Il y en avait beaucoup. Ils rendent les gens mauvais.

J'essayais juste de comprendre, Alexei. Je suis vraiment désolée. Ils étaient enfermés dans les doublons. Jamais, je n'aurais dû les libérer. Je suis désolée Alexei. Je suis désolée... Je suis..."

Elle part dans une crise de larme passablement hystérique. Les médecins se rapprochent d'elle alors que son rythme cardiaque s'emballe et qu'elle commence à se débattre.

Tu sens la psyché d'un homme qui se rapproche de toi vers ta droite. Tu avises rapidement la silhouette d'un gradé qui n'appartient pas à cette armée. Un colonel ou un major général du peu que tu connais des grades militaires. Noir, la cinquantaine, les cheveux gris et courts, il n'a pas l'air de s'entretenir beaucoup mais sa carrure suggère qu'il a eu une musculature forte par le passé.

"Elle semble dans un triste état...

J'avais lu son histoire, j'étais curieux de voir ce qu'il en était... Il paraît qu'elle a bafoué le Culte au nom d'un amour perdu. Etrange chose, hein ? Vous qui êtes prêtre, vous feriez ça ? Choisir l'Amour plutôt que la Foi ?"

L'écusson sur son torse indique son nom "Vespel", maintenant que tu le vois de plus près.

Je regarde ce gradé qui dénote totalement avec le décor ... non plutot qui dénote totalement avec le camps. Je ne vois pas de modification cybernétique. C'est seulement un général ou un major ... un grand chef quoi ... Je tourne mon regard vers lui pour répondre à sa question, presque pensif.

"Je l'ai fait ..."

Mes yeux reviennent sur Kadare. Je vois jusqu'où elle est allé pour ce Damien. En aurait elle fait autant si je lui avais simplement dit où se trouvait son amour ? Aurais je du lui dire plus tot ? Le destin est une chose tellement complexe. Et encore plus quand on y met des suppositions. Toutefois, dans ma tête il y avait une chose qui avait précipité sa chute. Une chose essentielle qui ne s'apprend pas dans les rapports. Après un silence, je reprends.

"... mais c'était une erreur sémantique ... une simple erreur sémantique qui l'a mené jusque là ..."

Presque attentionné envers celle qui m'avait provoqué mille souffrance, je m'assure qu'elle aille bien avant de tourner totalement ma chaise vers ce Monsieur Vespel pour préciser ma pensée.

"Comme beaucoup, elle a confondu ses ennemis. Tout comme moi, elle a bafoué le Culte. Tout comme moi elle a perdu son amour. Mais à mon inverse, elle a refusé de combattre. Elle a refusé d'affronter son ennemi ... Pendant 15 ans, à force de complot, elle a nourrit sa vengeance par des sacrifices de plus en plus grand. Elle a sacrifié des Niroyens ... puis des mercenaires ... puis moi ... puis sa Foi ... puis son âme.

Et dès lors elle voyait son ennemi en chaque prière et en chaque psaume et en chaque sceptre. Et c'est alors qu'un combat juste entre l'Amour et l'institution qu'est le Culte s'est transformé en Lutte autodestructrice entre l'Amour et la Foi ... vous voyez ? Une simple erreur sémantique guidé par la Haine. Mais ce n'est pas la seule à faire cela. Nombres de soldats et Gardiens en ce lieu en font tout autant"

Je regarde le gradé et lui tend une main avec un sourire triste, presque d'apparat après avoir vu l'état de Dominique. Je comprends la sentence de la Déesse mais voir l'horreur cauchemardesque de cette psyché totalement brisée m'a quelque peu mis l'humeur en berne.

"Alexeï Orlov, prêtre excommunié terroriste expert en renaissance"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il te sert la main en présentant son grade et son nom que tu connaissais déjà.

"Vous n'avez pas répondu à ma question..."

Il a un regard presque amusé mais définitivement curieux quand il te dit ça.

Etonnant de voir ma petite explication provoquer un amusement et de la curiosité. J'espère que c'est le signe que ca a touché quelque chose chez lui, un intéret quelconque, plutot qu'une simple envie de s'en payer une bonne tranche. Mais il a raison. Je n'ai pas répondu à la question. Une question difficile à plus d'un titre.

"Non, je n'y ai pas répondu... J'espère n'avoir jamais à répondre à un tel dilemme... Il n'y aurait rien de plus terrifiant que de faire ce choix en un sens :
Etre un exemple de piété et abandonner ses sentiments humains.
Aimer un être cher et bafoué ce pourquoi j'ai toujours vécu.

Qu'importe le choix, cela signifierait un tourment équivalent. Au point qu'un homme sage et avisé s'arrangerait pour que jamais cette question ne se pose"

Mon regard s'est légèrement porté dans le vide, guidé par mes pensées. Imaginant mille situation qui me mettrais devant l'un de ces choix.

"Et vous Major ? Quel dilemme vous fait frémir ?"

Admin Messages : 7168 Date d'inscription : 20/09/2009

Il plisse les yeux, sans se départir de cet air fin.

"Devoir choisir entre une amie et le plus grand mystère du Multivers."

Son regard s'intensifie à nouveau. Il ne te laisse pas le temps de trop cogiter sur sa dernière phrase pour enchaîner immédiatement.

"Sans vouloir trop vous brusquer, Mr. Orlov, je crains que vous ne vous cachiez derrière votre petit doigt. Vous êtes totalement, absolument, complètement face au dilemme que j'évoquais.

Puisqu'à l'heure où nous parlons, Mathilde Landon a choisi de prêter main forte aux membres de cette faction rebelle tandis que la Déesse n'est qu'à un portail de sceaux d'ici, prête à vous faire passer son jugement.

Vous pouvez retarder l'échéance tant que vous voudrez, mais chaque minute perdue s'accumule contre vous.

Voyez-vous, les guerres abhorrent les camps neutres ou les positions floues. Et les vrais tacticiens n'attendent pas qu'on leur frappe sur la tête pour réaliser qui est leur ennemi..."

Son air a quelque chose de faux. Néanmoins, tu sens qu'il n'aura aucune envie de parler de lui avant d'en avoir fini avec toi.

Mon regard devient plus dur alors que ce Major semble me faire la leçon. Mais ce n'en est pas la raison. Entendre que Mathilde est en train de rejoindre le camps des Rebelles me blesse. Je crains pour sa vie mais aussi pour son âme au contact de ces révoltés aux méthodes douteuses. Mais je savais depuis longtemps qu'elle avait une cause. Une cause qui m'avait mené à la prison, une cause peut être plus importante que moi. Un doute naissait alors dans mon esprit, me sacrifiera-t-elle encore pour cette cause ?

Je note cependant, cet air légèrement faux chez mon interlocuteur. Je soupçonne presque ce gradé de n'être pas là pour Kadare mais bien pour moi, pour me questionner, voir pour s'assurer d'une certaine loyauté. Je m'avance vers lui tranquillement jusqu'à ce que je doive lever ma tête pour lui parler. Même s'il est plus grand que moi cela renforce l'impression de défi que je renvoie.

"J'encule cette guerre, Major. Et que ma neutralité pose problème à un camps ou un autre, je m'en contrefous"

Je me déplace et commence à me diriger vers Meta doucement ne coupant pas la discussion pour autant. S'il souhaite des précisions, je n'allais pas me priver pour en donner.

"Un vrai tacticiens connait ses ennemis, mais un vrai Guerrier combat pour une cause juste. Et pour l'instant, aucune personne présente en ce lieu n'a eu les couilles de m'expliquer ce qu'elle était. Par peur que je n'y trouve des failles peut être. A moins que ca ne soit parce que vous n'arrivez guère à me cerner par rapports que vous avez lu..."

Je m'arrête sur mon chemin et tourne mon fauteuil pour faire de nouveau face à Vespel.

"Dites moi, Major, pourquoi vous battez vous ?"

Un vrai tacticiens choisit ses ennemis avec soin, je suis d'accord avec lui. Mais un vrai tacticiens sait aussi quand rester flou pour tromper ses ennemis. Je pourrais très bien demander à cet homme ce qu'il me veut de manière frontale. Mais parfois il faut essayer de faire preuve d'un minimum de subtilité. Certes, ce n'est pas forcément mon fort mais peut être laissera-t-il filtrer des informations sur son interrogatoire